Joyeux Noël

 

Joyeux Noël
Joyeux Noël

« Aujourd’hui les impostures, le respect de la bienséance et les ronds de jambe m’angoissent plus que jamais. J’ai faim de sincérité. »

C’est par cet élan d’authenticité qu’en 2011, Alexandre Jardin publie un ouvrage « choque »  Des gens très bien. Cette publication lève le voile un secret de famille, soit la collaboration de son grand-père, Jean Jardin, avec l’occupant allemand. Cette confession isolera l’auteur de certains membres de sa famille, outrés par ces propos accusatoires.

Affecté par tout le battage médiatique entourant la sortie de ce livre, il reçoit avec réconfort les confidences de ses lecteurs. « D’innombrables personnes, remuées par mon désarroi et peut-être stimulées par ma transgression aussi publique que privée, se mirent à me livrer la réalité de leur clan. »

C’est lors d’une séance de signature qu’il fera la rencontre de Norma Diskredapl, une femme qui a grandi au sein d’une famille encore plus tordue que celle des Jardin. (Il faut le faire!)

Depuis près 7 ans,  Norma s’investit dans une longue croisade auprès des membres sa famille et de sa communauté. Elle veut être vraie, vivre sa vie sans faux semblants et faire sortir les squelettes du placard.    

« Courir le risque d’être vrai permet aux autres de l’être à leur tour »

Cette femme deviendra le personnage principal de roman « Joyeux Noël ».  Norma sera celle « par qui arrive la vérité ».  Elle termine « son massacre » le 24 décembre lors d’une rencontre familiale. Tous les membres de la tribu seront écorchés vifs… finis les angles morts…C’est l’heure des règlements de compte. Je vous laisse imaginer les dommages collatéraux reliés à un  tel exercice….

 Ha que j’aime Alexandre Jardin!  Encore une fois, il convie ses lecteurs à la réflexion, il fréquente des chemins peu fréquentés.  Est-ce que la vérité est toujours bonne à dire? Est-ce qu’il est souhaitable de vivre perpétuellement dans l’authenticité? Cette rencontre avec Norma renforce l’auteur dans ses convictions.

Quoique le sujet soit très sérieux, ce roman est teinté d’humour. Les personnages sont atypiques, hors série. De plus, Alexandre Jardin écrit merveilleusement. Il jongle avec les mots et l’on déguste chacune de ses phrases. Ses descriptions sont savoureuses. En voici un extrait :

En parlant du grand-père de Norma : «  Fondateur mythique du clan Diskredapl, suicidé en 1865 le jour de Noël.  Une merveille d’ivrogne, l’ami des risque-tout. »

Vous dire que j’ai aimé ce livre !!!! Je vous le recommande, du vrai bonbon.  Ceci dit en toute vérité.

Alexandre Jardin est né le 14 avril 1965 à Neuilly. Il est le fils de l’écrivain Pascal Jardin (1934-1980) et le petit-fils de Jean Jardin dit le Nain Jaune.

Il a obtenu un diplôme en science-politique et on dit qu’il l’a déchiré. Son premier roman est paru en 1986.

Il reçoit le Prix Fémina en 1888 pour « Le Zébre ».

 

Prix: 29.25

Pages: 270

éditeur : http://www.grasset.fr/