Les chanteurs Marie-Nicole Lemieux et Michael Schade avec l’OSQ ont ému grandement tous les gens au Grand Théâtre de Québec

Marie-Nicole Lemieux, contralto

L’Orchestre symphonique de Québec présentait en ce jeudi 27 septembre l’œuvre symphonique Le chant de la terre de Gustav Mahler.

En première partie de ce programme sans interruption, on offrait Dans le vent d’été (Im Summerwind) de Anton Webern. Ce maître du « sérialisme intégral » assez rarement joué avec grand orchestre, propose ici une musique très belle et romantique. Il y va de l’éveil de la nature. Ça se vit, ça s’entend comme une journée d’été. La douceur et la fraîcheur du petit matin. Le lever du soleil et l’éveil du jour. Puis, il y a du vent, de l’emportement parfois, des surprises et une agréable fin. C’est une magnifique composition émouvante, pimpante par moments, légère et remplie de bonheur et d’allégresse telle une belle journée d’été.

Mentionnons que pour interpréter Mahler, il y avait un besoin de musiciens additionnels qui hier étaient comblés par des étudiants avancés du Conservatoire de musique de Québec et de la Faculté de musique de l’Université Laval.

Michael Schade, ténor

Immédiatement après le Webern, la contralto Marie-Nicole Lemieux et le ténor Michael Shade prennent place à gauche de maestro Fabien Gabel. Débute alors cette œuvre de fin de vie de Gustav Mahler. Ce dernier, éprouvé par la mort de sa fille, la perte d’un poste professionnel en musique et une santé déclinante, décide d’entreprendre la composition d’une œuvre symphonique, à la suite de sa Huitième symphonie. Mais supertitieux, il n’ose l’appeler la Neuvième car nombre de compositeurs sont décédés à la suite de leur Neuvième symphonie. Le chant de la Terre est une œuvre symphonique en huit mouvements sur un peu plus d’une heure en durée. Mahler en cette fin de sa vie, (décédé à 51 ans, quelques années plus tard), va utiliser quelques textes traduits d’un poète chinois et effectuer une composition sur le caractère éphémère de la vie et l’abandon, le détachement à la fin de la vie. Il y a donc un aspect philosophique à cette œuvre.

Au premier mouvement, Michael Shade débute une Chanson à boire de la douleur de la terre, faite de nostalgie et de tristesse. Le ténor n’est pas convainquant. Heureusement, il le deviendra lors de ses autres interventions. Sa force, son timbre nous impressionnent afin de livrer ces lieder en quelque sorte, qui sont d’une extrême exigence pour le chanteur. Beaucoup d’émotion transmise par ce ténor canado-allemand.

Au cours des cinq mouvements suivants, la présence de Marie-Nicole Lemieux est fulgurante, en ce sens qu’elle déploie son art sobrement mais avec tellement de recueillement et d’intériorité. Les textes chantés et la musique de Malher évoquent la jeunesse, la beauté de la vie et de la nature mais la fin et l’abandon de compagnons d’une façon allégorique. Tel que désiré par le compositeur, la contralto sera si fine et délicate dans certains passages ou forte et intense à d’autres moments. Le dernier mouvement requiert uniquement la présence de la chanteuse. Elle se fait si émouvante, triste, troublante et si belle artistiquement. Une grande voix parmi le monde lyrique actuel.

Fabien Gabel, chef de l’OSQ

Fabien Gabel a dirigé cette œuvre des plus exigeantes de Malher avec une maîtrise parfaite. Soulignons la contribution remarquable des musiciens. Les magnifiques solos de Catherine Dallaire, premier violon pour ce concert; les interventions également de Philippe Magnan au hautbois, Stéphane Fontaine à la clarinett et Blair Lofgren au violoncelle pour faire mention de quelques musiciens. On pourrait en nommer bien d’autres.

Cette soirée Mahler a séduit le public qui a répondu par des bravos et des applaudissements bien nourris en fin de concert. Par trois fois, le chef et les chanteurs sont venus saluer les gens dans la salle.

Le programme :

Anton Webern

Dans le vent d’été*

Gustav Mahler

Le chant de la Terre

  1. Chanson à boire de la douleur de la Terre
  2. Le solitaire en automne
  3. De la jeunesse
  4. De la beauté
  5. L’ivrogne au printemps
  6. L’adieu

*Première à l’Orchestre

Les artistes :

Les musiciens de l’OSQ

Fabien Gabel, chef

Marie-Nicole Lemieux, contralto

Michael Schade, ténor

Mentionnons que ce concert était dédié à la mémoire de Jean-Louis Rousseau, violoniste durant plus de 50 ans à l’OSQ dont le décès est survenu récemment.

Crédits-photos : Courtoisie

Le prochain concert de l’OSQ : le mercredi 3 octobre à 19 h 30 au Palais Montcalm avec entre autres, le 3eConcerto de Beethoven.

https://www.osq.org