Festival de l’opulence au Club Soda: Grand Burlesque Show

 

Elles sont belles, grandes, petites, maigres ou bien rondes; les effeuilleuses du Grand Burlesque Show séduisent par leur danse et leur humour provocateur.

« Ce soir, vous aurez droit à tout un cocktail sucré-salé!», nous a annoncé la radieuse Scarlett James lors de la conviviale conférence de presse pour l’évènement Le Grand Burlesque Show. La centaine de spectateurs venus voir les effeuilleuses, sorties directement du siècle dernier, ont assurément pris leur pied lors de la première du jeudi 10 mars.

C’est dans une ambiance feutrée ultra glamour qu’une trentaine de performeurs ont foulé les planches, venus expressément pour émoustiller les spectateurs. Toute l’atmosphère burlesque y était : champagne et hors d’œuvres délicieux, humour, acrobaties, magie, musique digne des cabarets de Paris, paillettes, plumes, chant et claquettes.

Scarlett James, organisatrice et ambassadrice du burlesque à Montréal, a brisé la glace en faisant un numéro coquin qui s’est terminé par une douche dans une baignoire portant son nom. Un peu plus loin dans le spectacle, elle s’amusera encore dans l’eau, mais cette fois à l’aide d’un dôme inversé.

Par la suite, Lou Lou a fait son entrée dans un numéro à… l’église! Habillée en religieuse, elle s’est dévêtue tranquillement, pour ensuite aller se réfugier dans le confessionnal. Véritable timidite ou prude personnage? La jeune Lou Lou paraissait quelque peu gênée face à la foule qui l’applaudissait.

Jack the Ripper, parmi les seuls hommes du spectacle, a fait trois victimes sur scène. La gorge tranchée et les vêtements arrachés, les effeuilleuses de ce numéro comique ont vraiment plu au public, qui se tordait de rire.

Le numéro Bon Bon Bombay a contribué à mettre la foule en feu (qui était déjà assez réchaufée!). La petite effeuilleuse a débuté perchée au-dessus de la foule vêtue d’une robe or de style cabaret. Lorsqu’elle est fin descendue de cet anneau suspendu, elle s’est amusée avec un masque, qu’elle portait à l’avant comme à l’arrière de son visage. Taquineuse, fougueuse, Bon Bon Bombay était d’une aisance sur scène, de quoi décoincer les plus gênés! Elle a quitté la scène, feux de bengale accrochés aux sacro-saintes pastilles sur les seins : véritable emblème du burlesque.

La structure du spectacle voulait qu’à chaque numéro, le spectateur soit transporté dans un pays différent. C’est à Athènes (ou était-ce en Égypte?) que le Team Burlesque a fait une entrée fracassante. En voilà trois qui prenait vraiment plaisir à s’agacer. Énergiques, drôles, splendides, elles ont fait crier la foule (qui en aurait redemandé, j’en suis certaine).

Au retour de l’entracte, c’était au tour de Michelle Lamour de faire tourner les têtes. Le numéro a été sans doute le plus sexy du spectacle. Michelle Lamour a pris ses aises à l’intérieur d’une cage dorée. En plus d’être dominante et confiante, elle a très bien utilisé le décor, allant jusqu’à grimper sur la cage comme une panthère sauvage. À entendre les commentaires des gens autour, bien des hommes l’auraient volontiers apprivoisée. Son aisance et son charisme sur scène etaient était remarquables. Michelle Lamour a été élue Miss Exotic 2005 et nommée semi-finaliste pour America’s got talent.

 

Et que dire de Midnite Martini, qui a fait un numéro de haute voltige où elle s’est glissée entre deux tissus qui tenaient au plafond. Aérienne et souple, elle était en totale maîtrise de ses mouvements. La foule en était bouche bée. « C’est ce qui s’appelle s’envoyer en l’air! », a conclu le désopilant maître de cérémonie Benjamin Marquis.

Il y avait également une place importante accordée à la musique. Non seulement les morceaux choisis pour les effeuillages étaient tirés du répertoire jazz de l’époque, mais les performances de chant étaient également saisissantes. Gabriel Langelier, chanteur d’opéra, en a surpris plus d’un grâce à son coffre  de voix remarquable lors d’un numéro d’opéra. Ce fût le cas également avec la chanteuse-gitane Silvia Sabash qui s’accompagnait à la guitare lors de la performance d’Andréanne Leclerc, contorsionniste. Des voix fortes, puissantes qui allaient de pair avec l’image de la femme que l’on voulait représenter avec ce spectacle: une femme fière, assumée et résistante.

La soirée s’est terminée sur un discutable numéro de magie où une femme, enfermée dans une boîte, se faisait «transpercer » par des couteaux de plastique : un classique de magie qui clôturait bizarrement une soirée aussi glamour. Si la salle s’est vidée aussi rapidement à la fin du spectacle, c’est peut-être à cause de cela. Mis à part ce choix à revoir, la salle un peu trop grande pour l’ambiance recherchée, et quelques petits accros bien récupérés, l’évènement était particulièrement réussi. La théâtralisation des numéros d’effeuillages faisait honneur au style burlesque et l’ambiance bon enfant qui régnait nous a réellement fait plonger dans cette époque… charnelle. On aime les pin up pour l’effet qu’elles jettent sur nous, car comme le disait l’illustratrice Maly Siri, présente à l’évènement pour faire la promotion de l’exposition Pin up à la Gallerie Paris-Montréal, « loin d’être vulgaires, ces filles-là donnent la pêche; elles font sourire! »

http://www.grandburlesqueshow.com

http://www.lagmontreal.com/211/exhibition.html?ide=5278

Crédit photos: Naima Benadballah