Malphas Tome 2 Torture, luxure et lecture

Malphas 2
Malphas 2 Torture, luxure et lecture

Torture, luxure et lecture… voici le titre du deuxième tome tant attendu de la série d’histoires d’intrigues et d’humour noir sarcastique de Patrick Senécal qui se déroule dans le cégep MALPHAS. 

Et c’est précisément ce que l’on retrouve à la base dans cette deuxième partie : de la torture… (sinon ce ne serait pas du Patrick Senécal), de la luxure (eh oui, les plaisirs sexuels sont abondamment mis en valeur dans ce livre), et de la lecture (puisque le sujet principal de ce tome est justement la création d’un club de lecture dans un local fraichement rénové, mais plutôt bizarre, du cégep). 

Pour ceux qui n’ont pas lu le premier tome, il serait important de commencer par le début, puisqu’il n’y a pas vraiment de récapitulation du premier tome. La façon dont cette série est construite, chaque tome a sa propre histoire. Le premier parlait des casiers, le deuxième c’est un local dans le CEGEP qui est bizarre et cela va se terminer à la fin du tome 2. Pour la suite, il y aura un autre élément principal dans le prochain tome. Mais pour bien connaitre les personnages qui reviennent, pour la plupart, d’un tome à l’autre et tenter de percer le grand mystère entourant ce CECEP, il faut lire la série du début, en ordre chronologique, puisque Patrick sème des indices qu’il amène dans chaque histoire pour connaitre ce qui se cache derrière la porte de la cave du sous-sol de l’école, comprendre pourquoi il y a des corbeaux qui ont attaqué l’école à son ouverture en 1980 et connaitre l’histoire propre à chacun des personnages. 

C’est donc captivant de suivre une histoire et d’en connaître le dénouement dans un seul tome, tout en suivant une histoire (un mystère) plus globale qui entoure toute la série. C’est la base même des émissions de télé à succès. On a une intrigue principale pour la série et des intrigues secondaires à chaque émission. On voit bien que Patrick côtoie autant la littérature que les films et qui sait si cette série de livres ne pourrait pas devenir une série-télé à succès? 

Dans ce deuxième volume, le mystère s’éclaircit un peu (par rapport à ce qui s’est passé il y a 30 ans à l’ouverture du CEGEP). La sorcellerie est en jeu, on le sait et des évènements inexplicables surviennent à nouveau à Malphas. 

Je ne pensais pas pouvoir dire cela, mais je me suis encore plus délecté du deuxième tome que du premier. Est-ce parce qu’il possède au moins 150 pages de plus que le précédent, donc plus de plaisir à le lire? Ou parce que j’avais déjà apprivoisé les personnages et que j’avais hâte de les retrouver? Non, je pense que c’est plutôt parce qu’il y a un excellent mélange d’intrigues, de rigolade et qu’on y parle littérature. Car toute l’histoire, ou presque, se passe autour du local 1814 où ont lieu les rencontres du club de lecture, mis de l’avant par le nouvel enseignant Michel Condé. On apprend à connaitre divers auteurs et leurs œuvres, tout en obtenant les points de vue différents des divers membres du club sur ces œuvres littéraires. Ceci titille naturellement l’amateur de littérature en moi. De plus, il y a moins de séquences très sanglantes à lire (ce que je trouve toujours très difficile, pour mon petit cœur sensible), mais le niveau de suspens et d’adrénaline ne cesse de monter au fil des pages, pour en arriver au point culminant vers la fin du volume, où je me cachais presque le visage derrière mes mains pour lire. (pas facile de lire ainsi, croyez-moi). 

Naturellement, tout comme le premier tome, Patrick Senécal sait nous tenir en haleine tout au long du bouquin, tout en nous divertissant avec son humour cinglant, son ton baveux, ses personnages colorés aux comportements délicieusement cinglés. Julien Sarkozy est de loin mon personnage préféré et j’éclate littéralement de rire avec ses répliques. Fait intéressant, comme c’est lui-même le narrateur, Julien interpelle son lecteur à l’occasion, ce qui nous fait sentir complice de son enquête sur ce fameux cégep où des évènements surnaturels surviennent à tout moment. 

Son écriture raffinée, ses jeux de mots, ses personnages complexes et souvent complexés, ses connaissances en littérature et en enseignement, son ton baveux, son humour noir et cynique, tous ces éléments contribuent à faire de cette série thriller-humoristique un divertissement complet. 

Et je m’ennuie déjà, car j’ai hâte de connaître la suite de ce mystère qui s’épaissit et de cette intrigue qui me donne de plus en plus de sueurs froides à penser au dénouement.

Décidément, j’adore ce Patrick Senécal nouveau style…

Il est prévu que cette série de livres aura au moins 4 tomes, cela pourrait être 5 ou 6, qui sait ? Mais ce qu’on sait, c’est que ce deuxième tome vient tout juste de sortir en magasin (le 23 aout dernier) et que le prochain sortira, on l’espère, pour le printemps 2013?

 Voici le lien pour mon appréciation du premier tome de Malphas(1): Le cas des casiers carnassiers de Patrick Senécal

https://info-culture.biz/2011/10/31/malphas-le-cas-des-casiers-carnassiers/ 
 

Patrick Senécal
Patrick Senécal

Patrick Senécal est né à Drummondville en 1967. Bachelier en études françaises de l’Université de Montréal, il a enseigné pendant plusieurs années la littérature et le cinéma au cégep de Drummondville. Passionné par toutes les formes artistiques mettant en œuvre le suspense, le fantastique et la terreur, il publie en 1994 un premier roman d’horreur, 5150, rue des Ormes, où tension et émotions fortes sont à l’honneur. Son troisième roman, Sur le seuil, un suspense fantastique publié en 1998, a été acclamé de façon unanime par la critique. Après Aliss (2000), une relecture extrêmement originale et grinçante du chef-d’œuvre de Lewis Carroll, Les Sept Jours du talion (2002), Oniria (2004), Le Vide (2007) et Hell.com (2009) ont conquis le grand public dès leur sortie des presses. Sur le seuil et 5150, rue des Ormes ont été portés au grand écran par Éric Tessier (2003 et 2009), et c’est Podz qui a réalisé Les Sept Jours du talion (2010). Trois autres romans sont présentement en cours d’adaptation tant au Québec qu’à l’étranger.

498 pages

Version papier : 29,95 $
pdf / epub : 16,99 $ 

Aux éditions Alire

http://www.alire.com/

 http://www.patricksenecal.net/