Avec l’arrivée dans les salles de cinéma, du film Gerry, d’Alain Desrochers, quoi de mieux que de rééditer la biographie de Mario Roy, Gerry Boulet. Avant de m’en aller, qui est à l’origine de ce film.
Après avoir vu le film en grande première et m’être rassasié côté visuel et musical dans ce retour arrière à l’époque du début du rock québécois, je n’avais qu’une envie : me procurer la biographie pour en connaître davantage sur ce véritable icône du monde musical québécois. Car le film, bien qu’il dure 2 h 10, ne fait qu’effleurer la vie de ce passionné de musique et donne surtout le goût d’aller plus loin par la suite.
Cette biographie, parue originalement en 1991, et qui est vite devenue un best-seller, est un ouvrage de grande qualité. Mario Roy a fait un travail colossal de recherches pour en arriver à produire cette œuvre complète sur Gerry Boulet, ce pionnier du rock francophone. Bien que cette biographie décrit de façon très détaillée la carrière et la vie personnelle de Gerry, de sa naissance jusqu’à sa mort le 18 juillet 1990 à l’âge de 44 ans, ce livre détaille avec précision les époques et les évènements importants qui ont eu lieu du vivant de Gerry. Cela permet de vraiment entrer dans l’univers de Gerry et sa gang et de comprendre aussi comment fonctionne une tournée, la production d’un album et les difficultés d’être un groupe rock. Également, Mario Roy en profite pour faire des minibiographies des gens importants autour de Gérald Boulet, comme ses parents, Françoise, sa conjointe, Pierre Harel, Lucien Francoeur, Breen Leboeuf, les divers membres de son band, Michel Blass, Claude Faraldo, Corbeau avec Marjo… Tous ces détails pourraient devenir lourds à la longue, cependant, l’auteur sait alterner les statistiques, les dates, les descriptions, avec les moments d’émotions, les conversations, les pensées intimes de Gerry et cela le rend plus humain à nos yeux et tellement attachant. Bien sûr, c’était un rocker, un vrai, avec tout ce qui vient avec. Sexe, drogue, et rock and roll comme on dit. Oui, il y a des descriptions de nuits de party, d’alcool, de drogue et de son langage cru et blasphématoire légendaire. Mais, le charme et la passion de Gerry l’ont toujours sauvé, peu importe les bêtises qu’il a faites.
Il est intéressant aussi d’avoir à certains moments dans le livre des bouts de paroles de chansons de Gerry et d’Offenbach. En les lisant, on ne peut s’empêcher de fredonner la chanson et se mettre dans l’ambiance. Naturellement, en ayant vu le film, qui est tout de même assez fidèle au livre, à part pour quelques détails sans importance, l’on peut se mettre en mémoire le film et revivre ces moments magiques.
Il est certain que vers la fin du livre, le lecteur assiste au combat de Gerry pour sa survie. Il est déchirant de voir comment il s’est battu jusqu’à la fin contre son cancer, mais aussi comment il a fait passer sa passion pour la musique en premier, jusqu’à la toute fin, où là, il s’est finalement résigné et a passé ses derniers moments de bonheur, en famille.
À la fin du livre, l’on retrouve la discographie et filmographie complètes de Gerry Boulet, de même que la liste des documents consultés. La seule chose que je trouve, qui est manquante dans cette biographie, ce sont des photos d’archives, du groupe, des pochettes de disques, de sa famille. Cela aurait complété merveilleusement ce magnifique hommage à Gerry Boulet.
Mario Roy est journaliste depuis plus de 35 ans et est entré à La Presse en 1981. Il a notamment été affecté à la couverture des affaires judiciaires et de l’Assemblée nationale, pour ensuite diriger les pages culturelles et littéraires. Il est maintenant éditorialiste depuis août 2000. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont la biographie, Gerry Boulet / Avant de m’en aller ; un roman, Cité ; et un essai, Pour en finir avec l’antiaméricanisme.
Prix : 29.95 $
524 pages
Distribution : Flammarion Québec
Édition : Art Global
