La Danse de mort au Prospero

La Danse de mort au Prospero
La Danse de mort au Prospero

Pour la deuxième fois depuis sa fondation, Le Groupe de la Veillée propose une oeuvre d’August Strindberg. LA DANSE DE MORT, pièce phare, écrite par l’un des auteurs suédois les plus prolixes et les plus significatifs, toutes époques confondues, a fait du dramaturge un des pionniers de l’expressionnisme européen, un des pères du théâtre moderne.

L’équipe artistique imparable réunie autour de cette création est composée du metteur en scène Gregory Hlady et des acteurs Paul Ahmarani, Denis Gravereaux – qui ont présenté une Noce de Brecht retentissante la saison dernière. Ce trio est complété par Danielle Proulx, qui amorce ainsi une première collaboration avec La Veillée.

Tandis qu’August Strindberg fut l’inventeur d’une forme théâtrale affranchie dont la modernité n’a cessé de s’affirmer et de grandir, Gregory Hlady rythmera cette formidable pièce de combat, de leitmotivs inspirés du titre même, la danse… et la mort. Il offrira une porte d’entrée vivante et originale sur l’affecte strindbergien, ses obsessions et ses combats psychologiques, ses intuitions d’une vie au-delà du « réel ».

LA PIÈCE

Le couple Edgar et Alice, « tourtereaux du diable », déchirés et soudés autant par les années de vie commune que par la haine et la détestation battent le rythme d’une « liaison dangereuse » strindbergienne où se succèdent les phrases accusatrices et cruelles.

Passant des attirances aux répulsions successives, sur fond de musiques bacchanales, ils esquissent les pas d’une danse qui les enfoncent de plus en plus dans une autodestruction. Puis, un visiteur, Kurt, mystérieux cousin, ancien ami de la famille, richissime revenant de l’Amérique, vient interrompre momentanément cette mécanique conjugale. Séducteur ? Ange ou démon justicier ?

 

L’AUTEUR

Né le 22 janvier 1849 et mort le 14 mai 1912 à Stockholm, sa ville natale, trois fois marié, cent fois fâché, ayant séjourné quinze ans hors de Suède, Johan August Strindberg a dérouté et ébloui ses contemporains. Auteur d’une dizaine de recueils de nouvelles, dont Le bouc émissaire, de deux ouvrages autobiographiques, Le fils de la servante et Inferno, et de huit romans, dont Au bord de la vaste mer qui captiva Kafka, peintre et photographe à ses heures, c’est néanmoins et en large part sur la scène des théâtres, avec Père, Mademoiselle Julie, Créanciers, La danse de mort ou encore La sonate des spectres que Strindberg, joué encore aujourd’hui partout dans le monde, gagna la postérité.

Entre réalisme et allégorie, La danse de mort représente une pièce charnière, créée à la jonction de deux périodes dans l’oeuvre d’August Strindberg, se détachant du naturalisme dont elle est issue, à l’aube du symbolisme qu’elle préfigure.

« Il faut, après l’époque naturaliste, qui fut forte, féconde, mais qui a fait son temps, une réconciliation avec les puissances, un rapprochement avec le monde invisible. » Strindberg. C’est certainement à un rendez-vous avec cet invisible que nous convie le metteur en scène qui aborde avec inventivité les sous-tendus au texte.

LE METTEUR EN SCÈNE ET LES ACTEURS

À La Veillée, Gregory Hlady a dirigé Le retour de Pinter (Prix de la critique – Meilleure mise en scène, 1992), Amerika d’après Kafka (1995), Le roi se meurt de Ionesco (1994), Coeur de chien de Boulgakov (2008) et La noce de Bertolt Brecht (2011-2012).

Paul Ahmarani, Denis Gravereaux et Danielle Proulx

Traduction de Michel VITTOZ

Scénographie, costumes, lumières Vladimir KOVALCHUK

Assistance à la mise en scène Frédéric LAVALLÉE

Du 20 novembre au 15 décembre 2012

Mardi au samedi 20 h, mercredi 19 h

Matinée, le samedi 1er décembre à 16 h