Racines de faubourg – Tome II- Le désordre

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Voici le deuxième tome de la série Racine de Faubourg, le récit de quatre Montréalais du quartier du faubourg à mélasse. Témoin des évènements marquants de l’histoire du Québec tout en fabriquant leur propre histoire personnelle, ils sont narrateurs à tour de rôle, chacun racontant les péripéties de l’autre.
 
Ainsi, le lecteur retrouve Patrick, Paul-Émile, Jean et Adrien, ces quatre amis d’enfance ayant grandi dans les rues du Faubourg à mélasse montréalais. Dans le Québec en pleine révolution des années 1970, ils vivent des chambardements dans leurs vies de couple et familiale. Les séparations, l’exclusion, les mensonges, les décisions qu’ils ont prises ne s’avèrent pas être les meilleures. Devenus adultes, les quatre hommes constatent que les rêves, les ambitions et les projets d’avenir qu’ils avaient échafaudés n’ont rien à voir avec la réalité. Chacun d’eux vit les bouleversements difficiles d’un monde qu’il croyait inébranlable et regarde, impuissant, le contrôle de sa vie lui glisser entre les doigts. Avec du recul, ils ne peuvent que constater l’étendue des dégâts. Est-ce qu’ils auraient pu, peut-être, faire autrement?
 
Pour ceux qui n’auraient pas lu le premier tome, je leur suggère de le lire d’abord, car il pourrait être assez difficile de suivre l’histoire, puisqu’il n’y a pas de récapitulation des évènements du tome précédent et les personnages ne sont pas présentés ni décrits. Dès les premières phrases, le lecteur débute là où le tome I se terminait, soit avec l’attaque au révolver subit par Jean et Lili. Bien que l’arbre généalogique des personnages se retrouve dans le premier tome et  dans ce deuxième volet de cette série, il est diffcile de démêler les personnages puisqu’il y en a déjà beaucoup et il s’en ajoute au fur que les années passent.
 
Pour ceux qui ont lu le premier tome, il est plus facile de suivre la suite et de s’habituer au fait que chacun des chapitres est narré par un des quatre Montréalais et il raconte la vie d’un des trois autres personnages. Cette fois-ci, cela se passe entre 1968 et 1976. On touche des sujets marquants du Québec, comme les militants contre la guerre du Vietnam, les yippies, la crise d’octobre, l’apparition et l’élection du PQ sous la gouverne de René Lévesque. Ce sont surtout des évènements à caractère politique qui sont relatés, à part quelques mentions de baseball et de hockey. Pour ma part, n’étant pas très fervente de politique, j’ai de beaucoup préféré le premier tome. Mais comme ce deuxième volet se termine également sur un «à suivre… », je ne peux m’empêcher de vouloir connaître la suite, puisque je me suis attachée à ces quatre amis du faubourg à mélasse.
 
Un tome II plutôt noir, où chacun des quatre personnages principaux tente de se défaire de ses patterns liés à l’enfance et ses parents. Cependant, ils semblent plutôt s’y enfoncer au lieu de s’en sortir. On touche au fond du baril pour chacun d’eux et on a bon espoir que le Tome III qui les amènera dans la quarantaine, dans les années 80, saura enfin les mener vers une vie plus intéressante, plus réjouissante. Je ne peux qu’attendre la suite…car l’auteure sait bien nous tenir en haleine.
 
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Sophie-Julie Painchaud est née le 19 juillet 1973, à Montréal. Elle étudie l’histoire à l’université de Sherbrooke et exerce par la suite différents métiers : recherchiste pour un cours sur l’histoire des femmes au Québec, ressource humaine spécialisée au MBA, recherchiste pour une compagnie de jeux vidéo. C’est en 2005 qu’elle décide finalement de se laisser aller à son vice caché, l’écriture. Le premier tome de la série Racine de faubourg, L’envol, a été reçu avec beaucoup d’intérêt par les lecteurs au printemps 2010.
 
336 pages
Prix 24.95 $