Bonjour là Bonjour

 

Le 7 mai 2010
 
« Un pièce qui fait honneur à la pièce originale de Michel Tremblay, tout en apportant quelques unicités.»
 
 
Bonjour, là, bonjour, une pièce présentée à la Maison Jaune à partir du 5 mai, fait définitivement honneur à la pièce originale de Michel Tremblay, et ce, tout en apportant quelques unicités.

Résumé de la pièce 
De retour de voyage, Serge rend visite à chacun des membres de sa famille. Son père, coincé par les femmes qui l’entourent. Ses sœurs et ses tantes qui l’ont façonné à leur manière, comme une poupée, une création. Elles ont voulu en faire l’Homme-idéal, celui qui écoute, qui comprend, qui est sensible à la douleur des femmes. Toutefois, maintenant que le gamin a vieilli, il n’est plus aussi disponible pour elles, ni aussi manipulable! Aujourd’hui, elles se volent l’attention de Serve. Qu’est-ce qui le convaincra de la leur accorder? Les menaces, l’âge, la dépression, le rire, l’attachement? Or, ce qui les unit tous, c’est l’isolement! On cache la vérité et on évite la conversation père/fils.
Pour commencer, une petite musique a installé l’ambiance pendant que les comédiens se situaient à leur place respective. Dès le début, on les retrouve tous sur la scène. Il est impressionnant de voir ces huit acteurs, toujours présents sur scène, s’entrecouper la parole et réciter leurs répliques de temps à autre en même temps. Cette pièce démontrait définitivement de l’originalité et beaucoup de symbolisme qui attire notre attention. Prenons l’exemple flagrant de la mise en scène. En fait, la scène divisée en cinq sections de couleurs différentes impressionne le public dès le début. J’ai bien aimé que le plancher, les costumes et les objets de chaque section soient de la même couleur, car cela permettait de différencier chaque personnage et chaque endroit. En d’autres mots, la mise en scène deSylvain Perron est très élaborée et le décor est digne des plus grandes pièces que l’on peut voir à la Bordée ou au Trident. Également, on pourrait croire que le fait d’alterner entre l’histoire d’une personne et celle d’une autre est mêlant, mais tout est fait judicieusement. En général, tous les acteurs s’en sont bien tirés dans leur jeu, avec crédibilité et conviction. Il y a eu quelques bafouillages et des oublies de répliques de temps en temps, mais ils se sont vite rattrapés. Pour du théâtre amateur, on peut dire que nous avons un excellent niveau de jeu.  




Également, on retrouvait quelques chorégraphies. Le meilleur exemple était lorsque Serge annonçait à son père qu’il l’aimait. À chaque fois qu’on entendait ‘‘Je t’aime ’’, les sœurs se promenaient autour du jeune homme et coupaient la conversation entre lui et son père. C’était très ingénieux et cela démontrait la complexité des relations dans cette famille.
Mes coups de cœur vont à Andréanne Lalonde, pour son portrait très réaliste de la vieille matante haïssable et àCaroline Gignac, la douce et dépressive sœur qui disjoncte à l’occasion afin d’ajouter de l’humour à son personnage. Finalement, une mention honorable pour Félix Tremblay-Therrien qui est tiraillé entre ces femmes et qui démontre un bon jeu surtout lors des moments plus intenses de colère.
Malgré le sujet assez délicat de la pièce, ces acteurs ont toute notre attention du début à la fin de par les décors, les costumes et le jeu des interprètes. Bref, c’est du théâtre amateur qui en vaut sans aucun doute le déplacement!



La pièce d’une durée de 1h30 est présentée à nouveau La Maison Jaune, 206, rue Christophe-Colomb Est, Québec, les  7 et 8 mai 2010 à 20h et le 9 mai 2010 à 16h.  Admission générale, 15$.  Étudiants, 12 $
Information, réservation, 418.521.5343info@lamaisonjaune.com
Mise en scène: Sylvain Perron
Scénographie: Guylaine Petitclerc 
Éclairages et régie: Elsa Daigle
Distribution:
Serge          : Félix Tremblay-Therrien 
Armand      :  Gaétan Gagnon
Gilberte      :  Andréanne Lalonde 
Charlotte    : Sarah Fortin-Lauzier
Lucienne    :  France Fortin
Monique    :  Caroline Gignac
Denise       :  Tatiana Grimard
Nicole        :  Marianne Tremblay-Bluteau

Crédit photos : Benoit Roy