La canicule des pauvres

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Voilà un premier roman, de Jean-Simon Desrochers, un écrivain de trente-trois ans, qui marque le milieu littéraire. La canicule des pauvres est un roman qui étonne par sa facture. Avec une pléiade de personnages aussi bien campés les uns que les autres, Desrochers nous entraîne dans les sous-sols de la décadence, les soubassements de l’indécence, les caves de la débrouille. Ce n’est pas rien que de rendre sympathiques, une  lesbienne tueur à gage, un vendeur de drogues, un pornographe,  un groupe de musiciens tous et toutes séropositifs, une prostituée, des vieillards agonisants, un coupe d’homosexuels et d’autres du même acabit. Vingt-six en tout chacun avec sa personnalité, ses défauts, ses côtés sombres, ses capacités de résilience et surtout habitant un immeuble dont les activités sont pour le moins spéciales. Troubles. Le tout sous une canicule meurtrière qui s’abat sur Montréal pendant dix jours.

 

Ce qui frappe chez Desrochers c’est la précision du détail, la finesse de l’écriture, la pertinence et la justesse des descriptions scientifiques lorsque le cas se présente. Le genre d’écriture est aussi passionnant. On se promène d’un personnage à l’autre, dans le présent, le passé et parfois le futur. Mais le tout d’une cohérence indiscutable. Agréable à lire.

 

Une histoire à la fois glauque et lumineuse.

 

Dix jours de chaleur intense, humide, crasseuse; vingt six personnes, vingt six histoires liées à cet immeuble minable baptisé le Galant. Une seule réalité, impitoyable, dure, vraie. La vie, sans mode d'emploi. A la fois récit d'actions et de trahisons intimes; thriller policier, récit pornographique, conte cynique et matérialiste; La canicule des pauvres présente un réalisme cru et sensible, parfaitement dénué de morale. Une réalité où l'humain n'est que l'infime détail d'une époque trop complexe, sur laquelle toute emprise semble impossible, voire pire, inutile. Voici un imposant premier roman foisonnant qui étonne, provoque et séduit. Une expérience de lecture comme il s'en présente rarement.

 

Jean-Simon Desrochers donne une âme à un milieu défavorisé et une identité à la débrouille. Un livre à lire absolument.

 

 

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Jean-Simon Desrochers est né à Montréal en 1976. Il entreprend des études littéraires à l'UQAM en 1998. Écrivain et artiste multidisciplinaire, il œuvre notamment dans divers domaines artistiques, collabore à plusieurs revues de poésie dont Entrelacs, Estuaire, Exit, est membre fondateur et rédacteur de la revue Fresque et participe à de nombreuses lectures publiques. L'Obéissance impure est son premier recueil de poésie. Il a également publié plusieurs livres d'artiste.

 

 

Nombre de pages : 680

Prix suggéré : 29,95 $

 

lesherbesrouges(arobas)sympatico.ca