Le Colis

J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le film Le Colis, une comédie dramatique mettant en vedette Emmanuel Bilodeau et Gildor Roy. Le film prend l’affiche aujourd’hui le 1er avril et mes entrevues avec les artisans du film se trouvent dans la section Rencontres.

  

SYNOPSIS

Le Colis est une comédie loufoque, à la fois drôle et touchante sur la dégringolade de deux hommes qui n’ont, en apparence, rien en commun. Michel, un petit courrier criblé de dettes, à qui la vie ne sourit pas beaucoup, et Jacques, un joueur compulsif, gestionnaire et propriétaire immobilier à qui la vie souriait pourtant beaucoup. Deux êtres étrangement réunis à la croisée des mauvais chemins.

 Pour voir la bande-annonce ou les dix premières minutes du film, allez sur le site du film :

http://www.lecolis-lefilm.com/

 

 

Dès le générique du début du film, avec la musique amusante, entrainante, et les mimiques et maladresses du personnage de Michel (joué par Emmanuel Bilodeau) qui contrastent avec la droiture et le professionnalisme du personnage de Jacques (joué par Gildor Roy), pendant quelques instants, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un film de Francis Véber en compagnie de Pierre Richard et Gérard Depardieu. Ainsi, dès les premiers moments, les situations comiques sont installées et le ton est donné pour une comédie légère avec en trame de fond le drame d’une vie de misère et le pouvoir du jeu.

 Comme bien des films que l’on voit ces temps-ci, celui-ci parle à nouveau de la détresse chez les hommes, mais cette fois-ci, avec la vision d’une femme. Cela parle de l’amitié entre hommes, comment ils s’expriment entre eux et leur relation avec l’argent et la réussite matérielle. D’un côté, il y a ce grand patron gestionnaire tortionnaire dont la réussite matérielle est remarquable, mais au niveau des relations humaines, il est un gros zéro. En contrepartie, il y a ce petit courrier, sans le sou, mais avec les mains remplies d’amour pour sa petite famille. Deux extrêmes qui vont vite se retrouver au même endroit tous les deux, sur le bord de tout perdre ce qu’ils ont et ce qu’ils sont.

 

Une des grandes forces de ce film réside dans les dialogues savoureux créés par Jean-Marie-Corbeil. Que ce soit les répliques cinglantes du président (Gildor) de compagnie qui rabaisse autant sa femme, sa secrétaire ou le petit courrier, ou que ce soit les tentatives d’excuses qui sortent constamment de la bouche du petit livreur (Emmanuel), pour justifier ses gaffes et ses retards, c’est hilarant à entendre et on reconnaît bien ici l’humour punché de cet humoriste

 Des situations cocasses et même déplorables surviennent constamment à ce pauvre type, maladroit et malhabile, joué de manière convaincante et sympathique par Emmanuel Bilodeau. À le voir se désâmer pour tenter de sauver sa vie de couple, mais surtout de regarder comment il aime autant sa fille et tente de toujours lui apporter joie et bonheur, malgré tous ses déboires, cela ferait fondre les plus durs des cœurs. À quelques reprises, j’ai dû refouler quelques larmes de tendresses et d’affection.

 

En contrepartie, les moments désopilants surviennent également à tout moment. Il est certain qu’à chaque fois que Jean-Marie Corbeil fait son apparition dans le rôle de Shot Gun, le rire est au rendez-vous. Un accoutrement digne des pires tueurs avec tatouages, percing et chaines de tout genre, à outrance. Quand on dit que trop, c’est comme pas assez!!! C’est tordant de le voir faire fonctionner son petit 2 watts de lumière à tenter de réfléchir. Un vrai petit bijou de rôle hilarant à souhait. Donc, entre les maladresses de Michel et le look de Shot Gun, les éclats de rire sont au rendez-vous.

 Ce qui m’interpelle cependant le plus dans ce film, c’est de voir les dégâts que peut causer la folie du jeu. Bien que ce soit une comédie légère, en trame de fond il y a un sujet très sérieux qui est abordé. La dépendance au jeu est un fléau et on voit bien comment ces personnes se mentent autant à eux qu’aux autres pour ne pas voir leur propre détresse. Et lorsque le huis clos entre Michel et Jacques (qui est joué magistralement par Gildor Roy, qui peut jouer un rôle plus dramatique de façon très crédible) se matérialise, le ton du film change pour devenir plus grave, plus émouvant et plus attendrissant. Il y a une magnifique scène entre ces deux hommes, lorsque Jacques s’avoue enfin à lui-même qu’il a un problème de jeu, où l’on perçoit toute une gamme d’émotions et un mal de vivre de ces deux êtres désespérés.

 

La musique très originale, donne le ton et suit l’émotion du moment dans le film. Une des meilleures scènes à mon avis au niveau musical survient lorsque Michel se décide enfin à laisser aller son imagination et se défouler en pensée sur tous les gens qui lui ont mis des bâtons dans les roues. La chanson qui accompagne ce moment est complètement délirante.

Il y a quelques clins d’œil intéressants lorsqu’on voit Jean-François Mercier travailler pour Tell Canada ou lorsque la personne qui répond aux appels de la ligne d’aide pour le jeu est en train de gratter des billets de loterie…

 J’ai beaucoup apprécié aussi le fait de voir quelques acteurs de la scène du théâtre à Québec dans de petits rôles, comme Benoit Cliche et Frédéric Bradet puisque c’était tourné à Québec.  Fait intéressant également que j’ai noté c’est la grande quantité d’humoristes qui se retrouvent également dans le film. Outre Jean-Marie Corbeil, on peut voir François Léveillée,  Jean-François Mercier, Pierre Verville, Bruno Landry

  

 

Distribution :

Michel Beaulieu : Emmanuel Bilodeau

Jacques St-Louis : Gildor Roy

Lucie : Évelyne de la Chenelière

Jade : Alice Morel-Michaud

Shot Gun : Jean-Marie Corbeil

Johanne : Sylvie Léonard

Éric St-Louis : Paul Doucet

E. Beaudreau : François Léveillé

Pierre Beauregard : Luc Senay

Élizabeth O’donnel : Pierrette Robitaille

Patrick Dumont : Jean-François Mercier

L’amoureux chez Rocky : Pierre Verville

M. Nicol : Bruno Landry

M. Casgrain : Tristan Dubois

Mme Dubé :  Janine Sutto

 

Fiche Technique :

Production : Yves Fortin et Sonia Despars  des Productions Thalie

Scénario et réalisation : Gaël d’Ynglemare

Dialogues : Jean-Marie Corbeil

Direction photo : Jean-François Lord

Conception visuelle : Marjorie Rhéaume

Prise de son : Normand Lapierre

Création des costumes : Valérie Gagnon-Hamel

Maquillage : Brigitte Bilodeau

Montage : Gaël d’Ynglemare

   

www.studio-expression.com/

 www.studioelement.ca/

 

 

crédit photos : Roland de Québec et gracieuseté de  Films Christal / Films Séville