Originaire de la ville de Québec mais ayant des racines dans le Bas-Saint-Laurent, c’est avec l’École de langue française de Trois-Pistoles, où son père est agent de spectacle, que Micoe flirte avec le monde du spectacle en voyant défiler les Desjardins, Colocs, Flynn, Corcoran, Léveillée, etc. Micoe chante alors par instinct, sous la douche et sans prétention. C’est d’abord vers le théâtre qu’elle se dirige en étant admise au Conservatoire d’art dramatique de Québec, suivant une formation de comédienne, et profitant de chaque occasion de chanter.
En 1998, elle déménage à Montréal et se lance dans des projets de télévision, publicité, cinéma, des téléséries (dont récemment Jules.tv sur le Web) et plus particulièrement de théâtre (À quelle heure on meurt, un collage de Martin Faucher d’après l’oeuvre de Réjean Ducharme).
Cependant son intérêt pour la musique est grandissant et elle décide de suivre des cours de chant classique et populaire ainsi que des leçons de guitare avec Jean-François Fortier. Malgré son attachement à la chanson française, Micoe veut faire différent en s’intéressant à des artistes contemporains. Elle interprète d’abord des chansons de Yann Perreau, Mickey 3D, Camille, PJ Harvey, Blond Redhead et Portishead avant de commencer à écrire ses propres chansons.
Aventurière, elle voyage en France, en Espagne, en Australie, en Asie, aux États-Unis et un peu partout au Canada. Contacts humains, déstabilisation, sensibilité, ouverture; ses escapades dans le monde influenceront grandement son écriture.
Avide d’expériences elle participe en 2004 au concours Ma première Place des Arts, se rendant jusqu’en demi-finale. En 2005, elle se joint à Philippe Gaudet dans le groupe Seismic Cry où elle affine ses premières armes en tant que chanteuse. Deux ans plus tard, ils lancent l’album anglophone «Reverence» qui reçoit un bel accueil à l’étranger, dans le monde de la musique progressive.
C’est suite à cette expérience qu’elle commence à composer ses propres chansons. En 2007, elle présente Lueur à la Place des Arts, son premier spectacle en tant qu’auteure-compositeure-interprète. Très à l’aise sur scène, le rapport qu’elle entretient avec le public est chaleureux et complice, entraînant celui-ci dans son monde avec sa voix feutrée et ses textes minimalistes aux ambiances planantes.
Débrouillarde et autonome elle touche à plusieurs facettes du domaine musical, comme productrice et directrice artistique. En 2008, lors d’une prestation à la ChantEauFête de Charlevoix, Micoe rencontre Éric Goulet, une figure importante de la scène alternative montréalaise (Monsieur Mono, Les Chiens) qui deviendra pour elle un important collaborateur, car c’est ce dernier qui prend les commandes de son premier EP en 2010, en tant que réalisateur.
Micoe va jusqu’en France pour présenter son EP à Paris en 2011, un premier contact efficace puisque elle signera un an plus tard avec PIAS, plus grand distributeur indépendant du pays.
C’est à l’automne 2011 que Micoe s’enferme seule, avec sa basse et sa guitare, pendant neuf semaines dans un chalet à Trois-Pistoles pour composer son premier album. C’est sur fond de réflexions, d’expériences à travers ses voyages aux quatre coins du monde que l’album «À retardement» est né.
Explorant le monde de façon imagée, les parcours sinueux de nos mondes intérieurs, le désir charnel, l’espoir et la folie, elle forge son propre univers. Le son de Micoe est une mixture électro-pop typiquement nordique; on pense aux scandinaves Lykke Li ou Taken by trees.
Crédit photo : Raphael Ouellet
