Dès le 16 mars au TDP, Une Maison de Bernarda d’après Federico Garcia Lorca, vibrante d’actualité.

La Maison de Bernarda
La Maison de Bernarda

Du 16 au 31 mars 2012, le Théâtre Denise-Pelletier présente un drame musical d’après l’œuvre du poète et dramaturge espagnol Federico García Lorca : La Maison de Bernarda, dans une mise en scène de Ghyslain Filion, qui a réuni une équipe exceptionnelle d’artistes concepteurs, dont la  talentueuse auteure Sarah Berthiaume qui signe le livret et dont l’écriture résonne en écho à la magnifique poésie de Lorca ; Vincent Beaulne, directeur de Blues Delight, qui a composé la musique ; ainsi que les réputées chorégraphes en danse percussive, Danielle Hotte et Sylvie Normandin. La forme du spectacle s’inscrit dans la lignée de L’Homme de la Mancha ou du récent Belles-Sœurs. La musique vient renforcer ici la puissance du texte et des sentiments exprimés par Lorca dans sa pièce.

Après que nous ayons tous suivi le procès de la famille Shafia, La Maison de Bernarda nous apparaît d’une actualité criante, en abordant l’incapacité où certains se trouvent de reconnaître le désir de modernité des jeunes dans une société marquée par la force des traditions. « Cette pièce nous parle de l’enfermement des femmes dans une société oppressante qui a ses contraintes, ses normes ses secrets », affirme Sarah Berthiaume dans un entrevue pour les Cahiers du TDP. « Elle met au grand jour la situation de ces femmes qui sont complètement opprimées par le pouvoir patriarcal. »

La pièce :

Son mari venant de mourir, la veuve Bernarda, fidèle à la coutume ancestrale, impose huit ans de deuil et de réclusion à ses cinq filles. Ce long veuvage leur enlève tout espoir de se marier un jour.  Fille d’un premier mariage, Angustias, la plus âgée et la moins jolie, est seule héritière de la fortune de son père. Elle est fiancée à Pepe le Romano, le plus beau garçon du village que l’on soupçonne d’être uniquement attiré par la dot. Il vient la courtiser, chaque soir, devant la grille de sa fenêtre et, ce devoir accompli, va rejoindre secrètement la plus jeune des sœurs, Adela, qui est sa maîtresse. En tentant d’échapper à la loi ancestrale et en s’insurgeant contre la rigueur des mœurs auxquels elle doit se soumettre, Adela mettra sa propre vie en jeu.

« Dans la pièce, ce n’est pas le pouvoir de Bernarda qui m’intéresse, mais bien celui qui vient d’ailleurs, de la tradition, du qu’en dira-t-on, du regard des autres », nous dit Ghyslain Filion. L’oppression est là. Bernarda aussi connaît la peur et elle réagit de manière à assurer cette tradition. « Que se passerait-il si elle n’agissait pas conformément à son rôle ? Il y a les voisins, l’Église…  Et ce sont là des préoccupations actuelles, dans notre société aussi. […] On pourrait penser aux cas de taxage dans les écoles et aux pratiques d’intimidation. La peur est une émotion qui nous retient de dire les vraies choses. » 

La Maison de Bernarda est le fruit d’une collaboration entre le Théâtre Denise-Pelletier et le programme de formation en théâtre musical du Collège Lionel-Groulx. Elle a été créée par les finissants de l’Option-Théâtre en 2010. Cette nouvelle mouture du spectacle réunit des interprètes de la création et des comédiennes d’expérience, plus près de l’âge de certains personnages.

L’auteur : Federico García Lorca

Poète et dramaturge espagnol, Federico García Lorca naît à Fuente Vaqueros près de Grenade en 1898 et séjourne à Madrid dès 1919 où il rencontre les artistes Salvador Dalí et Luis Buñuel. Il écrit et publie de la poésie, des chants ; il expose ses dessins et s’intéresse au théâtre. Il dirige La Barraca, troupe avec qui il jouera Perlimplin, Don Cristobal, puis les deux premiers textes de sa trilogie des femmes andalouses : Noces de Sang (1933) et Yerma (1934). La Maison de Bernarda Alba, écrite en 1936, sera sa dernière pièce. Quelques mois après, le 19 août 1936, il est fusillé par les franquistes dans les collines au-dessus de Grenade. La pièce sera créée à Buenos Aires (Argentine) le 8 mars 1945 et publiée quelques jours plus tard, soit neuf ans après la mort de l’auteur. À cause de la censure imposée par le régime franquiste, la vie et l’œuvre de Lorca ne pourront être librement discutées et lues en Espagne qu’après la mort de Franco en 1975.

Le metteur en scène Ghyslain Filion

Ghyslain Filion œuvre dans le milieu théâtral depuis près de 30 ans. Il détient une maîtrise en art dramatique de l’UQÀM (1990) et s’est perfectionné auprès de ses maîtres Jacques Lecoq et Alain Knapp. En 1989, il fonde avec Francis Monmart la compagnie de théâtre Les Trois Arcs et met en scène de nombreux spectacles produits professionnellement. Il est depuis 15 ans directeur artistique et coordonnateur du secteur interprétation de l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx 

La Maison de Bernarda, drame musical d’après l’œuvre de Federico García Lorca,

dans une traduction de Fabrice Melquiot

Dramaturgie et mise en scène : Ghyslain Filion

Livret : Sarah Berthiaume

Musique originale : Vincent Beaulne

Distribution (par ordre alphabétique) : Émilie Allard, Geneviève Bastien, Suzanne Champagne, Suzanne Garceau, Jacinthe Gilbert, Sarah Laflamme, Louise Laprade, Carolyne Mailhot, Fanny Perreault, Gabrielle Roy-Lemay

Concepteurs : assistance à la mise en scène : Manon Drolet ; décors : Manon Graindorge ; costumes : Emmanuelle Tanguay ; éclairages : Marjorie Lefebvre ; régie : Catherine Bourassa-Labelle

Une production du Théâtre Denise-Pelletier en collaboration avec les départements de théâtre et de musique du Collège Lionel-Groux.

Du  16 au 31 mars 2012 (représentations scolaires du 14 mars au 5 avril 2012)

Salle Denise-Pelletier du TDP, 4353, rue Sainte-Catherine Est, Montréal

Billetterie : 514 253-8974 ou Réseau Admission 514 790-1245 www.admission.com

photo: courtoisie