Attends-moi à l’Espace Go

 

Une femme est dans le coma, à l’hôpital. Son fils et sa fille viennent la voir. Confrontés à la mort,  ils s’ouvrent à leur mère, réfléchissent et font les « fous ». De Kristen Thomson, la pièce Attends-moi, est présentée à l’Espace Go, jusqu’au 28 mai.

Devant sa mère au lourd passé psychiatrique, Charles (Normand Daneau) doit parler. Il ne sait pas si elle l’entend, mais selon l’infirmière, il est recommandé de lui parler pour la stimuler. Donc gêné, les mains dans les poches et la voix étouffée, Charles se confie. La mère n’étant pas sur scène, il s’adresse à nous, simplement debout ou assis sur une chaise dans une chambre d’hôpital.

Il n’est pas le seul à visiter Blanche Walker, sa mère. Sa sœur (Marie-France Lambert), récemment sortie de prison ou enfin, tout juste retournée à la réalité, vient aussi se déposer sur cette chaise. Ce personnage, probablement le mieux campé de l’histoire, déblatère sur sa vie et se frotte aux mauvaises blagues de son frère. Parce qu’elle est insolente, non-censurée et spontanée, plusieurs rires accompagnent les répliques de l’excellente Marie-France Lambert.

Une autre patiente (Rachel Graton) vient parfois visiter la mère. Elle chante des airs improvisés sous des airs de névrosée. Il y a aussi celle qui fait le plus de va-et-vient dans la chambre de la patiente : l’infirmière (Valérie Blais). Elle s’occupe de la mère, mais aussi de son fils Charles, qui semble avoir le béguin pour cette infirmière.

Même si le fils et la fille occupent une place importante dans la pièce, c’està la mère que revient la place du personnage principal. Personnage invisible et muet, Blanche Walker ne fait que vivre les histoires qui hantent son imaginaire.

En peu de temps, tout déboule. L’histoire se dénoue, les personnages se révèlent. Le rythme, équilibré au début de la pièce, s’intensifie ayant pour effet d’accentuer l’impact de la chute. Cette descente « down th rabbit hole » est brutale, flirtant avec la folie et le rêve. L’approche de Krisen Thomson sur la mort est assez originale. Le défi d’interprétation, grand, mais le résultat quelque peu décevant.

Si le début de la pièce est teinté d’humour tout en demeurant touchant, la deuxième moitié du spectacle n’est pas à la hauteur de ce qui a été présenté en première partie. Le spectateur est placé devant plusieurs questionnements concernant l’authenticité des personnages…

 

Crédit photo: Suzanne O’Neil

Texte : Kristen Thomson
Traduction : Olivier Choinière
Mise en scène : Marie Charlebois

Avec : Valérie Blais + Normand Daneau + Rachel Graton + Marie-France Lambert

Assistance à la mise en scène : Marie-Hélène Dufort
Décor : Danièle Lévesque
Costumes : Mylène Chabrol
Lumières : Claude Cournoyer
Accessoires : Francis Farley-Lemieux
Musique originale : Ludovic Bonnier
Maquillages : Angelo Barsetti

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