Un héros

 

Un héros
Un héros

Le 3 juin 1950, Maurice Herzog devient le premier homme à fouler un sommet de plus de 8 000 mètres, l’Annapurna. Suite à cet exploit, cet aventurier devient un héros national, adulé par ses concitoyens français. 

En 1964, il épouse Marie-Pierre de Cossé-Brissac, fille du douzième du de Brissac, héritière des aciéries du Creusot.  Deux enfants naitront de ce couple idyllique : Félicité et Laurent.

Quarante-quatre ans plus tard, Félicité Herzog sent le besoin viscéral d’écrire un roman autobiographique… en mémoire de son grand frère décédé à 34 ans.  

Elle raconte leur triste destin. Deux enfants issus de parents qui finalement s’avèreront dysfonctionnels.

 D’abord son père, un don juan compulsif « toute ma vie j’ai été dépossédée de mon père par les femmes ». Il est absent dans la vie de ses enfants, se prenant lui-même pour une icône. « Un père de pacotille, insensible à la souffrance des siens, indifférent au sort d’une jeune fille, au demeurant la sienne ».

Tout sonne faux dans sa relation avec lui. À la suite aux témoignages de son compagnon de cordée, Félicité en vient à douter du récit de son père relativement à la réussite de son ascension.

 Quant à sa mère, cette femme moderne et séductrice ne semble pas douée pour s’occuper des enfants.Nous étions élevés comme des enfants sauvages dans un grand appartement du XVI arrondissement. Notre appartement était devenu, en l’absence de toute affection et autorité paternelles une arène dangereuse et mortelle.

Esseulés, les petits Herzog grandissent en symbiose. Ils partagent leur temps entre les châteaux des grands-parents et l’appartement en ville. Très tôt, Laurent présente des comportements bizarres.  Félicité redoute ses crises de colère et sa violence.  Elle sent le déséquilibre de Laurent et s’en inquiète. Avec les années, les problèmes de santé de son frère ainé s’accentuent et il glisse doucement versla folie.  Jeune adulte, il reçoit un diagnostic de schizophrénie.

Félicité s’éloigne de cet environnement douloureux et vit par procuration le succès professionnel qu’aurait dû vivre son frère. 

 Je salue le courage de cette femme qui  s’attaque à sa noble famille et qui dénonce l’indéfendable. Par contre, on se perd parfois dans les explications. Entre autres, quand l’auteure fait référence à l’univers des Cossé-Brissac, une existence aristocratique plutôt inconnue pour nous, cousins du Québec.

Finalement, quel tragique destin pour ces enfants pour qui l’argent et la renommée n’ont pas compensé l’amour et l’affection nécessaires à leur équilibre.

 

Fille de Maurice Hergoz, ex-ministre, vainqueur de l’Annapurna en 1950 et de Marie-Pier Cossé-Brissac , Félicité Hergoz nait en 1968 . Elle appartient par sa mère à une famille aristocratique et industrielle, les Cossé-Brissac. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de l’INSEAD, elle débute son parcours professionnel comme collaboratrice du Figaro en 1992. La même année elle entame une carrière internationale à Paris, Moscou, New-York, et à Londres . De retour à  Paris en 2002 , elle rejoint la direction d’Areva en 2007. Cette mère de trois enfants suit la tradition familiale de l’écriture avec un premier roman autobiographique, Un héros, publié en 2012 chez  Grasset.

 Pages : 302

Prix: 29,95             version numérique 17,99

Éditeur: Grasset    http://www.grasset.fr