Entrevues pour le film French Kiss

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J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le film French Kiss, une comédie romantique mettant en vedette Céline Bonnier et Claude Legault. Le film prend l’affiche le 11 mars prochain et mon appréciation du film se trouvera dans la section cinéma à partir de cette date.

Entrevues :
J’ai rencontré, jeudi le 2 mars, à l’hôtel Dominion de Québec, les comédiens Claude Legault, Céline Bonnier, Didier Lucien ainsi que la scénariste José Fréchette et le réalisateur Sylvain Archambault.
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Questions pour Claude et Céline qui font l’entrevue ensemble.
Premier rôle dans une comédie romantique. Qu’est-ce qui vous attirait dans ce rôle?
Claude : « J’avais envie de voir Céline toute nue!»
Céline : « (rires) moi aussi, mais je ne l’aurais jamais dit »
Claude : « Oh non! Moi je le dis maintenant.»
Céline : « En fait, le texte est beau et intéressant. Il m’a charmé. Je trouve que José écrit très bien et c’est plein de petits détails colorés que j’aimais beaucoup. Aussi, j’aime que ces personnages aient cet âge-là. Car en comédie romantique, souvent, au moins la fille a 20 ans, ou au pire 30 ans. Je trouvais cela intéressant alors comme proposition. Et quand j’ai su que Claude et Sylvain allaient être là…, j’avais envie de ces rencontres. Un projet, pour moi, comporte des rencontres importantes sinon cela ne vaut pas nécessairement la peine.»
Claude : « Le parcours fut très agréable. »

Avez-vous aimé cela au point de refaire d’autres rôles dans des comédies romantiques?
Claude : « Je ne dis pas non à aucun genre. Je dis non à des textes que je n’ai pas envie de faire ou que je sens que ce n’est pas pour moi. Des fois, ça peut être bon, mais tu te dis ce n’est pas moi, ou je ne suis pas dans ce mood-là pour jouer cela. Quelqu’un d’autre pourrait le faire 10 fois mieux que moi. Tu peux admettre que tu n’auras pas la compétence pour faire ce texte-là. Willie Lamotte, par exemple, j’avais auditionné et j’étais dans les derniers recall. Maintenant je pourrais me voir le faire, mais à l’époque non, je n’étais pas prêt. Et quand j’ai vu Luc Guérin le faire, je me suis dit qu’il l’avait vraiment. »

Céline, vous faites du cinéma, vous jouez à la télé et au théâtre, qu’est-ce que vous préférez comme médium?
Céline : « J’aime l’aventure. Si l’aventure est intéressante, avec du monde qui travaille sérieusement sur la matière, et que les égos ne sont pas dans le chemin, c’est là que c’est intéressant. Il y a des choses mauvaises en théâtre de création et en cinéma et en télé, peu importe le médium en fait. C’est vraiment le projet et les rencontres qui sont intéressantes
Claude : « Tu as le droit à l’erreur aussi. Des fois, tu as deux mille signaux d’alarme que le film ne serait pas bon, mais tu l’as fait quand même, alors là, c’est ton problème. Mais des fois, un film ne fait pas exprès pour être mauvais, une pièce de théâtre, de danse non plus. Ça va arriver, il va y avoir des échecs, des trucs qui ne marchent pas. On ne peut pas condamner un genre ou un type d’art à cause de ça. Il y a des gens qui disent Ah j’ai une pièce et c’était mauvais… ben va en voir d’autres. Il y a tellement de variantes dans le théâtre c’est impossible que quelqu’un ne trouve pas un style de théâtre qui lui plait. Tout peut se faire au théâtre, plus qu’au cinéma, car au cinéma, ça prend des moyens. Je trouve qu’au Québec on ne pousse pas assez sur le théâtre. J’enverrais les jeunes voir du théâtre bien plus jeune qu’avant… Pour moi, le théâtre est l’art le plus difficile je trouve. En impro, je me débrouille bien parce que je sais que je n’oublierai rien, je n’ai pas de texte. Au cinéma, on peut reprendre la scène. Au théâtre, le trac hallucinant du texte, je trouve cela dur. »
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Pour revenir au film, est-ce que la chimie entre vous deux s’est faite facilement, rapidement? Vous avez des scènes assez intimes ensemble à jouer. Est-ce que c’était les scènes les plus difficiles à jouer?
Céline : « C’est stressant. Je ne dirais pas plus difficile, mais cela demande une autre concentration. Et c’est stressant parce que c’est l’intimité qui est dévoilée. Et il y a du monde qui regarde. Mais ils travaillent et ils sont aussi mal à l’aise que nous en fait. »

Claude : « On a eu quand même beaucoup de plaisir à démystifier cela par l’humour souvent. Sylvain nous a fait nous embrasser dans pratiquement toutes les scènes qui existaient dans le film. Vous n’avez pas tout vu. Il nous a dégênés et déniaisés de jour en jour, avant d’arriver à cette journée au lit. »
Céline : « Et on niaisait assez souvent aussi. On avait une complicité ensemble tellement établie que c’était certain que ce serait respectueux.»
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Questions pour la scénariste José Fréchette
D’où vous est venue cette histoire que vous nous racontez dans ce texte?
« C’est arrivé tout d’un coup, en l’espace d’une heure, je savais que je tenais quelque chose, avec ce gars qui se fait passer pour un autre, et la série de mensonge que cela entraine. Je savais qu’il y avait derrière cette prémisse de comédie romantique, une profondeur que je pouvais creuser. C’est une histoire toute petite, mais en même temps, je voulais montrer c’est quoi de tomber en amour, pas seulement le dire, mais l’illustrer. Et d’avoir Sylvains Archambault pour le faire, lui qui est un maître de l’image, il a été capable de montrer ce que c’était, de tomber en amour. Aussi, je voulais parler un peu du mensonge, de l’amour pour des gens de 40 ans, qui ont une certaine amertume. Ils ont été blessés par le passé… Mais en même temps, ce n’est pas facile d’être tout seul et ce n’est pas facile d’être avec quelqu’un… C’est un film léger, un film où l’on rit, mais ce n’est pas un film insignifiant. »

Et pour le choix des deux amoureux, est-ce que vous êtes contente que ce soit Claude et Céline?
« C’est sûr! Pour Céline, ce n’était pas son casting naturel. Mais j’étais enchantée. Pour moi c’était clair. Ce sont des acteurs intelligents. Ils vont dans les détails, ils jouent en nuance. Ils sont leurs personnages.»

Est-ce que le texte original a été modifié en cours de route, par des moments improvisés par exemple?
« Il y a eu de l’improvisation, il y a eu certaines scènes où ils ne trouvaient pas leur place. Il y a quelques petits trucs qui ont été réécrits. Ultimement, tout a été fait au bénéfice du film. Mais c’est sûr que la scénariste en moi parfois aurait aimé mieux ne pas changer certaines choses. Pour une scénariste de toute façon, quand tu regardes le produit fini, c’est toujours très étrange. Car tu l’as dans ta tête, à ton image, tu le connais par cœur. Donc, tu as comme un décalage. Mais à force de le voir, tu remarques ce qu’ils ont apporté au film, comment ils ont fait ressortir certaines choses qui étaient là. Et là WOW! »
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Questions pour Didier Lucien
Qu’est-ce qui vous attirait dans ce rôle du meilleur ami de Fred?
« En fait, quand Sylvain m’a appelé, il ne m’a pas dit grand-chose. Il n’avait pas besoin de me dire grand-chose. On avait travaillé ensemble il y a une quinzaine d’années sur une pub. On avait eu ben du fun. Par la suite, on se disait que ce serait le fun de retravailler ensemble. Donc, il m’appelle pour jouer dans ce film. 1) Claude Legault est dedans, 2) c’est une comédie romantique et c’est Sylvain qui le réalise. Je n’ai même pas lu le texte et j’ai dit oui. Je savais que mon personnage serait l’ami du personnage de Claude, alors, juste de jouer avec Claude dans un film plus adulte, cela m’intéressait. Et il y avait quelque chose à explorer dans les relations d’amitié et d’amour. Comment on s’en parle entre nous autres, les gars. Et ce n’est pas autour d’une bière, comme on voit souvent. C’est dans le contexte du bureau, ou au restaurant. C’était donc différent.»
De rejouer avec Claude, votre comparse d’impro et d’une Galaxie, est-ce plus facile ou au contraire, cela entraine plus facilement les fous rires?
«Non! Là-dessus, avec une Galaxie, on a eu le temps de devenir assez professionnels pour pouvoir rester sur la ligne de ce qu’on est en train de faire. C’est une comédie romantique, alors il ne fallait pas aller trop loin au niveau de la comédie. Sinon cela devient autre chose. Il fallait pouvoir avoir une scène plus sensible tout de suite après, entre Céline et lui et qu’on y croit. Donc, on s’était mis des balises et on y tenait. Si on improvisait dans une scène, on n’allait pas trop loin. Car ces gars-là travaillaient à la bourse, donc ils ne pouvaient déconner comme nous on l’aurait fait… Ce fut un bonheur de jouer avec Claude. On avait un plaisir sur le plateau et on savait qu’on n’avait pas beaucoup de temps pour en profiter. On était tout là quand il fallait faire une scène. Si Sylvain laissait aller la caméra après une scène et ne disait pas coupez, alors là on en profitait, mais sans rire. Ce n’était pas facile. On le gardait pendant une minute, puis là c’est sûr que ça allait devenir difficile à ne pas rire. »
Comment c’était de travailler avec Sylvain justement?
« Pour moi ça marche très très bien avec Sylvain. J’aime sa façon de travailler et l’ambiance qu’il crée sur le plateau. Je suis arrivé, ils avaient déjà commencé à tourner depuis quelques jours déjà. L’équipe se connaissait. J’arrive sur le plateau et il n’y avait aucune tension. Je me sentais comme à la maison, sur le lieu de travail. Le monde était merveilleux. C’est important, car une comédie romantique c’est une atmosphère. Il fallait que ce soit là aussi sur le plateau, sinon il aurait fallu travailler plus fort pour que ça ait l’air vrai. Ce fut un très beau tournage, sans difficulté, pour moi en tout cas.»
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Questions pour Sylvain Archambault.
Vous avez fait beaucoup de films sur des histoires vécues et des drames. Et là, une fiction, comédie romantique en plus. Pourquoi?
« J’ai toujours aimé faire de la comédie. J’en ai fait en pub et avec Bob Gratton. La comédie c’est un genre très délicat à réussir, parce que c’est dans la subtilité. Quand j’ai lu le scénario que la productrice Lorraine Richard m’a fait lire, j’ai vraiment adoré l’intelligence de ce scénario et la fraicheur. J’ai donc sauté dedans rapidement. On est très heureux d’avoir participé à ce projet-là.»
Et de choisir Céline Bonnier dans un contre-emploi, comment vous est venue cette idée?
« On ne pense pas à elle quand on parle de comédie romantique. Mais moi, j’avais travaillé avec elle déjà. Je la connaissais dans la vie et je savais qu’elle n’a pas du tout cette dureté qu’on lui confère à cause des rôles comme Monica La Mitraille qu’elle a joués. Elle est très drôle, bien dans sa peau, très légère, Céline. Je savais que c’était elle qui devait faire ce rôle. C’est un peu un contre-emploi, mais elle est tellement à l’aise en comédie, et je lui souhaite d’en faire d’autres. »
J’ai beaucoup aimé la façon dont vous avez conçu certaines scènes, avec les flashbacks et les flèches qui apparaissent dans l’écran pour pointer sur des objets. D’où vous viennent ces idées?
« Ces idées étaient dans le scénario. Des fois, il faut que j’amène davantage d’eau au moulin quand je sens que le film pourrait être meilleur, mais José Fréchette l’auteure, qui est très bonne, avait déjà mis cela dans le texte. Cet imaginaire était déjà là. Je l’ai mis en image, je l’ai interprété. Mais c’était déjà réfléchi. Je n’ai pas eu à me casser la tête pour arranger le tout. Elle avait fait un beau travail de visualisation d’avance.»
Et la musique ainsi que le générique du début du film sont très originaux et donnent le ton au film. D’où vous est venue l’idée?
« Le générique doit représenter un peu le reste du film. On a essayé de donner la tonalité, la musique, l’amusement, la légèreté pour aller avec le ton du film. On en fait très rarement au Québec des génériques de film, comme cela. J’ai adoré utiliser cela. Au début ce n’était pas prévu comme cela. En parlant, on en est venu à cette idée. Et je suis très heureux de l’effet que cela donne. Ça prépare les gens, ça les met dans le mood.»

Ce film prendra l’affiche le 11 mars 2011 dans les salles de cinéma du Québec.
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Pour la galerie de photos, dont deux photos en 3D (lunettes 3D nécessaires) : http://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/851542


Fiche technique
Réalisateur Sylvain Archambault
Scénariste José Fréchette
Productrice Lorraine Richard
Producteur Luc Martineau
Directeur photo Marc Simpson-Threlford
Directeur artistique Sylvain Gingras
Monteur Yvann Thibaudeau
Son Jean-Philippe Bérubé
Créatrice de costumes Carmen Alie
Casting Mike Migliara Bruno Rosato compagnie
Distributeur TVA Films
Distribution :
JULIETTE Céline Bonnier
FRED Claude Legault
ELLIOT Didier Lucien
KARINE Isabelle Guérard
MUGUETTE Suzanne Champagne
TOM Stéphane Breton
PÈRE DE JULIETTE Raymond Cloutier

crédit photos : Lise Paquet