« Ce que je trouve formidable dans une pièce comme Britannicus, c’est la grande humanité des personnages, l’incroyable ressemblance avec nous, leurs désirs, leurs défauts, leurs pulsions, leur vérité…Regarder avec un véhicule d’hier, la société de maintenant : voilà le bonheur de voir à la scène un texte de la littérature classique. »
Pour Jacques Leblanc, directeur artistique au théâtre de la Bordée, il fait bon parfois de regarder en arrière, de prendre une pause, de regarder d’où l’on vient pour mieux comprendre où l’on va!
C’est ce 22 janvier 2013 que nous avons assisté à ce classique de Jean Racine, Britannicus, au théâtre de la Bordée, Cette pièce, servie à la moderne, a été écrite en 1669.
Par des jeux de pouvoir, Néron, fils d’Agrippine (Érika Gagnon), succède à Claude à la tête de l’Empire romain. En plus d’avoir usurpé la place de son demi-frère Britannicus (André Robillard), il tente par tous les moyens de lui ravir l’amour de la douce Junie (Laurie-Ève Gagnon)..
Ambition et jalousie, pouvoir et jeux de coulisses s’entremêlent jusqu’à la mort, dans ce chef-d’œuvre de Racine. La pièce met en vedette le personnage de Néron, un homme qui, dans ses pensées les plus intimes, ne fait plus la différence entre le bien commun et son intérêt personnel.
L’action se déroule à la porte de la chambre de Néron. On le voit même, au travers de ses fenêtres, se doucher, faire sa toilette, jouer du piano… Même si la pièce s’intitule Britannicus, c’est de Néron dont il est question. Néron (Olivier Normand) est tiraillé entre le bien et le mal. Narcisse (Jacques Leblanc), l’ambitieux, prépare une potion qui est loin d’être magique…Burrhus (Jean-Sébastien Ouellet) est préoccupé par le bien-être des Romains et n’aime pas beaucoup l’influence de Narcisse…
Ce classique, comme les autres pièces de cette époque, nous est livré en alexandrin. Pour bien suivre l’action, une telle pièce nécessite beaucoup de concentration pour ne pas perdre le fil. Les comédiens et le metteur en scène (Jean-Philippe Joubert) ont su rendre cette pièce dynamique. Le décor, quoique sobre, nous permettait de suivre l’action dans les appartements et dans les salons de Néron. L’auteur, Jean Racine, aurait été surpris de voir Néron faire son exercice sur un vélo de route on ne peut plus contemporain…
Du 22 janvier au 16 février 2013
Texte de Jean Racine
Mise en scène de Jean-Philippe Joubert
Distribution : Chantal Dupuis, Érika Gagnon, Laurie-Ève Gagnon, Jacques Leblanc, Olivier Normand, Jean-Sébastien Ouellette, André Robillard
Conception : Caroline Martin (assistance à la mise en scène), Claudia Gendreau (décor), Julie Morel (costumes), Félix Bernier Guimond (éclairages), Mathieu Campagna (musique)
Pour joindre la billetterie
Téléphone : 418 694-9721 poste 1
Crédit photos; Nicola-Frank Vachon
