À belles dents

Le vieux lion Bellin, devient grand-père, perd ses dents mais continue de  mordre à belles dents dans la vie. Même avec des prothèses dentaires… complètes. Michel Bellin dans À belles dents montre qu’il est encore capable de s’indigner… parfois. Nombre de ses chroniques répertoriées dans ce dernier ouvrage ont déjà été publiées dans d’autres de ses œuvres. Mais retravaillées, peaufinées. Une belle découverte et c’est Lettre au fils cadet, à propos d’homoparentalité. Une réconciliation père fils touchante. De plus cette lettre exprime toute la personnalité de Michel Bellin. Son leitmotiv  de rechercher le bien être au lieu de l’inaccessible amour est accentué et il se dévoile par le biais d’une remarque d’une psychanalyste renommée : « La maturité passe par l’estime de son identité sexuée. » C’est ce que  Michel Bellin essaie de vivre tous les jours.

L’emprise que la pensée de dieu et la religion ont eue sur lui se reflète encore constamment dans ces chroniques hypertrophiques.  Un jour il faudra bien s’en sortir. Hic et nunc ou plus tard? Trop tard? N’empêche que le Canada aurait eu besoin d’un Bellin dernièrement. En effet la Conférence des évêques du Canada s’est plainte à l’effet que le vote par anticipation aux élections fédérales, se tenait lors des fêtes pascales. Un Bellin leur aurait dit de retourner dans leur trou in petto.

 

Il s’agit de mon dernier livre, l’ultime opus, le der des der. L’ultime, vraiment ? Eh bien oui, c’est à peine croyable mais c’est véritable car l’auteur n’est pas du genre à se dédire, comme ces stars du rock décaties qui passent les dix dernières années de leur existence à faire leurs adieux à la scène ! À l’heure de cette naissance printanière qui prend des allures d’agonie bouffonne, je suis partagé entre le soulagement et la consternation. Mais tel est mon choix. Donc, c’est décidé, À BELLES DENTS, chroniques hypertrophiques, Gap, 2011 sera, sinon mon chant du cygne, du moins le couac de l’affreux petit canard – comme je l’explique dans la vidéo You-Tube en ligne sur la page d’accueil du site (cours-y, c’est déjà un must !) Auteur-loser, auteur en or… et fier de l’être !

Ensuite, rideau, botus et mouche cousue et plongeon dans la mare ! En attendant, j’espère que quelques lecteurs rescapés, entre rires et larmes, continueront avec moi de croquer à belles dents dans cette pute de vie qui garde, malgré tout, quelques attraits… avant la débâcle finale. Et pour finir, en apéro, la 4ème de couverture et une émouvante icône en forme de reliquaire.

Deviens qui tu es, telle pourrait être la devise de Michel Bellin. Son parcours est en effet singulier: prêtre contestataire, il laisse tomber la foi, se marie, a quatre enfants… affirme à 50 ans une homosexualité décomplexée qu’il revendique tranquillement tout en confessant désormais un athéisme farouche.

Après avoir exercé plusieurs métiers (encadreur et doreur sur bois, assistant maternel, musicothérapeute…), il opte définitivement pour la littérature en 2000 et s’installe en Ile-de-France. Son écriture colle au plus près de son histoire et il se reconnaît dans le mot de Jouhandeau  » Pour une larme versée sur le Dieu que je perds, mille éclats de rire au fond de moi fêtent la divinité qui m’accueille partout. « 

 

Nombre de pages : 241

Prix suggéré : 21 €

www.michel-bellin.fr