Conférences, débats, rencontres, entrevues au Salon du Livre

Encore une fois cette année, le Salon du Livre de Québec est un évènement important et intéressant pour les gens qui veulent rencontrer leurs auteurs favoris, découvrir de nouveaux auteurs, s’offrir de nouveaux livres et assister aux diverses animations, conférences et entrevues avec les auteurs dans les divers lieux comme Le café Rencontre BD, L’espace Jeunesse Desjardins, La Scène Médias et le Rendez-vous littéraire. Il y en a pour tous les goûts. De la BD, livres jeunesses, section éducative, romans historiques, biographies, livres de recettes, recueils de nouvelles, livres spirituels. Bref, de tout pour tous, de 2 à 99 ans.

Des conférences, des entrevues, des rencontres, des spectacles, l’heure du conte et des séances de photo-signatures, il y a de tout pour plaire. Et tout cela, pour 3 $. Cette année, j’en ai profité pour assister à quelques entrevues et rencontres, dans la section Rendez-vous littéraire et La Scène Médias.

D’abord, dialogue : LE SUCCÈS D’UN LIVRE PEUT-IL INFLUENCER LES AUTRES À VENIR ? Avec Dany Laferrière et Marie Laberge présidente d’honneur.  C’est 21 ans après la sortie de son premier livre, après sa trilogie, plusieurs romans et l’expérience des lettres de Martha,  que Marie Laberge offre à son public Revenir de Loin. Tandis que Dany Laferrière gagnant d’un prix Médécis lui vient d’écrire Tout bouge autour de moi son tout dernier livre.

Marie raconte : « Les gens pensent que nous avons une recette pour écrire un succès. Or nous n’en avons pas. Le succès vient lorsque le moment est parfait pour l’œuvre et ce dont les gens ont besoin à ce moment. C’est alors la rencontre parfaite. Le public ne le sait pas avant de l’acheter et l’auteur ne le sait pas avant de l’écrire. Le danger d’un grand succès, c’est que cela hypothèque le temps que l’on a pour écrire. Le succès contient des entrevues, des voyages, et il reste moins de temps pour se bâtir un enclos de paix pour écrire. »

Dany renchérit : « Effectivement, moi, en fait, je n’écris plus. Ce sont plutôt des chroniques que j’essaie de relier, de colliger et que j’ai écrites un peu partout, en avion, dans les chambres d’hôtel et qui deviennent mes prochains livres. Et c’est le cas de mon dernier livre Tout bouge autour de moi. Mais des livres d’imaginations, avec un long récit pour tout un roman, je n’écris plus de cette manière-là.»

Ce fut une belle rencontre avec ces deux écrivains réputés et adorés du public. Lors de leurs séances de dédicaces respectives, les files de gens étaient longues et ils patientaient tous pour avoir la chance de leur dire qu’ils aiment ce qu’ils écrivent.

 

Ensuite, j’ai assisté à RENCONTRE D’AUTEUR avec Eric-Emmanuel Schmitt invité d’honneur (Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent, Albin Michel, avec comme animateur : Jean Fugère. Cet homme magnifiquement simple et accueillant, je l’écouterais parler pendant des heures, et bizarrement, lui aussi c’est ce qu’il préfère, écouter :

Jean Fugère : « Parlons musique, vu que plusieurs de vos livres ont comme titre la musique. Beethoven, Mozart, variation énigmatique, Concerto à la mémoire d’un ange. »

Éric : «Dans ma famille, la littérature était plus importante que la musique. Et la musique c’était mon jardin à moi. Je suis le seul à avoir fait le conservatoire et à jouer de la musique (piano). Je suis très féru de musique…Je ne peux pas écrire avec de la musique. Je peux mettre de la musique avant et après, mais pas pendant que j’écris. La musique c’est quelqu’un, c’est un esprit qui me parle, alors j’écoute. Et si j’écoute, alors je ne peux pas écrire. Écouter : C’est faire le vide de soi pour se remplir de l’autre. J’adore écouter les gens et la musique. Et lorsque j’écris, je suis à l’écoute de mes personnages, et de la phrase que j’écris. »

 

Puis j’ai assisté à la table ronde : QUELS SONT LES FONDEMENTS D’UNE ENFANCE HEUREUSE? Avec Mario Proulx (une enfance pour la vie, Bayard Canada), Josélito Michaud (Dans mes yeux à moi, Libre Expression), Eric-Emmanuel Schmitt invité d’honneur (Quand je pense que Beethoven est mort et que tant de crétins vivent, Albin Michel ) et Dr Michel Maziade (Guide pour parents inquiets. Aimer sans se culpabiliser, CHU Sainte-Justine). Animatrice : Catherine Lachaussée

Chacun d’eux tente de répondre à la question :

Mario Proulx mentionne : «Une enfance heureuse vient de l’amour des parents, qui vont s’occuper d’eux, entrer en relation avec eux, dès le bas âge. Et ils seront là à toutes les étapes de leur vie.»

Éric-Emmanuel Schmitt pour sa part dit : «Ma mère était la championne de France de course, de sprint. Son record a pris 20 ans à être battu. Mon père était champion en boxe. Et moi, je déteste les sports par réaction à mes deux parents sportifs. J’ai eu une enfance extrêmement stimulée. Je suis né avec un problème (un bec de lièvre), donc pas tout à fait fini. Mes parents ont eu très peur, car ils ont pensé que je pouvais être attardé mental. Donc, on m’a beaucoup stimulé, ils m’ont donné beaucoup d’amour et de confiance en moi

Josélito Michaud : «Il faut rappeler que Dans mes yeux à moi, est en fait un roman. Il ne faut pas le prendre au pied de la lettre. C’est inspiré de ma vie, mais aussi de celle des autres enfants que j’ai côtoyés dans les centres d’accueil. Je ne pense pas que l’argent est déterminant, à part pour le confort, pour avoir une enfance heureuse. J’ai vu des gens extrêmement créatifs avec peu d’argent et qui ont été très stimulants pour les autres. Je pense qu’il faut être à l’écoute de nos enfants, se mettre à leur hauteur, et ne pas les regarder de haut. L’important c’est d’être entendu, autant comme enfant que comme un adulte vieillissant.»

 

Ensuite, j’ai pu rigoler un peu et m’instruire avec un réel plaisir, grâce à ce FACE À FACE avec André-Philippe Côté caricaturiste au journal Le Soleil et Amir Khadir – député de Mercier, Québec Solidaire.

Il y avait une présentation des diapositives des caricatures d’André-Philippe Côté pendant que Monsieur Amir Khadir les commentait, ou donnait son opinion sur les divers sujets traités.

Concernant l’utilité de la commission avec M. Bellemare par exemple : Amir Khadir «Je pense que cela a eu son utilité. Car avec les allégations de Maitre Bellemare, cela a été l’occasion de mieux définir la manière dont le parti libéral organise son financement. Je pense même que certains de ces ministres et députés du parti libéral ne comprennent pas encore ce qui est arrivé à leur parti, ne soupçonnant pas à quel point leur financement est lié à des intérêts très discutables. Grâce à cette commission, on a pu comprendre comment s’est fait le favoritisme et ses liens avec le financement du parti libéral. Et personne n’est à l’abri de ces favoritismes, ni même le parti québécois. Et cela nous met en garde, nous aussi le Québec solidaire. On espère échapper à cette fatalité, mais la seule manière d’y échapper, vraiment c’est qu’il faut changer souvent les pouvoirs politiques, afin que les corrupteurs ne sachent plus qui corrompre. Si on change la garde, souvent, avec des partis différents, les corrupteurs auront plus de difficulté à s’infiltrer et à contrôler le pouvoir. »

Ceci n’est qu’un avant goût de tout ce qui était possible de voir et d’entendre comme discussions, débats, rencontres et entrevues au Salon du livre de Québec. Encore une fois cette année, nous avons eu droit à des débats intéressants par des auteurs qui ont des choses à dire et cela n’a fait qu’augmenter notre désir de lire leurs livres.

À l’an prochain!

Galerie Photo du salon du livre 2011 :

http ://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/852752

« Voici un lien pour consulter les photographies stéréoscopiques (3D) prises au Salon du livre par Lise Paquet, stéréographe :

http://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/852782

Veuillez noter que vous aurez besoin d’une paire de lunettes anaglyphes (avec filtres rouge et cyan).  Vous pouvez vous les procurer dans un club vidéo près de chez-vous. »

 

 

crédit photos : Lise Paquet et Pascal Dumas