Le documentaire L’empreinte d’Yvan Dubuc et de Carole Poliquin dont Roy Dupuis assure la narration, prend l’affiche dès ce vendredi 13 mars. Ce film tente d’établir l’influence des cultures amérindiennes sur la culture québécoise, alors que Roy Dupuis s’entretient avec des auteurs, historiens, anthropologues et une poétesse innue, qui mettent en évidence les liens historiques des Québécois avec les Premières Nations.
Des témoignages de l’historien Denys Delâge, de l’anthropologue Serge Bouchard, de l’anthropologue abénakise Nicole O’Bomsawin, mais aussi de la juge Louise Otis, instigatrice de la médiation judiciaire au Québec, de Édouard Cloutier, professeur de sciences politiques, de la poétesse innue Joséphine Bacon et de la psychanalyste Jacqueline Lanouette étayent ces théories.
Il y a également des témoignages forts intéressants de gens ordinaires qui font des choses extraordinaires comme Jérome Simard un des directeurs de la coopérative forestière de Girardville, Mélanie Martel de la maison de la solidarité à Trois-Rivières, Jacynthe Baillargeon de l’École Des Rives à Terrebonne (pour la diversité), Philippe Alain agriculteur de Saint-Basile qui participe à des tables de concertation agroalimentaire, ainsi que le CPE Abinodjic-Miguam de Val D’Or où se côtoient des enfants autochtones et non-autochtones. Tous ces gens démontrent que les valeurs de solidarité, entraide communautaire, égalité pour tous peu importe le niveau social, respect des diversités, de la nature, de tout être vivant, sont ancrées au Québec et ces valeurs nous viennent en grande partie de ce peuple d’Amérindiens qui étaient là avant nous et sont nos ancêtres.
Qui sommes-nous? Quelles sont les valeurs qui fondent notre identité, notre sentiment d’appartenance au Québec? Et d’où les tenons-nous? , on s’interroge sur les fondements de l’identité québécoise. Quelles sont nos influences? D’où vient notre culture? Toutes ces questions sont abordées avec candeur, respect et ample curiosité. Et tous ces gens aux connaissances et expériences diverses y répondent de manière convaincante, avec faits et preuves à l’appui. Ainsi, on comprend que le Québec a un système judiciaire, fiscal et politique bien différent de n’importe où ailleurs. Il ne ressemble à rien d’autre et on y véhicule des valeurs de tolérance, de respect, de dialogue et où les chefs conseillent au lieu d’exercer son autorité unilatéralement. La pensée amérindienne circulaire attentive à ce qui favorise l’harmonie est encore bien présente au Québec.
Ainsi, dans ce documentaire, ils argumentent que dès l’arrivée de Champlain à Pointe-Mathieu, non loin de Tadoussac, en 1603, il y a eu une alliance avec les Montagnais. Et grâce à celle-ci, les blancs se sont mariés avec des Amérindiennes et ont fait des enfants qui sont devenus nos premiers descendants. Ils spéculent également sur le fait que le point de rupture de cette harmonie entre les canadiens-français et les Amérindiens est survenue lors de la conquête des Britanniques. Les Indiens sont alors remisés dans un coin, tandis que les canadiens-français doivent plaire aux Britanniques pour survivre et ne pas être déportés. Alors, ils renient les Amérindiens, dits sauvages, pour se montrer plus civilisés et plus proches des Britanniques.
Ce film de 1 h 30 minute est vraiment passionnant à écouter. Les images de la nature sont magnifiques. La musique de Jorane est douce et agrémente savoureusement ces images. La narration de Roy Dupuis faite tout en douceur, avec sa voix chaude, nous incite à l’écoute. Et ses discussions avec les divers intervenants, de métiers divers et d’expériences multiples sont extrêmement intéressantes à entendre.
Ce film devrait être présenté dans les écoles assurément. Il ouvre la discussion. Il sème en nous des questions. Il amène des pistes de réponses, mais laisse place à notre propre interprétation. Sans jugement, ce film propose des réponses à ces questions existentielles, mais tout en laissant de la place à nos propres explications.
Le documentaire L’empreinte, dont la sortie est prévue le 13 mars à Montréal et à Québec
Présenté en collaboration avec Société-Orignal
V.O : Français
Durée : 88 min
Image : Julien Fontaine
Montage : Annie Jean
Son : Sylvain Bellemare
La musique est signée par Jorane.
Production : Carole Poliquin
CONTACT
Carole Poliquin
ISCA Films
carole@lesproductionsisca.ca
Yvan Dubuc
Filmographie Les limites du ciel (1986)
Carole Poliquin
Filmographie Le dernier enfant (1990) – Turbulences (1997) – L’emploi du temps (2000) – Le bien commun : l’assaut final (2002) – Homo toxicus (2008)
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Crédit photos : Courtoisie des Productions ISCA Films
