TORUK: une nouvelle formule audacieuse et impressionnante pour le Cirque du Soleil

TORUK - Le dernier envol
TORUK – Le dernier envol

C’est hier soir au Centre Bell qu’avait lieu la grande première mondiale du nouveau spectacle de tournée en aréna du Cirque du Soleil, TORUK – Le premier envol.  Inspiré de l’univers du film à succès AVATAR de James Cameron, ce spectacle à très grand déploiement promet d’en mettre plein la vue avec ses décors impressionnants, ses costumes riches en couleur et un son d’une qualité exceptionnelle. Par contre, le Cirque du Soleil brise avec la tradition de nous présenter des numéros d’acrobaties originaux pour mettre l’emphase sur tout le côté théâtral du spectacle.  Pour réaliser ce tour de force, le Cirque du Soleil s’est allié à Michel Lemieux, celui-là même qui avait mis en scène le premier spectacle du Cirque en aréna, Delirium, en 2006. Une tournée amènera TORUK à Toronto, Québec (14 janvier) et Détroit dans les prochaines semaines. Avec ses nouveaux propriétaires, il est clair que le cirque vise une tournée aux USA et en Chine probablement. TORUK est la 37e production du Cirque du Soleil depuis 1984.

L’intrigue se passe des milliers d’années avant celle du film AVATAR dont elle est inspirée. Le spectacle tire son nom du grand leonopteryx (toruk, en langue na’vi), ce redoutable prédateur rouge et jaune qui règne dans le ciel de la planète Pandora. Dès le début du spectacle, un narrateur raconte (en français ou en anglais selon la représentation choisie) l’histoire de deux frères inséparables qui subissent une cérémonie d’initiation qui les envoie à la quête de cinq éléments sacrés. C’est à travers ces aventures que l’on découvre leur civilisation riche et complexe tout en étant primitive. Leur quête se termine bien sur un grand numéro apprécié du public autour de l’arbre des âmes.

Numéro de mât chinois
Numéro de mât chinois

Aucun doute que petits et grands seront émerveillés devant ce monde imaginaire qui prend vie devant eux. Mais ceux qui aiment être estomaqués par la performance des acrobates resteront sur leur faim car les numéros de ce type constituent environ 25 minutes du spectacle de plus de 2 heures.  Qui plus est, ce sont des techniques de cirque qu’on a vu souvent, tels le ruban aérien, les acrobaties sur mur, le mât chinois, ou la bascule. Mais il faut ajouter que la mise en valeur de ces numéros est extraordinairement bien intégrée à l’environnement, ce qui réussit à créer une ambiance.  Par exemple, le numéro de bascule se fait sur le squelette de la colonne vertébrale d’un animal géant.  Contrairement aux autres spectacles du genre, l’intrigue et l’environnement sont les acteurs principaux tandis que les numéros acrobatique viennent servir ceux-ci. Les acteurs sont aussi d’excellents danseurs et nous présentent des chorégraphies modernes bien intégrées à chaque scène. La musique très rythmée et variée soutient bien l’action et les danses. Une chanteuse à la voix riche et puissante complète bien le côté musical.

TORUK - Le dernier envol
TORUK – Le dernier envol

Plusieurs minutes avant le spectacle, des sons d’ambiance mettent la table. Il faut noter l’excellente sonorisation du spectacle, réalisée grâce à plusieurs haut-parleurs placés à différents endroits qui nous donnent un son ambiophonique comme je n’ai jamais entendu ailleurs. Pour le Centre Bell, c’est un exploit fantastique. On a l’impression d’être entouré de tous les éléments de la nature de Pandora. Le spectacle débute sur un paysage désertique et rocheux. Puis des projections sur le plancher transforment les décors instantanément d’une scène à l’autre. C’est d’un réaliste à couper le souffle tout au long du spectacle, que ce soit la rivière ou la chute d’eau, la lave de volcan ou le tremblement de terre. Les projections sont surréalistes. C’est probablement la partie la plus réussie du spectacle de voir se transformer devant nous des décors en des scènes inimaginables toutes aussi saisissantes les unes que les autres.

Un des léopard-antilope
Un des léopard-antilope

Parmi les autres points positifs, il y a le narrateur qui tisse les liens de l’intrigue en suivant les deux frères dans leur quête des objets sacrés. Très agréable que le Cirque du Soleil puisse nous parler dans une langue connue à travers ce personnage, car tous les autres utilisent la langue na’vi.  L’utilisation de marionnettes pour représenter les animaux n’est pas nouvelle, on a pu l’apprécier dans la comédie musicale «The Lion King» de Disney.  Mais TORUK reprend cette idée à grande échelle ce qui impressionne et stimule l’imaginaire de chacun. Le numéro des léopard-antilope est très bien réussi, tout comme celui du leonopteryx à la fin. On aime bien aussi l’imaginaire dans la création des autres animaux comme l’espèce de zèbre-tamanoir et les grands oiseaux-autruches.  Les costumes inspirés du film sont aussi un gros point fort du spectacle, on croit à chaque instant à ces personnages. Ce qui frappe le plus dans tout cet environnement, ce sont tous ces petits détails qu’on a apporté tant aux costumes qu’aux décors. Même assis loin, on réussit à percevoir la minutie et le travail artistique derrière cette grande production.

Après un peu plus de 2 heures de spectacle (avec un entracte de 20 minutes), l’ensemble de l’oeuvre satisfait pleinement le spectateur. On a le droit à un beau spectacle à grand déploiement. Certes, il y a quelques longueurs ou répétitions, mais après une première il arrive souvent qu’une production soit resserrée.  Malgré cela et que les numéros acrobatiques soient moins nombreux, TORUK plaira beaucoup aux jeunes ainsi qu’aux plus vieux à cause de sa valeur artistique et de sa beauté visuelle. TORUK est différent des autres spectacles du Cirque du Soleil, mais il fera aussi bien son chemin. À recommander, tout spécialement à ceux qui aiment les arts visuels, la danse et les spectacles à grand déploiement.

TORUK - Le dernier envol
TORUK – Le dernier envol

Équipe de création
Auteurs, metteurs en scène et réalisateurs multimédia: Michel Lemieux et Victor Pilon
Directeur de création: Neilson Vignola
Scénographe et concepteur des accessoires: Carl Fillion
Conceptrice des costumes et des maquillages: Kym Barrett
Chorégraphes: Tuan Le et Tan Loc
Compositeurs et directeurs musicaux: Bob & Bill
Concepteur sonore: Jacques Boucher
Concepteur des éclairages: Alain Lortie
Concepteur des marionnettes: Patrick Martel
Concepteur de la performance acrobatique: Germain Guillemot
Concepteur de l’équipement acrobatique et des gréements: Pierre Masse
Sous la gouverne artistique de Guy Laliberté (guide) et de Jean-François Bouchard (guide créatif) du Cirque du Soleil, et de James Cameron, Jon Landau, Kathy Franklin et Richie Baneham de Lightstorm Entertainment.

Présenté (français et anglais en alternance) au Centre Bell (Montréal) du 21 décembre 2015 au 3 janvier 2016.
À Québec à partir du 14 janvier 2016.
Billets disponibles sur https://www.cirquedusoleil.com/fr/toruk

Numéro de ruban aérien
Numéro de ruban aérien

Une note importante (et désagréable) sur le Centre Bell: depuis quelques mois, tous les sacs incluant les sacs à dos y sont interdits. Seuls les sacs à main des dames y sont permis après une fouille obligatoire. Comme je transporte le nécessaire pour mon travail de journaliste dans un sac à dos, je me suis fait refuser l’entrée. En prime, le Centre Bell n’offre aucun service de vestiaire ou casier. Il a fallu user d’imagination pour « garer » mon sac à dos dans un stationnement privé à quelques rues de là. Merci au gentil gardien du stationnement du Marriott-Château-Champlain!

Commanditaires: Xerox et DHL
Partenaires: créé dans le cadre d’un contrat de licence avec 20th Century Fox

Liens:
Cirque du Soleil https://www.cirquedusoleil.com
Fondation ONE DROP http://www.onedrop.org

Photos: gracieuseté du Cirque du Soleil et Errisson Lawrence