Douze hommes en colère

Douze hommes en colère
Douze hommes en colère
Douze hommes en colère
Douze hommes en colère

Vendredi le 16 novembre 2012, nous avons assisté à une magistrale interprétation théâtrale de la pièce douze hommes en colère.  Pendant deux heures, le public fut tenu en haleine afin de savoir si oui ou non tous les jurés se rangeraient au verdict de non culpabilité pour le jeune accusé.  Car dès le lever du rideau dans un silence solennel, nous assistons à un huit clos entre les douze jurés d’un procès d’un adolescent accusé d’avoir poignardé son père qui se révélera par la suite être un homme d’une grande violence.  Toutes les preuves et les témoignages des témoins accusent le suspect.   Pourtant, lors du vote qui doit décider du verdict final, un des jurés ne lève pas la main car il n’est pas entièrement sûr de la culpabilité de l’accusé.   C’est alors qu’un débat dynamique et mouvementé s’enclenche entre les jurés.  Ils sont tous les douze enfermés dans cette pièce qu’ils ne peuvent quitter sans en être arrivés à un vote unanime.   Le comédien Vincent Bilodeau, en particulier, maintien le suspense avec son personnage très compliqué et bourré de préjugés qui se révèle un père blessé qui prend cette condamnation comme un affront personnel.   À quoi peut tenir souvent la vie humaine même dans un contexte démocratique.

Ce suspense écrit en 1953 par l’auteur américain Reginald Rose fut inspiré de sa propre expérience comme juré dans une affaire difficile.  Douze hommes en colère est une pièce percutante, toujours d’actualité. Les failles, les ratés et la complexité du système judiciaire sont un sujet intemporel qui nous interpelle et nous touche à tout coup. On n’a qu’à penser tout près de nous, au procès de Guy Turcotte, qui a enflammé les esprits et qui soulève encore des questions, ou à celui de Michel Dumont qui refait surface dans l’espace médiatique en raison de la sortie récente du film de Daniel Podz, L’Affaire Dumont.

Jean-Bernard Hébert/ Marcel Pomerlo/ Vincent Bilodeau
Jean-Bernard Hébert/ Marcel Pomerlo/ Vincent Bilodeau

C’est à la suite de son expérience comme jurée que l’auteur de Douze hommes en colère saisit l’ampleur de la responsabilité qui incombe au juré dans le processus juridique d’un pays démocratique. Être jugé par ses pairs constitue un des fondements intrinsèques d’une société dite libre. L’expérience vécue éveille Rose à la subtilité des rapports humains, à l’exercice de l’argumentation et du débat, à la confrontation des préjugés.

À la fin, le public a offert trois rappels debout à la troupe de comédiens sous les bravos et divers cris de joie.   Cette pièce est un succès assuré car elle regroupe des comédiens de grand talent et le suspense est bien maintenu tout au long de cette représentation.   De plus, le public de ce soir-là était composé majoritairement de jeunes hommes et de jeunes femmes et aussi plusieurs adolescents qui accompagnaient leurs parents.

Ce fut une agréable surprise car la relève envers le théâtre semble ainsi bien assurée.

Jean-Marie Moncelet (fond assis), Jacques Baril, Vincent Bilodeau, Marcel Pomerlo
Jean-Marie Moncelet (fond assis), Jacques Baril, Vincent Bilodeau, Marcel Pomerlo

Douze hommes en colère de Réginald Rose

Distribution : Sylvio Archambault, Jacques Baril, Yves Bélanger, Vincent Bilodeau, Jean-François Boudreau, Olivier Courtois, Edgar Fruitier, Jean-Bernard Hébert, Dany Michaud, Jean-Marie Moncelet, Stéfan Perrault, Marcel Pomerlo et la voix d’Albert Millaire.

Théâtre Denise Pelletier du 16 novembre au 14 décembre 2012.

www.denisepelletier.qc.ca

© photos; Mathieu Rivard