Lancement de la programmation du 12e Carrefour de théâtre

C’est mardi le 19 avril dernier, au Cercle sur la rue St-Joseph, que la direction du Carrefour international de théâtre a dévoilé la programmation complète du 12e festival qui sera présenté à Québec, du 24 mai au 11 juin prochain. 

Après une courte présentation par Dominique Violette (directrice générale), un mot de remerciement de François Boulay (Président du Conseil d’administration) et un mot de la part d’Anick Simard de La Capitale groupe financier partenaire et présentateur officiel du Carrefour, Marie Gignac (directrice artistique du carrefour) a présenté chacun des spectacles à venir.

 

En ouverture, le 24 mai, pour un soir seulement, à la salle Albert-Rousseau à 20 h, le public aura une occasion unique de voir à Québec, le maître du flamenco contemporain, avec le spectacle El final de este estado de cosas, redux (la fin de cet état de choses) de la Compañía Israel Galván.  Alors que le monde flambe et s’écroule autour de lui, le grand Israël Galván, entouré d’une douzaine de musiciens et chanteurs, danse comme si sa vie en dépendait, comme si par lui un terrible sort devait être conjuré. Cet homme n’est pas seul sur scène, mais il est aussi entouré de trois formations musicales, dont une de jazz contemporain, une de flamenco traditionnel et un groupe de heavy-métal. 

Ensuite, du 25 au 28 mai, à la salle Multi de Méduse à 19 h, Daniel Danis présente en grande première Mille Anonymes, Hommage aux sociétés disparues. Le texte de cette pièce a été présenté en 2001 par le théâtre Blanc, en laboratoire au Théâtre Périscope où Gil Champagne le mettait en lecture. Marie Gignac, à l’époque, avait été fascinée par le travail de construction et déconstruction du langage et aussi par l’atmosphère très poétique de la pièce. La pièce n’a jamais été montée par la suite. C’est donc 10 ans plus tard, que le public pourra voir cette œuvre fascinante.  Puisant dans les profondeurs des âmes abandonnées des habitants d’une ville minière devenue fantôme, Danis crée un univers d’images et de sensations mystérieuses et poétiques.

 

Également, du 26 mai au 5 juin, pour 10 représentations au 195, chemin Sainte-Foy à 19 h, Sébastien Ricard s’installe, en solo, pour deux semaines à Québec pour prêter sa voix et son talent au personnage de La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, sur une mise en scène de Brigitte Haentjens. La nuit, il pleut des cordes sur un Paris lugubre et inquiétant. Dans la rue, un étranger accoste un passant anonyme, lui demandant asile pour quelques heures… Pour les besoins de la pièce, il faut que celle-ci soit jouée dans un endroit qui n’est pas un théâtre. Donc, ce sera joué dans l’ancien garage Bérubé sur le chemin Ste-Foy, au coin de la rue Bourlamaque qui n’accueille pas plus de 75 personnes.

 Naturellement, comme il a été annoncé précédemment, il y aura une nouvelle mouture de Où tu vas quand tu dors en marchant… 2 qui sera présenté gratuitement au cœur du quartier Saint-Roch, les 26, 27 et 28 mai 2011 de 21 h à 23 h en continu. Pour en savoir plus, voyez les détails dans cet article : 

https://info-culture.biz/evenements/conferences-de-presse/1821-devoilement-du-prochain-ou-tu-vas-quand-tu-dors-en-marchant.html

 

 

Par la suite, pour la deuxième semaine du festival, du 31 mai au 2 juin à la salle Multi de Méduse, le Carrefour a invité Emma Haché, cette jeune artiste déjà récipiendaire du prix du Gouverneur général en 2004, à présenter Wolfe, une pièce qu’elle a écrite et récemment mise en scène à Moncton et à Ottawa. Cela raconte, sou forme d’extrapolation fantaisiste où réalité et fiction s’y mêlent, l’histoire de Jackie Vautour, chef de file de la résistance acadienne, au moment de la création du parc Kouchibouguac.

Suivra ensuite, du 1er au 4 juin, au théâtre Périscope, Striptease, un spectacle en provenance de Paris qui propose un hommage à l’art de l’effeuillage, avec Céline Milliat-Baumgartner.  Avec ce spectacle, les créateurs veulent redonner leurs lettres de noblesse aux cabarets érotiques des années 20. Donc, on y retrouve un peu l’historique et l’anthologie du striptease, et il y a aussi des références aux cours de ‘pole dancing’. À travers l’histoire de cette stripteaseuse Miss Mae, on en apprend sur l’art de l’effeuillage. Eh oui, elle se dénude sur scène, mais au-delà de cela, c’est un spectacle intelligent, très sensible, plein d’humour et totalement fascinant et qui incite les gens à se questionner : jusqu’où va-t-elle aller? Quel plaisir prend-on à se dévêtir? Et quelle jouissance le voyeurisme provoque-t-il chez le spectateur?

Les 3, 4 et 5 juin, à 13h à l’Aréna Patrick-Poulin, il y aura un autre spectacle qui a déjà été annoncé, mais qui est très attendu. Pour l’occasion, Lise Castonguay (une des créatrices du spectacle et qui joue le rôle de Michelle, une schizophrène dans la pièce), vient parler de cette fresque théâtrale qu’est Lipsynch, cette création de Robert Lepage et de sa compagnie Ex Machina. Le point de départ de cette œuvre grandiose qui dure 9h, a été l’exploration de la voix humaine. C’est un spectacle fleuve, qui raconte les destins croisés de 9 personnages principaux, qui se déroule en 9 tableaux distincts. La création s’est échelonnée sur plusieurs années avec une tournée mondiale et deux fois à Montréal. C’est la version finale du spectacle qui sera présenté. Car il y a déjà eu auparavant une version de 5 heures. C’est un spectacle présenté en français, anglais, allemand et espagnol, surtitré en français.

 

Puis, les 6, 7 et 8 juin, le festival accueille au Théâtre de la Bordée, Cinq jours en mars de l’artiste Toshiki Okada. Sept jeunes Tokyoîtes racontent l’histoire de Yukki et de Minobe qui se sont enfermés cinq jours dans une chambre d’hôtel au moment où l’armée américaine a envahi l’Iraq. Une pièce présentée en japonais avec surtitre en français

Également les 6 et 7 juin, Gardenia prendra l’affiche à la Salle Albert-Rousseau à 20 h, après un succès européen retentissant. Créé en Belgique, Gardenia. des ballets C de la B est mis en scène par Alain Platel. Ce sont des drag-queens à la retraite, réunis par Alain Platel, qui reviennent faire un dernier tour de piste au cabaret Gardenia à l’occasion de sa fermeture. Le spectacle combine l’incomparable talent de ce grand metteur en scène et chorégraphe belge, à l’authenticité des acteurs et à des musiques puissantes, pour composer une réflexion à la fois bouleversante et  désopilante sur un cheminement qui, quoique particulier, n’en rejoint pas moins tous les êtres humains.

Puis, du 7 au 11 juin, au Théâtre Périscope, le Carrefour est heureux d’offrir le retour à Québec de Cabaret  Gainsbourg, musique et marionnettes pour cinq folles soirées. Au  bonheur d’entendre quelques-unes des célèbres mélodies de Gainsbourg « revisitées » et de les voir mises en images, s’ajoute le plaisir de renouer avec une œuvre et un artiste hors catégories. Pour l’occasion, les créateurs Martin Genest et Pierre Robitaille étaient présents à la conférence de presse pour parler de cette production qu’ils ont déjà présentée en avril 2010 à ce même Théâtre Périscope.

 

Finalement, les 9, 10 et 11 juin à 20 h, au théâtre de la Bordée, l’Argentin Claudio Tolcachir fera découvrir l’univers déjanté d’une tribu pas comme les autres. Spectacle présenté plus de 1 000 fois à travers le monde, La omisión de la familia Coleman est une comédie grinçante et jubilatoire mettant en scène une famille totalement dysfonctionnelle, mais débordante de vie et d’amour. Ce spectacle est présenté en espagnol, surtitré en français.

En plus de cette dizaine de spectacles, le Carrefour international de Théâtre présente les chantiers – constructions artistiques, pour une quatrième année consécutive. Olivier Lépine de Tectonik théâtre, compagnie de création qui orchestre les chantiers, vient parler des 10 projets qui seront à découvrir lors des lectures, laboratoires et spectacles présentés à Premier Acte où une contribution volontaire est appréciée (10 $ montant suggéré).

 

Que sont ces chantiers? Donner la chance à des compagnies peu connues de profiter du bouillonnement artistique dans la ville de Québec, durant le carrefour, pour leur offrir la chance de rencontrer le public, de leur présenter leur travail, sous forme de lecture, ou de laboratoire, en cours de construction de spectacle, et de pouvoir discuter avec ce public par après de leur démarche artistique. Ce sont des œuvres en cours de création ou ayant été présentés ailleurs, mais jamais à Québec.

Les lectures, il y en aura 3, (les 4, 5 et 11 juin) sont fait le matin, sous forme de brunch-lecture, où seront servis, café, jus, croissant et le public discute après la lecture, avec l’équipe de création.

Les laboratoires, au nombre de 5, se sont des œuvres en cours de création, qui seront présentées les 30 mai 5-6-7 et 9 juin.

Les spectacles, eux, sont des œuvres plus finies, mais qui ne sont pas nécessairement dans la dernière étape de travail. Cela peut même être des spectacles qui ont déjà été présentés ailleurs. Les deux spectacles ont lieu le 4 juin et le 10 juin (à l’extérieur).

Il est important de savoir que la part de représentation et la part de discussion après le spectacle sont aussi importantes l’une que l’autre. Car il est très intéressant d’avoir le pouls du public. En trois ans, il y a eu 31 chantiers de présentés et de ceux-là, 16 d’entre eux ont été présentés dans des saisons officielles par la suite.

 

 

Billetterie et  renseignements

Les renseignements sur les spectacles, la programmation des Chantiers – constructions artistiques, les crédits, les heures des représentations, les activités périphériques, la billetterie en ligne et toutes autres informations utiles sont accessibles au www.carrefourtheatre.qc.ca

 Les ventes de groupes et l’organisation de soirées corporatives sont offertes jusqu’à la fermeture du festival, selon la disponibilité des places. 

 Les abonnements seront en vente à compter du 20 avril dès 10 h. Les billets à l’unité seront disponibles à compter du lundi 2 mai à la billetterie du Carrefour ainsi que sur le réseau Billetech.

 www.carrefourtheatre.qc.ca

 http://www.premieracte.ca/

  

crédit photos : Joffrey Floyd-Doyon