Le film 10½

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J’ai vu, en grande première sur invitation de presse, le film 10½. Deuxième film de Daniel Grou (Podz) qui le réunit à nouveau avec son acteur fétiche Claude Legault, dans un scénario de Claude Lalonde et produit par Pierre Gendron de Zoo Films. Le film prendra l’affiche le 29 octobre prochain. Mes entrevues avec les artisans du film se trouve dans la section Rencontres de ce site.
 
Après les 7 jours du talion, Podz n’y va pas de main morte pour son deuxième film. Pas aussi violent que le premier, mais avec autant d’intensité et de détresse humaine, il nous jette en plein visage le destin d’un petit garçon nommé Tommy dans ce drame psychologique. Écrit par Claude Lalonde, qui a lui-même œuvré comme intervenant en psychiatrie et en délinquance, ce film touche les cordes sensibles des gens et nous amène à nous poser des questions sur nos propres enfants et notre influence sur leur vie. 
 
Synopsis
10½ raconte l’histoire de Tommy(Robert Naylor), un enfant de 10 ans et demi bien connu des services sociaux. Cet enfant trouble, rebelle à l’autorité comme à l’affection, est jugé irrécupérable par la plupart des éducateurs. Seul Gilles(Claude Legault), son nouvel éducateur, entrevoit une lueur d’espoir dans le regard de cet enfant qui ne communique que par la violence… Est-ce le parcours de la dernière chance de Tommy ?
 
Mon appréciation du film
Par instant, j’avais l’impression d’être transporté dans un documentaire sur la vie des jeunes et des éducateurs dans un centre jeunesse pour délinquants. Avec pour seul acteur connu Claude Legault, on oublie rapidement qui il est, grâce à sa transformation très réaliste en travailleur social responsable de Tommy. La caméra à l’épaule pour nous mettre dans l’action est totalement efficace. Les éclairages, utilisés au minimum, donnent cet effet encore plus plausible d’un documentaire. Pendant les 30 premières minutes du film, on assiste à un combat entre le jeune récalcitrant et son éducateur. Des cris, des coups, des sacres, tout revole partout. Quelle performance magistrale de ce jeune Robert Naylor, qui ne passera plus jamais inaperçu.
 
En contre-partie, Claude Legault, qu’on a souvent l’habitude de voir dans des rôles de dur à cuire, de macho, de policier ou de doorman, se retrouve dans un contre-emploi qui lui va très bien. Calme, posé, patient, cet homme, de par sa douceur, son jeu sobre et discret, met tout en valeur le jeu à l’extrême opposé de Robert Naylor.
 
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Tout au long de ce deux heures ou presque que dure le film, on assiste aux méthodes utilisées en 2001, dans les centres jeunesse pour tenter de venir à bout de ces jeunes en détresses. Ces enfants qui ne savent communiquer que par la violence et la provocation. On voit comment les éducateurs tentent de les apprivoiser, leur apprendre à avoir du plaisir et à se faire aimer.
 
J’adore voir ces magnifiques valeurs véhiculées dans le film. Grâce à la détermination, la patience et la persévérance de son éducateur, peut-être que ce jeune Tommy s’en sortira sans médicaments et c’est ce qui en ressort de ce superbe hommage à ceux qui travaillent dans ce domaine et qui sont souvent dans l’ombre et peu reconnus. Ici, dans ce film, on le reconnaît et j’en profite pour leur dire Bravo! 
 
Martin Dubreuil dans le rôle du père de Tommy, bien qu’il n’ait que quelques apparitions dans le film, se veut très convaincant. Il est un vrai bum, démuni par son fils qui joue la même carte de la violence comme moyen de communication, qu’il a lui-même appris.
 
Encore une fois, Podz a choisi de laisser le film parler par lui-même. Ainsi, pas de musique au générique, ni durant le film. Un film complètement dénudé de fla-fla. La seule chose qui m’a manqué vraiment dans cette histoire, c’est d’en savoir un peu plus sur les parents de ce jeune garçon. Mais je peux comprendre que le but du film n’était pas d’en apprendre ou de mettre en valeur les parents, mais plutôt le jeune délinquant et sa relation avec le centre jeunesse. De plus, j’aurais aimé savoir si, quelques mois ou quelques années plus tard, le petit Tommy s’en sort bien dans la vie, chose qui est laissée au public de deviner.
 
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Distribution :
Gilles Séguin        :     Claude Legault
Tommy Leblanc  :      Robert Naylor
Karine (éducatrice) :     Eugénie Beaudry
Bédard (éducateur) :     Blaise Tardif
Luc Lebeau            :     Martin Dubreuil
Sonia Leblanc        :      Félixe Ross
Julie (professeure)  :    Julie Saint-Pierre
Josse (Directeur du centre) : Norman Helms
Évelyne Boileau (travailleuse sociale ) : Mélanie Desjardins Chevaudier
 
Équipe technique :
Producteur               :    Pierre Gendron
Réalisateur               :    Daniel Grou (Podz)
Scénariste                 :    Claude Lalonde
Producteur délégué           :   Claude Paiement
Directeur de production    :   Jean-Yves Dolbec
Directeur de la photographie : Bernard Couture
Directeur artistique           :    Gilles Aird
Costumes                          :   Monic Ferland
Coiffures                           :   Johanne Paiement
Maquillage                        :   Marlène Rouleau
Son                                   :   Yann Cleary
Production                        :   Zoofilms
 
 
 
Alliance VivaFilm
 
Communication Popcorn
 
 
 
 
crédit photos : Alliance Vivafilm