Il Trovatore: Un opéra à voix, accessible à tous

 

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C’est avec Il Trovatore de Giuseppe Verdi que l’Opéra de Québec débute sa saison automnale.

J’ai eu l’opportunité d’assister à la générale le 21 octobre 2010 à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec.

Cet opéra, créé en 1853 par Verdi raconte l’histoire d’un fils de comte qui a été enlevé lorsque bébé par une gitane qui voulait venger la mort de sa mère. Celle-ci avait en effet pénétré dans les locaux du bébé pour l’observer et on l’avait chassée de facto, mais le soir venu, l’enfant devint très malade. On pensa donc que c’est la gitane qui était sorcière et qui avait jeté un mauvais sort au bébé. On l’a donc arrêtée pour la brûler. Sa fille enleva donc ledit bébé avec l’intention de le jeter au feu mais elle y jeta son propre fils à sa place. Elle éleva donc le fils du comte comme son propre enfant, mais rêvait de venger sa mère.

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Le fils, une fois rendu grand, devint trouvère (Il Trovatore) et tomba amoureux de Leonora, la dame d’honneur d’une princesse. Hélas, l’autre fils du comte (et donc, le frère du trouvère) est amoureux de la même femme. On assiste donc à un triangle amoureux où Leonora finira par donner sa vie pour tenter sauver celle de qui elle est amoureuse (le trouvère), mais celui-ci sera jeté au feu par son propre frère sans qu’il ne le sache… ou tout au moins avant que la mère adoptive du trouvère ne lui dise la vérité. La gitane est désormais vengée…

Cet opéra en 4 actes met en vedette John Fanning, baryton, un vétéran du Metropolitan Opera de New York, dans le rôle du second fils du comte. Il trovatore est joué par le ténor canadien Richard Margison, ténor. Le rôle de Léonora est campé avec brio par la soprano québécoise Manon Feubel. On remarque aussi la mezzo-soprano ukrainienne d’origine et américaine d’adoption, Alina Gurina, dans le rôle de la gitane (fille). Les autres rôles sont campés par Keven Geddes, un jeune ténor prometteur de Québec, Philippe Gendron, Geneviève Lévesque, Alexander Savtchenko et Réal Toupin.
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En regardant et écoutant cet opéra, on remarque une mise en scène un peu statique au début, possiblement le lot des limitations imposées par la projection naturelle requise par les voix… qui sont évidemment non amplifiées lors de l’Opéra.

Elle est appuyée par des décors sommes toutes sobres, épurés, mais efficaces. Il est évident qu’on n’est pas ici dans une production de New-York…Les costumes sont très beaux, bien qu’on n’observe que peu de changements lors du spectacle. Comme je mentionne dans le titre de l’article, il s’agit ici toutefois d’un opéra à voix… et Dieu qu’on est bien servi de ce côté !
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On remarque immédiatement les belles performances vocales de Richard Margison, particulièrement ses prouesses dans les notes aigües. Pour ce qui est du jeu, on apprécie particulièrement l’expression et l’énergie d’Alina Gurina, convaincante jusqu’à la fin dans son interprétation de son rôle de la gitane-fille, tant par son jeu que par sa justesse et puissance vocale, ainsi que par l’étendue de sa voix.
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Mais mon coup de cœur va sans hésitation à Manon Feubel qui, grâce à ses prouesses vocales, a même eu droit à une ovation en plein milieu de la générale… Quelle performance lorsqu’elle prie pour le salut de son amoureux à la prison…Elle y va d’une envolée lyrique à couper le souffle !! Pour une soprano, elle possède tout un registre…vraiment impressionnant ! Son jeu est également assez convaincant. Bravo madame Feubel !

Nous avons apprécié la générosité des chanteurs qui, lors d’une générale auraient bien pu faire du marquage (chanter plus bas ou une octave plus basse et même sauter des actes). Au lieu de cela, ils nous ont gâtés avec leurs prouesses… !
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Les surtitres (paroles traduites de l’italien au français et projetées sur un écran au-dessus de la scène) sont très utiles pour mieux apprécier le déroulement de l’histoire…

Cet opéra en 4 actes avec un entracte dure au total environ 2h30… et le public, qui a visiblement beaucoup apprécié, en est ressorti ravi !!! Bravo à toute la troupe !!

Il Trovatore sera présenté à la salle Louis Fréchette du Grand Théâtre de Québec les 23, 26, 28 et 30 octobre 2010.

Les billets sont en vente sur www.billetech.com

crédit photos: Benoît Roy