Le quatrième opus de Serge Keravel, Voltz, est sorti la semaine dernière. Album instrumental aux accents électro-pop, les arrangements risquent de plaire aux amateurs du genre.
Le titre de l’album est bien choisi. On identifie bien l’exploitation du concept de l’électronique dans la plupart des chansons. Par exemple, la première chanson de l’album, Electrical Jumper, évoque l’électricité autant par son titre que par les sons qui s’y retrouvent, tout comme Positive Ion, Pulse, Shocks, Relays, Grounded… Pourtant, on perçoit l’apport régulier d’autres instruments tels que la guitare ou le piano qui viennent adoucir les rythmes de certaines chansons.
Les mélodies se veulent une superposition audacieuse de sonorités et de rythmes qui varient au sein d’une même chanson, comme une histoire qui nous est racontée. La variété des sonorités utilisées font de Voltz un album électrisant par son approche complexe et riche. On ne se lasse pas de l’écouter… on l’apprécie de plus en plus.
L’écoute de l’album est non sans rappeler Tangerine Dream pour quelques compositions, et l’approche très personnelle de Keravel innove avec une profondeur dans les détails qui impressionne.
On retrouve 16 chansons sur l’album, quelques fois à tendance lounge, quelques fois plus rock, alors que d’autres se glisseraient bien comme musique d’ambiance durant un repas entre amis. Les compositions méritent une écoute pleinement consciente de la diversité musicale proposée par Keravel. Celui-ci agit comme compositeur, s’attarde aux arrangements et performe avec tous les instruments de l’album à lui seul. Le compositeur utilise piano, claviers, synthétiseurs, guitares acoustiques 6/12 cordes, guitares électriques et basses électriques… un heureux mélange.
Un court échange « électronique » avec l’auteur m’a permis de préciser de quelle façon il procède pour la création de ses pièces:
« Ayant mon propre studio, je me laisse improviser sur mon piano et mes guitares. Lorsqu’une mélodie apparait, j’ai donc accès à des échantillons qui me permettent d’ajouter des atmosphères et des textures sonores. Je crée les pistes de percussions à partir de logiciels qui me permettent de construire les rythmes qui m’inspirent. »
Et ce n’est pas l’inspiration qui manque…
Je dois souligner l’effort de mise en page du site web qui présente chaque chanson dans un style avant-gardiste et dépouillé. Vous pourrez d’ailleurs y retrouver des extraits de 90 secondes de chaque chanson.
Sans être un amateur du style, cet album mérite une écoute attentive et répétitive.
Voltz, de Serge Keravel
Disponible en ligne sur iTunes et chez tous les bons disquaires
Crédit photo: courtoisie
