La robe de Gulnara

Le 6 avril 2010

« De la haute couture »


 

 

« Mais voilà que Mika enfile la robe de mariée, trébuche et tache la robe avec du goudron »

C’est cette « tache » qui est le nœud de cette merveilleuse pièce. Isabelle Hubert et JeanSébastien Ouellette ont uni leurs efforts pour présenter tout un spectacle au Théâtre La Bordée. Une pièce rythmée, dynamique, émotive où l’on a mis à profit l’expérience d’un Jack Robitaille (Kazimov et Yavanchi) et le talent de Marilyn Perreault, dans le rôle de Mika.

Au début, le décor est composé de plusieurs valises abandonnées le long d’une voix ferrée. Ces valises joueront différents rôles tout au long de la pièce et serviront d’épitaphes à la fin. De plus, Balaja (Sasha Samar), le fils de Mika, ponctue les différentes scènes d’interventions en russe, qui nous rappellent que nous sommes en Azerbaïdjan, dont le consul nous a fait honneur de sa présence, pour cette représentation.

 

 

La pièce
Sur ce lopin de terre oublié du reste du monde, la vie continue, avec ses joies et ses turpitudes. Puisqu’Arif (Jean-René Moisan) veut l’épouser, Gulnara (Annie Ranger), la sœur ainée de Mika, a dépensé toutes ses économies pour s’acheter une robe qui donnera à tous l’illusion que le bonheur peut encore fleurir au milieu des roches. Mais – malheur! – Mika enfile la robe de mariée, trébuche et tache la robe avec du goudron. Commence alors, pour Mika, une quête qui l’amènera à côtoyer le meilleur et le pire de ce dont les humains sont capables. Une fable pour tous les âges, pleine de rebondissements, sur l’entraide, l’humanité et la débrouillardise où JeanSébastien Ouellettemet finement en lumière les jaillissements inespérés de la beauté.

L’auteure
« Parce que, pour moi, l’art d’émouvoir est polyglotte. Il s’exprime dans toutes les langues et avec tous les accents. Le cadre n’est pas l’œuvre, il la supporte » Pour Isabelle Hubert, beaucoup de démarches ont été faites pour arriver à ce résultat. La première version de ce texte a été écrite il y a 6 ans. Depuis, il est passé de 10 à 65 pages. Pour arriver à cette production, il a fallu réunir 3 compagnies,  faire près de 20 demandes de subventions : « Nous avons fait 2 laboratoires (80 heures de répétitions plus les 110 heures de la création) 7 lectures publiques, lesquelles ont réuni près de 50 comédiens. »

La robe de Gulnara a gagné le concours La scène aux ados en Belgique et le prix Coup de cœur des Lycéens au 21e Printemps théâtral de Guérande, en plus d’avoir été finaliste pour le Prix Sony Labou Tansi des lycéens 2009, l’un des deux prix littéraires décernés durant le Festival des francophonies.

 

 

La pièce peut être vue jusqu’au 27 mars 2010 au théâtre de la Bordée. Réservations au 418 694-9721.

Texte de Isabelle Hubert 
Mise en scène : Jean-Sébastien Ouellette
Interprètes : Véronique Côté, Jean-René Moisan, Anne-Marie Olivier, Marilyn Perreault, Annie Ranger, Sébastien René, Sasha Amar, Jack Robitaille
Décor : Janie Lavoie
Accessoires : Geneviève Tremblay
Costumes : Jennifer Tremblay
Éclairages : Martin Gagné
Musique : Andrée Bilodeau et Patrick Ouellet
Mouvements : Harold Rhéaume
Une coproduction du Théâtre de la Bordée, de la Compagnie dramatique du Québec et du Théâtre I.N.K.

 

Théâtre de la Bordée

 

 

Crédit photos : Nicola-Frank Vachon