Homo Pierrot, Seul a Selves

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Après vingt ans passés à Paris avec son amant Erwan, Pierrot a le mal du pays. Mal accentué par les relations troubles qu’il entretient avec son amant.  Le grand amour est désormais chose du passé. Le moment de « limerance » est révolu depuis belle lurette. Pierrot ne voit qu’une solution : le retour aux sources, le retour au pays. Au moment de la prise de décision il ne sait pas encore que «  la beauté et les souvenirs apaisent parfois les sens et la tête, jamais le cœur ». C’est ce que Pierre Lacroix s’applique à démontrer dans le troisième tome de ce qui semble être son autobiographie, Homo Pierrot, sous-titré Seul à Selves.

 

Autant les deux premiers tomes nous proposaient un Pierrot bien vivant, implanté dans son milieu, autant le troisième tome nous montre un Pierrot autour de la quarantaine vivant une dépression, causée par une peine d’amour, replié sur lui-même en marge de la société qui l’entoure. Réfugié le plus loin possible de son ancienne vie d’adulte amant, Pierrot essaie de survivre. On sait aussi que la solitude avive les souvenirs, faisant souvent paraître  bons des moments exécrables. Distorsions tellement humaines. Mais Pierrot veut faire le grand ménage.

 

Il profite de la solitude, entre autre,  pour revisiter les auteurs qui ont marqué sa pensée, de Jean Genet à Yves Navarre en passant par les Cocteau, Vivien et autres. Il ira même jusqu’à se remettre à la cuisine. Le tout se déroule dans un huis clos bien compréhensible car il s’agit ici d’une rencontre de Pierrot avec Pierrot. Hermétisme. Intimisme.

 

Lacroix nous fait visiter les arcanes de la solitude . Une solitude pénible à vivre, peuplée de désirs inassouvis. Ce tome  est plus ardu à lire tant l’action se passe au niveau de ce qu’il y a de plus  intime de l’être humain. Tellement que ça en devient ésotérique. De plus on sent chez l’auteur le désir de faire de la littérature. Ce qui est agaçant.

 

Mais peut-être est-ce un passage obligé pour la suite qui ne saurait tarder?

 

 

 

Pierre Lacroix a publié Bleus en 2007, Homo Pierrot I en 2008 et Sous les toits de Paris (Homo Pierrot II) en 2009.

 

 

Nombre de pages : 154

Prix suggéré : 19,50 €

 

 

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