Le plafond de la Sixtine comme vous ne le verrez jamais

La chapelle Sixtine de Michel-Ange: l’exposition , © Photo de courtoisie
La chapelle Sixtine de Michel-Ange: l’exposition , © Photo de courtoisie

Sans doute n’est-ce pas la chapelle Sixtine dans son intégralité qui est reproduite dans l’espace  1001 du palais des congrès de Montréal, mais seulement son plafond. Il y manque les fresques des parois latérales, les sculptures, l’architecture, tout le contexte du lieu et ce n’est pas rien. Mais l’exposition de photographies géantes de grande qualité, présentée jusqu’au mois d’octobre, a toutefois l’avantage de donner à voir de très près les fresques réalisées par Michel-Ange. L’idée est vraiment intéressante. Elle est de Martin Biallas, maître d’œuvre de l’exposition et PDG de Special Entertainment Events Inc., une entreprise située à Hollywood et engagée dans des attractions touristiques comme Star Trek ou Titanic.

C’est Montréal qui bénéficie de la primeur pour cette exposition qui circulera ensuite dans différentes villes d’Amérique et d’Europe.

La vraie chapelle Sixtine, dans la cité du Vatican, est un des chefs-d’œuvre du patrimoine mondial de l’art. Lorsque je l’ai visitée à Rome, il y a bien des années, j’ai ressenti la frustration de ne pouvoir m’approcher suffisamment des fresques de la voûte de 800 mètres carrés située à quelque 20 mètres de mes yeux. Voilà qui est rendu possible à travers cette exposition qui reproduit dans leur format original de six mètres sur trois mètres les œuvres réalisées par Michel-Ange il y a cinq siècles. Deux gardes suisses accueillent les visiteurs à l’entrée de l’exposition organisée dans une mise en scène astucieuse qui évoque les échafaudages qu’il dut falloir installer pour la réalisation de ces œuvres étonnantes.

Pour guider le visiteur, un audioguide offre des explications de chacune des 33 photographies géantes de la voûte. Le thème dominant est celui de la Genèse, premier livre de la Bible juive. On regrettera qu’il ne soit pas mentionné dans les explications la notion de « typologie biblique », cette doctrine théologique chrétienne qui fait des événements de la Bible la préfiguration de ceux du Nouveau Testament. Mais les œuvres sont bien décrites et surtout elles sont observables de près. Michel-Ange a eu l’audace (et l’obligation vue la dimension du bâtiment où il peignait) de réaliser des personnages beaucoup plus grands que leur dimension réelle. Cette réalité – qui a attendu les œuvres de la peinture contemporaine – est saisissante, et c’est celle que permet entre autres l’exposition.

David contre Goliath, © Photo de courtoisie
David contre Goliath, © Photo de courtoisie

Une dernière photographie – plutôt décevante au regard du reste – représente le fameux Jugement dernier. C’est que cette œuvre réalisée par Michel-Ange 20 ans après le plafond de la Sixtine n’est pas reproduite dans sa dimension réelle d’environ 12 sur 13 mètres. C’est donc, sur place, à Rome, qu’il faudra se rendre pour pouvoir en contempler parfaitement la composition complexe qui met en scène pas moins de 390 personnages.

L’exposition vaut quand même largement le détour. C’est une magnifique occasion d’admirer ces œuvres de près et comme il est impossible de le faire dans la cité du Vatican elle-même.

Du 10 juillet au 12 octobre 2015

Palais des congrès de Montréal      1001, Place Jean-Paul-Riopelle 

Informations : http://www.chapelsistine.com/fr/index_

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