Mesparrow au festival MEG : une traversée onirique

Mesparrow au Divan Orange
Mesparrow au Divan Orange

Jeudi soir, Mesparrow était en concert pour le festival MEG, au Divan Orange. Elle commença son concert par une mélodie vocale ;  tel un bateau d’Ulysse sonore, les notes chantées laissent imaginer que l’artiste nous fera voyager vers différents paysages acoustiques.

Elle enchaine ensuite avec la chanson The Symphony ; comme pour répondre à cette pièce, différents éclats bleutés, violets, rouges et jaunes sont émis : la symphonie est aussi dans la lumière et la couleur. En effet, cette dernière a été travaillée par un éclairagiste, afin d’avoir un spectacle autant musical que visuel. Derrière elle, trois rideaux sont dressés, sur lesquels serpentent points et traits lumineux jaunes. Avec sa pédale de boucle et son contrôleur de musique, d’où elle gère les basses et les rythmes, ou bien assise à son piano, Mesparrow affronte seule la marée de spectateurs, qui n’étaient pas très nombreux ce soir-là. Mais qu’importe !

Avant d’en arriver là, c’est tout un travail d’artiste que nous a façonné Marion. Le projet Mesparrow est né en 2008 à Londres, où elle a habité pendant 2 ans. Originaire de Tours, ce déracinement lui a permis de déclencher le processus créatif. « C’est le fait d’être sorti du quotidien et d’être balancée ailleurs qui m’a fait prendre du recul. Être loin de chez moi et de sa propre culture a permis de ressortir quelque chose de plus personnel », confie-t-elle quelques heures avant son concert. Après avoir touché, en plus de la musique, à la vidéo et au dessin, Marion replonge dans les images qu’elle avait réalisées pour les Beaux-Arts qui, représentant son visage en boucle, couplées à des superpositions des sons de sa voix faites de respirations, créaient  une chorale où elle était la seule à chanter. Puis elle se met à composer et à faire quelques concerts sur Londres, noyée dans l’anonymat de cette ville. Pour enfin trouver le mode d’expression qui lui convient et aboutir à sa volonté de création.

Mesparrow
Mesparrow

Pêle-mêle, les morceaux de l’album Keep This Moment Alive nous sont joués, tels City on Fire, I Don’t Want to Grow Up, I Want to Travel ou encore Next Bored Generation.  Entre ces chansons plus brutes et plus rythmées, où elle nous offre différentes couches de voix plus grave et parfois cassée, se glissent des morceaux plus tendres et émotifs, joués avec le couple chant-piano, et munis d’une voix plus douce et plus posée – comme Street Kid. La voix, magnifique et très travaillée, en est le principal instrument. D’ailleurs, les mouvements de ses bras et de son corps mettent en évidence qu’elle a recours à un travail physique pour obtenir ce chant.

Tout comme le navire mélodique odysséen en guise d’introduction, le spectacle nous tangue vers différents univers, différents émotions, différents sensation musicales.

 

www.megmontreal.com

Crédits photos : Jonathan Le Borgne
Flickr : www.flickr.com/photos/jleborgne
Site perso : jleborgne.wordpress.com