Le vendeur

Le vendeur

J’ai vu, en grande première, sur invitation de presse, le premier film du réalisateur Sébastien Pilote  Le Vendeur mettant en vedette Gilbert Sicotte. C’est un film qui a participé à de nombreux festivals partout dans le monde depuis le début de l’année 2011. Il a entre autres remporté le prix dela Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI) au 54e Festival international du film de San Francisco. Il a également remporté 2 importants prix au Festival du film de Mumbai, soit le Grand Prix du Jury, et le prix de la meilleure interprétation par un acteur décerné à Gilbert Sicotte. Le film prend l’affiche dès aujourd’hui et mes entrevues avec les artisans du film se trouvent dans la section Entrevue de ce site. 

Synopsis

Marcel Lévesque, un habile et facétieux vendeur d’automobiles en fin de carrière ne vit que pour trois choses : son travail, sa fille unique Maryse, et son petit-fils Antoine. Il est le meilleur vendeur du mois depuis des années chez le concessionnaire où il a passé sa vie, dans une petite ville mono-industrielle en déclin. Durant un hiver qui n’en finit plus, et pendant que l’usine de pâtes et papiers vit une autre fermeture temporaire, Marcel Lévesque ne pense qu’à sortir ses Américaines chéries de la cour enneigée. Un jour, le vendeur fait la rencontre de François Paradis, un travailleur de l’usine au chômage… Un film qui parle de l’homme aliéné, de culpabilité, de religion et de vente automobile. 

Gilbert Sicotte, le vendeur

Ce film se laisse regarder un peu à la manière d’un documentaire, avec des paysages d’hiver très convaincants et la découverte d’une ville qui se meure avec la fermeture imminente de leur dernière usine de grande envergure, celle des pâtes et papier. Alors que plus de 600 employés de cette usine comptent les jours de lock-out, sans salaire, dans l’attente de savoir s’ils pourront faire autre chose que survivre, l’hiver et la tempête bat son plein, le vent siffle et le sol craque sous les pas de Marcel Lévesque (Gilbert Sicotte) le vendeur d’automobile qui doit continuer à liquider ses vieux modèles avant l’arrivée des nouveautés au printemps. 

À travers le quotidien très routinier de Marcel, veuf de 67 ans, qui habite juste en face de son concessionnaire, on apprend les rouages du bon vendeur d’autos, l’ami de tous et chacun, celui qui veut à tout prix vous faire faire la bonne affaire! À part son travail, il n’a que sa fille et son petit-fils qui le tiennent en vie. C’est peut-être pour cela qu’il est, depuis des années, le meilleur vendeur de la région. Malgré les malheurs qui s’abattent autour de lui, Marcel tient bon et garde le cap, continue d’aller de l’avant dans son métier… Cela en devient très troublant par moment de voir tous ces gens qui perdent tout, tandis que lui, Marcel, continue son travail acharné. On le sent qu’il perd le contrôle de tout ce qui l’entoure, mais son travail, personne ne peut lui enlever. Sans vouloir donner les punchs du film, je dirais qu’il y a des moments assez émouvants dans le film et à la sortie de la salle, on ne peut que se sentir encore imprégné de ces émotions et de cet hiver si glacial. Le seul bémol que j’ai dans ce film, c’est la longueur de certaines scènes, comme la soirée dansante et chantante, qui s’éternise pour rien à mon avis.   

Marcel et Maryse dans un party

Tournée à Dolbeau-Mistassini (au Lac-Saint-Jean),  les images de Michel La Veauxsont sublimes. On ne peut s’empêcher de se remémorer ce qu’il a fait sur le film trois temps après la mort d’Anna. Les paysages d’hiver, le froid intense, le vent, la tempête, il sait nous le transmettre et le faire traverser l’écran. Un de scènes fortes de ce film, lorsqu’un orignal se fait remorquer, suite à un accident, est tellement troublante et lourde, que j’avais peine à regarder. 

Au niveau de la distribution, Gilbert Sicotte offre une performance magistrale. Il joue tout en retenue, avec une finesse et une grande sensibilité qui se lit dans ses yeux. Avec Nathalie Cavezzali (sa fille) et Jérémy Tessier (petit-fils), à eux trois, ils semblent former une famille très unie. On sent leur grand attachement l’un envers l’autre. 

Finalement, au niveau de la musique, Pierre Lapointe a fait un travail génial pour donner une trame musicale au piano, qui est dans le ton du film. Tout en douceur, lentement, ces notes de piano s’insèrent bien à travers les images d’hiver, de routine, de solitude et de détresse de ces habitants de cette ville qui se meure. 

Gilbert Sicotte

Le film prend l’affiche le 11 novembre dans les salles du Québec.

 Fiche technique

Réalisateur et scénariste Sébastien Pilote

Producteurs Bernadette Payeur et Marc Daigle

Directeur de la photographie Michel La Veaux

Directeur artistique Mario Hervieux

Monteur Michel Arcand

Musique originale Pierre Lapointe, Philippe Brault

Son Gilles Corbeil, Olivier Calvert, Stéphane Bergeron

 

Distribution

Marcel Lévesque Gilbert Sicotte

Maryse Nathalie Cavezzali

Antoine Jérémy Tessier

François Paradis Jean-François Boudreau

Le directeur des ventes Pierre Leblanc

   http://levendeur-lefilm.com/ 

http://pierrelapointe.com/

 Crédit photos : Gracieuseté des Films Séville