Du style tardif

Du style tardif.

Edward W. Said  dans son dernier ouvrage Du style tardif (publié après sa mort), présente une théorie sur la créativité des grands compositeurs ou écrivains ayant atteint un âge avancé tant physiquement qu’intellectuellement. Jean Genet, Glen Gould, Beethoven, Bach  sont pris en exemple pour montrer l’intemporalité de certaines œuvres.  Même que ces œuvres vont à l’encontre des conventions établies.

 Fort intéressant mais pas facilement accessible.

 Publié à titre posthume, Du style tardif, issu du séminaire très fréquenté qu’Edward W. Said tint à l’automne 1995 à l’université de Columbia à New York, examine les oeuvres produites, sur la fin de leur vie, par des artistes aussi différents que Richard Strauss, Beethoven, Arnold Schoenberg, Thomas Mann, Jean Genet, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Constantin Cavafy, Samuel Beckett, Luchino Visconti et Glenn Gould.
S’appuyant sur la notion de “style tardif” forgée par Adorno, Said s’attache ici à montrer que, loin de nécessairement incarner, de par leurs accomplissements formels, le seul triomphe d’une maîtrise ou d’une quelconque “sagesse” que tel ou tel artiste aurait acquises au fil du temps, nombre d’oeuvres ultimes demeurent profondément marquées au sceau de la fondamentale intranquillité qui caractérise la relation que, même au soir de son existence, tout authentique créateur entretient avec le monde. Bien que d’une tout autre nature que celui dont Said lui-même eut à faire la longue et douloureuse expérience, l’“exil” intérieur auquel certains artistes se voient confrontés jusqu’à leur dernier souffle, leur enjoint en effet, comme à lui, de se refuser obstinément à tout compromis en forme d’illusoire réconciliation avec la trajectoire que le dehors voudrait assigner à leur parcours.
Aussi brillants que révélateurs, ces essais d’une éminente rigueur intellectuelle et porteurs d’intuitions fulgurantes pourraient bien, dans leur éloquence et leur passion, constituer l’ultime chef-d’oeuvre d’Edward W. Said lui-même. 

Edward W. Said

Professeur de littérature anglaise et de littérature comparée à l’université Columbia de New York, auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, collaborateur régulier de journaux du monde entier (en Europe, en Asie et au Moyen-Orient), critique musical pour The Nation, Edward W. Said était également un pianiste accompli. Né à Jérusalem en 1935, il passa la plus grande partie de son temps à New York, où il est décédé en 2003.
Actes Sud a publié Réflexions sur l’exil (2008), La Question de Palestine (2010), L’Islam dans les médias. Comment les médias et les experts façonnent notre regard sur le reste du monde (2011) et Du style tardif (2012).

 

Nombre de pages : 289

Prix suggéré : 25€

www.actes-sud.fr