Nepalium tremens

Nepalium Tremens
Nepalium Tremens

Même à l’article de la mort les rêves érotiques demeurent. Leur présence est rassurante. Et l’inaccessible Bonheur terrestre, demeure inaccessible. Sauf de petits bonheurs comme le sourire, la présence de l’autre et la solidarité humaine.

Alors que l’esprit veut atteindre les sommets illuminés encore jamais visités, le corps ramène l’être au ras des pâquerettes, dans ses déjections.

Mais qu’est-ce qui peut bien attirer cet occidental dans un endroit comme le Népal? Un endroit avec lequel il n’a aucun lien sinon le désir de gravir les plus hauts sommets.  Comment aimer un endroit qui ressemble à un dépotoir? Sinon par l’empathie d’un couple, un guide et sa compagne, qui vont mettre tout en oeuvre pour lui sauver la vie. À leur risque et péril. Et aussi par un désir d’émigrer au Canada. C’est quand on sent la mort proche que les véritables émotions et les besoins essentiels se font sentir. L’appel à ceux de son sang devient donc impérieux.

Dans NepaliumTremens, Jean Désy nous amène avec lui dans un voyage purgatoire.

Ça devait être une vertigineuse montée. Celle de l’Everest. C’est plutôt une effroyable descente dans l’enfer de la dysenterie, car le narrateur – au moment où il amorce sa montée – est terrassé par un virus.

Des hauteurs célestes, il chute dans la merde au sens le plus vrai du terme. La faiblesse est telle qu’il sombre à plusieurs reprises dans l’épilepsie. Et c’est là que les choses changent : cette perte de conscience provoque des visions érotiques comme jamais, le narrateur n’en a eues. Il faut dire qu’il est soigné par des infirmières d’une beauté à couper le souffle et que cela influence sans doute son imaginaire déglingué.

Le voyage auquel nous convie Jean Désy est l’envers du sublime. On patauge plutôt dans le grotesque, dans la burlesque, mais il y a, malgré que le protagoniste frôle la mort à chaque page, une bonne humeur et une drôlerie qui nous déride constamment. Absam, le moine-bouffon, y est pour beaucoup dans cette propension à l’hilarité.

C’est aussi l’occasion pour le narrateur de s’interroger sur les grands thèmes de l’existence : la mort, l’amour, le bonheur, la compassion, la pauvreté et la richesse, mais aussi la paternité, car le narrateur se sent coupable devant ses fils. Pourtant, ces derniers quitteront tout pour venir le secourir.

 

En librairie le 1er septembre prochain.

 

Jean Désy
Jean Désy

Jean Désy vogue entre le Sud et le Nord, entre les mondes de la haute montagne et de la toundra, entre l’autochtonie et l’univers de la grande ville, entre l’écriture et l’enseignement, entre la pratique de la médecine et la poésie, entre ses enfants et ses amours, tous éparpillés au gré de leur propre nomadisme. Jean Désy est un auteur prolifique. Il a publié de la poésie, des récits de voyage, des nouvelles, des contes, des romans et des essais. Ses deux derniers livres lui ont mérité chacun un prix : Toundra-Tundra (XYZ, 2010), celui de l’Association des écrivains francophones d’Amérique, et L’esprit du Nord (XYZ, 2010), celui du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Nombre de pages : 254

Prix suggéré : 22 $

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