Le Carroussel du Roy Un grand ballet équestre sur les quais du Vieux-port

Le Carroussel du Roy: Un grand ballet équestre sur les quais du Vieux-Port
Le Carroussel du Roy: Un grand ballet équestre sur les quais du Vieux-Port

Le samedi 23 juin  à 14h30, le Festival Montréal Baroque célèbrera prince et princesse avec LE CARROUSEL DU ROY, un ballet équestre présenté lors des fiançailles de Louis XIII en 1612. La production Montréal Baroque, avec quatre chevaux en caparaçons venant de Versailles et un orchestre de 20 musiciens, éblouira tant par la beauté de la musique de Lully que par l’élégance des chevaux.

Les origines du ballet équestre

En 1559, à l’âge de 40 ans, Henri II, roi de France, meurt lors d’un tournoi, après avoir reçu dans un œil la lance de Gabriel de Montgomery, capitaine de sa garde écossaise. Cet événement tragique signe la fin des tournois brutaux issus du Moyen Âge. Pour que les nobles puissent cependant continuer à montrer leurs talents de cavaliers et jouir du prestige qui y est rattaché, on les remplace par diverses cavalcades et compétitions sans danger, parmi lesquelles les courses de bagues, de têtes et de lances, ainsi que par le carrousel, qui consiste en diverses joutes entre groupes rivaux appelés quadrilles et qui se termine par un grand ballet équestre. Le tout est organisé autour d’un thème choisi, les chevaux sont richement caparaçonnés et les cavaliers apparaissent dans de somptueux costumes. Le carrousel, donné devant public, allait avoir pour près d’un siècle un rôle politique important, associé qu’il serait aux événements heureux des règnes de Louis XIII et de Louis XIV. Ce spectacle typiquement baroque se répandra dans les diverses Cours d’Europe, à Vienne notamment.

Une musique de fanfare confiée aux « hauts instruments », ceux qui « font grand noise », rythme les pas des chevaux et ajoute à la noblesse de la représentation. Ce sont les instruments à vent, dont les sons portent mieux en plein air que ceux des cordes. Symbole régalien par excellence, la trompette, accompagnée par les timbales – toutes jouées à cheval, comme le montre les gravures du temps -, y développe un premier vrai répertoire; il nous en reste des témoignages importants dans le volumineux manuscrit rassemblé par Philidor à la fin du XVIIe siècle par ordre de Louis XIV. Il semble que, comme sur les champs de bataille, trompettes, timbales et chevaux font bon ménage. En effet, le Père Ménestrier, grand théoricien des carrousels et des ballets de cour, en témoigne en 1682 : « Les trompettes sont les instruments les plus propres pour faire danser les chevaux, parce qu’ils ont loisir de reprendre haleine quand les trompettes la reprennent. Il n’est point aussi d’instrument qui leur soit plus agréable, parce qu’il est martial et que le cheval, qui est naturellement généreux, aime ce bruit qui l’anime. »