Dans sa définition classique, l’oxymore (ou oxymoron) est une figure de style qui désigne une construction langagière juxtaposant deux éléments logiquement contraires, mais qui crée un nouveau sens souvent ironique. Si on le prend au pied de la lettre, l’oxymore décrit bien notre réalité ambiante où les contrastes de toutes sortes s’affrontent contre toute logique. C’est cette ambivalence, entre logique et irrationnel que Michel Labbé explore dans ce nouveau corpus.
Créer une impression forte et complexe sans se référer au réel reste un des grands défis de la représentation. Toute l’histoire de l’abstraction se résume en cette quête de sens inédits. C’est cette voie qu’a choisie Michel Labbé. Sa présente exploration joue principalement sur la fine ligne entre similitude et différence. En provoquant des amalgames d’images, Labbé crée un nouveau niveau de lecture, une couche supplémentaire de sens. C’est dans la contraction de cette nouvelle image, hybride de celle qui la compose, que cette tension se crée. C’est cette force immatérielle qui attire le regard et qui appelle à la réflexion.
Après un hiatus de quelques années, Michel Labbé revient avec deux expositions consécutives en 2012. Un retour en force qui inspire le respect.
Michel Labbé a enseigné à l’école des arts visuels de l’Université Laval de 1970 à 2000. Il a poursuivi une recherche picturale et sculpturale parallèlement à sa carrière de pédagogue. Son travail a été exposé dans de nombreux musées québécois, et dans des galeries d’Europe et du Japon. On retrouve de ses oeuvres dans plusieurs collections privées, institutionnelles et muséales. Sa rigueur a été récompensée par de nombreuses bourses et distinctions.
