Les Gipsy Kings à Montréal: les rois de la fête

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Les Gipsy Kings

Le défi principal du spectateur qui assiste à une performance des Gipsy Kings est sans doute de rester calmement assis dans son siège alors que l’univers irrésistiblement rythmé des familles Reyes et Baliardo, empli chaque espace de la salle. Le jeudi 2 mai, le Théâtre Saint-Denis à Montréal était donc en liesse du début à la fin, vibrant au son des six guitares des frères et cousins, de la basse, des congas, des percussions et du synthétiseur.

En effet impossible de ne pas taper du pied, des mains ou de se dandiner les hanches et la tête quand entonne avec passion le chanteur du groupe, Nicolas Reyes à la voix rauque et sensuelle, des airs connus comme Djobi Djoba, Volare et Un Amor!

Les membres de la formation française aux origines gitanes sont des maîtres dans une mosaïque de styles qui intègre le flamenco, le raï, le fandango et quoi d’autre encore, devenu leur signature musicale. Chacun d’eux est aussi un artiste à part entière par leur talent vocal époustouflant. La sonorité de la voix du leader Nicolas Reyes est très émouvante et le voir travailler avec cette ardeur contagieuse est d’autant plus poignant.

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Nicolas Reyes assis à l’avant plan. À sa gauche debout Tonino Baliardo.

À la guitare comment ne pas s’étonner du maniement des cordes de l’incroyable maître Tonino Baliardo. Plutôt effacé dans le sextet, le gaillard rondelet émerge soudainement dans les solos de guitare. On en redemande. D’ailleurs un après l’autre ces virtuoses se démarqueront par leur prestation unique. Les quatre musiciens qui les accompagnent également. Tonino Baliardo est le compositeur du son Gipsy Kings et il est le co-auteur des albums du groupe dont les salles de concert sont pleines à craquer depuis plus de 30 ans. Les ventes de plus de 18 millions d’albums n’ont d’ailleurs jamais dérougi à travers le monde.

Les Gipsy Kings sont une texture particulière. Leur pérennité s’explique sans doute par la passion qu’ils affichent durant leur performance, mais aussi par leur simplicité désarmante. Mais ce qui saute aux yeux au cours du spectacle est cet accord parfait qui semble régner entre eux. Les Gipsy Kings s’amusent autant que la salle en allégresse. Tant et si bien qu’emportés par leur ferveur certains spectateurs se lèvent pour danser et cachent la scène aux autres restés assis.

À l’origine, le groupe se nommait Los Reyes. Les fils du chanteur José Reyes et leurs cousins les Baliardo deviendront les Gipsy Kings à la suite de leur rencontre avec Chico Bouchikhi qui quittera le groupe en 1991 pour créer Chico and the Gipsies. Leur succès traversera l’Atlantique et se poursuivra en Amérique avec des incontournables comme Bamboléo auquel nous avons eu droit en rappel jeudi soir. D’ailleurs, les gardes de sécurité du Saint-Denis ont dû restreindre le nombre de jeunes femmes ardentes qui montaient sur scène pour danser avec les Gipsy Kings plutôt amusés et ravis de voir un tel déchaînement féminin. À la toute fin, Nicolas Reyes a pris le micro en main et a lancé: J’aime vraiment Montréal!

www.gipsykings.com
Photos: Courtoisie Evenko