Vous avez jusqu’au 15 mai 2013 pour profiter du Comédie Club du Grand Rire, un show d’humour parrainé par Réal Béland, tous les mercredis à 20 h à l’Impérial de Québec. Oubliez les thérapies : pour seulement 14 $, vous vous gargariserez de fous rires, de crampes aux joues et de tapes sur les cuisses, heureux d’avoir suspendu la monotonie et le stress du quotidien le temps d’une soirée vaudevillesque. Pendant deux heures, comme un baume, six artistes de la relève humoristique québécoise réchauffent les planches et mettent tout en œuvre pour vendre leur salade au public de Québec. Le Comédie Club, depuis plus de quatre ans, offre une tribune intéressante aux jeunes talents. L’animateur, Olivier Martineau, récipiendaire du Nez d’or révélation du Festival Grand rire de Québec en 2012, vous escortera dans son univers hilare marqué de belles découvertes.
La soirée du 13 mars, animée exceptionnellement par Korine Côté, a commencé avec l’engouement d’un jeune public qui remplissait presque toutes les chaises de l’Impérial de Québec. Korine Côté, qu’on pourrait décrire comme étant une protestataire très sympathique, prélude à l’annonce de chaque invité en vitupérant contre les injustices les plus farfelues les unes que les autres. L’animatrice sort l’arsenal lourd : mimiques, singeries, absurdité, blagues de bon goût, tout y est pour entraîner le public avare de plaisanteries vers l’euphorie.
Mariana Mazza, co-auteure de la Web série Le Frigidaire avec Jonathan Roberge, ouvre le bal avec une présence franche et une opinion machiste qui surprend. L’humoriste tire avantage de chaque blague « auto-dérisoire » et le public l’accueille avec grand plaisir. Sans tabou, elle n’a pas la langue dans sa poche : dans l’assistance, parmi les plus chatouilleux, on entend des « Ish » et des « Ayoye » admiratifs qui témoignent du courage d’aborder certains mots ou thèmes. Quoi qu’il en soit, Mariana fait éclater de rires les plus sceptiques et son style demeure convenable et accessible. Espérons la revoir bientôt sur la scène de Québec!
Vincent Richer, finissant de la cuvée 2012 de l’École Nationale de l’Humour, poursuit sur une lancée complètement différente. Dans un monologue qui passe du coq-à-l’âne, le jeune humoriste a choisi de faire une liste de blagues des plus simples et rigolotes et de la réciter. Avec son humour plus naïf qui baigne dans le ridicule, Vincent n’a pas réussi à s’attirer les bonnes grâces du public. L’expérience amènera ce charmant personnage à peaufiner ses textes et à les étoffer et les rendre fluides. Tout de même divertissant et amusant, cet artiste a tout à gagner en revenant en force pour séduire l’assistance de Québec.
Sébastien Bourgault arrive ensuite sur scène, survolté, et entraîne tout le monde dans sa folie. Sébastien est le genre de bonhomme qu’on s’arrache dans les partys, débordant d’histoires qui dérident automatiquement les plus sérieux. Vous avez peut-être pu rire de ses grimaces et de ses blagues qui s’inspirent du quotidien dans une première partie, soit celle de Martin Matte, de Lise Dion, de Mike Ward, de Patrick Groulx ou d’André-Philippe Gagnon. Son talent n’est plus à prouver et les plus grands comiques du Québec n’ont pas regretté d’avoir partagé la scène avec lui. L’humoriste hyperactif présentera son premier One Man Show en anglais le 4 mai prochain, à Hudson. Sébastien Bourgault est un artiste à découvrir et à redécouvrir, surveillez-le près de chez vous!
Richardson Zéphir, animateur du spectacle d’humour « Ça suffit la comédie », est d’abord un improvisateur reconnu et s’attarde maintenant à sa verte carrière d’humoriste. On peut entre autres le voir dans la Web série « Ami pour ta vie ». Richardson est le genre d’artiste qui aime incarner des personnages, se déguiser, imiter et pasticher. Dans son style, il est comparable à Didier Lucien, un comédien québécois. Il charme son public par sa gestuelle et son attitude, un peu moins par ses textes, qui restent distrayants tout de même. Nous continuerons de le voir prochainement à la télé, sur Internet et sur les planches de plusieurs scènes un peu partout au Québec.
François Boulianne entre alors en scène, grand gaillard de Baie-Comeau sur la Côte-Nord aussi connu sous le sobriquet de Franky Fancy Pants. Devant un public tenu sous le charme de cet enfant de trente ans, François est une boule d’énergie et son impétuosité se compare à celle de Maxim Martin. Avec ses phrases punchées, à la fois cyniques et dépouillées de vulgarité, Franky Fancy Pants démontrent qu’il n’est pas nécessaire d’être grossier pour que les gens s’esclaffent. L’artiste est aux commandes du Maurice show, chaque lundi à Repentigny. N’hésitez pas à aller vous tordre de rire en participant à son délire!
Le dernier participant et non le moindre : Alex Roy, nominé révélation du Festival Juste pour rire de 2011. Vous le reconnaissez peut-être grâce à son numéro pour lequel il s’est mérité une ovation : le test de paternité? On ne peut passer sous silence les mimiques hilarantes de cet humoriste de la relève qui prend de la graine au fur et à mesure qu’il est invité dans les différents galas et soirées d’humour. Dans le numéro sur le service à la clientèle du 13 mars dernier, il évoque toutes les fois où un client l’a fait suer : une situation très connue du public, qui a apprivoisé rapidement ce jeune artiste du rire. Nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui…
À la fin du spectacle, l’exaltation d’avoir passé une excellente soirée était tangible. Le public ravi se faisait la promesse de revenir se dégourdir à grands coups d’éclats de rire, de sourires en coin, de ricanements timides, d’applaudissements approbateurs, de secousses des épaules : quel que soit votre style, vous êtes attendu chaque mercredi à l’Impérial de Québec pour une soirée où la relève humoristique vous attrapera dans ses agréables filets. Vous constaterez par vous-même que l’humour se raffine et se renouvelle chaque fois, évitant les pièges faciles de la vulgarité et des blasphèmes. Des thèmes comme la consommation (produits, commerces), les relations homme-femme, les enjeux sociaux et les souvenirs de jeunesse resteront à jamais gages de succès auprès du public.
Crédit photos: Sébastien Larrivée
