La Force de Vivre – Tome IV Le courage d’Élisabeth

C’est avec plaisir et regret que j’ai entamé la lecture de ce dernier volet de cette saga familiale La Force de vivre. Naturellement, c’est avec un plaisir impatient que j’attendais la suite de cette quadrilogie qui a conquis mon cœur. Et c’est avec un regret non dissimulé que je me sépare de cette famille puisque c’est la fin de cette grande saga.

Élisabeth, la fille d’Emmanuel Grenon, étudie à Québec en vue de devenir institutrice. Elle y rencontre Joachim Damour, un jeune médecin fraîchement diplômé qui l’invite à la suivre à Sainte-Claire-de-Dorchester pour le seconder dans son travail. Là-bas, Élisabeth enseigne à l’école du rang tandis que Joachim constitue sa clientèle. Lorsqu’ils veulent se marier, un obstacle de taille se dresse : Élisabeth doit démontrer que son premier mari Charlabin est mort. Elle se rend alors en chercher la preuve. Joachim et Élisabeth obtiennent l’autorisation de se marier et le font à Métabetchouan, mais une tragédie arrache son mari à Élisabeth après la naissance de son premier enfant. Pour gagner sa vie, Élisabeth doit recommencer à enseigner. Afin de donner un père à son enfant, elle se remarie avec le rétameur Fernand Lamirande, qui la traite si mal qu’elle décide de fuir aux États-Unis, en compagnie d’un vagabond. Réfugiée dans le Maine, elle est contrainte de trimer péniblement durant des années dans des filatures. Mais des circonstances extraordinaires lui permettront de revenir vivre dans sa province natale, et cela, grâce à son fils Jean, qui la ramène vivre, après de passionnantes escales, là où la saga des Grenon avait commencé.

Ce que j’aime beaucoup dans cette série de fiction où se mélange la réalité historique, c’est qu’on suit une famille, dont on apprivoise les personnages, on s’y attache, mais en même temps, on découvre des faits historiques qui ont vraiment existé. On en apprend sur les divers métiers des époques passées. On comprend comment nos aïeux ont vécu et on découvre de magnifiques régions près de nous, tout en les voyant sous un autre jour, soit l’époque où elles ont vu le jour.

Ainsi, chaque tome est différent, puisqu’il se passe à diverses époques, et l’emphase est mise sur divers personnages et lieux distincts.

Dans le premier tome, on a surtout suivi la famille d’Edmond et Émilie au début du 19e siècle et on apprend tout sur la façon de devenir aubergiste et sur les métiers des gens de ce temps. Tandis que le deuxième tome a comme personnage central leur fils Nicolas et son épouse Bernadette, lors de leur établissement à Drummond entre les années 1816-1845. On y apprend comment les villages de Drummond et Wickham se sont développés sous la dominance anglaise, et la résistance des Canadiens français désirant s’installer dans la région. On s’informe aussi sur la guerre à l’époque.

Le troisième tome débute en 1865 avec l’histoire de la famille du plus jeune des enfants de Nicolas, Emmanuel, et se poursuit jusqu’en 1874. On y découvre comment ils ont tenté de fonder un nouveau village, sur les rives de la Métabetchouan, où, une famille seule tente de s’établir pour vivre de sa ferme, de sa chasse et sa pêche, sans presqu’aucune âme qui vive autour.

Le quatrième tome nous amène cette fois-ci dans la vie d’Élisabeth, la fille d’Emmanuel, ainsi que son fils Jean. Et c’est jusqu’aux États-Unis que cette famille se déplace pour tenter de survivre. Ce livre est surtout axé sur les déplacements en train et les voyages divers pour en apprendre sur les métiers nouveaux qui se développent au tournant du siècle. On découvre la richesse matérielle et surtout les métiers qui permettent de déjouer les gens et compter sur leur naïveté, jouer sur leurs rêves et leurs ambitions.

Dans ce dernier tome, on boucle la boucle. Élisabeth, au fil des ans, va revenir à ses sources. Elle va revisiter les endroits qui ont été chers à sa famille. C’est également le temps pour Jean de faire le tour des États-Unis à la recherche du travail de rêve, de l’endroit idéal pour assurer un avenir meilleur à sa mère et à sa descendance.

J’aime particulièrement ce dernier tome, puisqu’il me permet de revoir des personnes des autres volumes et de voir ce qu’ils sont devenus. On refait également un retour sur des régions visitées précédemment et on en suit l’évolution. Mais ce qui m’a plu le plus dans ce livre, ce sont les péripéties de Jean aux États-Unis, en compagnie de son ami Miette qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Des voyages à profusion, ce livre est l’opposé du tome précédent où l’on tentait de s’établir dans une région tout au long du récit. Cette fois-ci, les paysages sont décrits de manière à donner le goût du voyage. Et on revient aux premières amours d’Élisabeth, sa région natale de Baie-Saint-Paul. Après la lecture de ce livre, on a juste le goût d’aller se promener dans Charlevoix!

 

Michel Langlois

Né à Baie-Saint-Paul, Michel Langlois est diplômé de l’Université Laval. Il a fait carrière comme généalogiste professionnel aux Archives nationales du Québec à Québec. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages de généalogie, dont le Dictionnaire biographique des ancêtres québécois, il nous offre, avec La Force de vivre, une saga familiale en quatre tomes qui nous plonge dans la vie du XIXe siècle et nous transporte à Baie-Saint-Paul, Québec, Drummondville, au lac Saint-Jean, en Beauce et même un peu partout aux États-Unis.

 

Prix suggéré : 27.95 $
480 pages

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