À l’aube des années 60, l’hôpital Saint-Michel-Archange était un asile accueillant plus de 5 000 patients. Devenu l’Institut universitaire en santé mentale Robert-Giffard, il en accueille environ 500 aujourd’hui. Rien ne saurait mieux illustrer la transformation de l’approche de la maladie mentale au Québec depuis 50 ans. Guy Gendron propose un documentaire de Denis Roberge qui retrace ce parcours à TOUT LE MONDE EN PARLAIT, le mardi 8 mai à 19 h 30 à la Télévision de Radio- Canada.
Mal comprises, plus ou moins confondues avec la possession démoniaque ou le péché, les maladies mentales mènent le plus souvent à l’internement au Québec jusqu’à la Révolution tranquille. La publication du livre choc Les fous crient au secours en 1961, le Rapport Bédard sur la question en 1962 et l’arrivée d’une nouvelle génération de psychiatres sont à l’origine du virage de la désinstitutionnalisation. Si, en théorie, les patients ont droit à plus de respect et que nombre d’entre eux accèdent à une vie meilleure, les ressources, qui garantiraient le succès à grande échelle d’une telle approche, ne sont généralement pas au rendez-vous : les médicaments se substituent à l’internement, et des personnes souffrant de maladies mentales représentent aujourd’hui une forte proportion des sans-abri de nos villes.
Pour témoigner de cette évolution, on entendra Luc Vigneault, ex-patient de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, auteur du livre Aller-retour au pays de la folie; Gilles Simard, ex-patient de la clinique Roy-Rousseau de Saint-Michel-Archange, qui rappelle son expérience et notamment le recours fréquent aux électrochocs dans son livre Le cœur enveloppé; Esther Taillon, mère d’un adolescent souffrant de psychose; Marise Roy, présidente du syndicat des employés de Robert-Giffard; Réjean Cantin, président de Robert- Giffard, Serge Routhier, ancien administrateur de Robert-Giffard, et Jacques Fiset, ancien président de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec.
Bienfaits et ratés de la désinstitutionnalisation sur cinquante ans d’histoire, un aperçu captivant à suivre à TOUT LE MONDE EN PARLAIT, le mardi 8 mai à 19 h 30 et en rediffusion le samedi 12 mai à 12 h 30 à la Télévision de Radio-Canada. On peut aussi revoir les émissions sur Radio- Canada.ca/toutlemondeenparlait.
Réalisateur-journaliste et réalisateur-coordonnateur (régions) :
Denis Roberge Journaliste à la recherche : Francine Fournier
Production : Radio-Canada Québec
Réalisateur-coordonnateur : Alain Abel
