Usine C : lancement de la programmation 2013-2014

Usine C
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Danièle de Fontenay et Jasmine Catudal, codirectrices artistiques de l’Usine C, dévoilaient avec enthousiasme leur première programmation commune lors d’une conférence de presse intime.

Danièle de Fontenay et Jasmine Catudal ont croisé leurs coups de cœur et composé une saison qui reflète les enjeux agitant notre époque. Dans un va-et-vient complice, elles ont choisi des œuvres nationales et internationales qui croisent les points de vue et nous rappellent la pluralité des lectures d’un même monde.

Depuis 18 ans, Danièle de Fontenay établit un dialogue entre la création contemporaine nationale et celle qui bouillonne au-delà des frontières, que ce soit en invitant des œuvres marquantes tant par le contenu que par la forme ou en inventant de nouvelles collaborations avec diverses plateformes européennes. Ainsi, le public de l’Usine C pourra se réjouir de retrouver pour une deuxième année consécutive, Jean Lambert-wild de la Comédie de Caen et le philosophe Michel Onfray  avec Le Recours aux forêts, qui après La Sagesse des abeilles poursuit une réflexion philosophique sur le comment vivre dans nos sociétés gangrénées par les compromissions de toutes sortes. L’Usine C accueillera aussi pour une seconde fois dans ses murs, le metteur en scène français Hubert Colas et sa très grinçante version de Face au mur de Crimp.  Danièle de Fontenay a également mis sur pied, avec ce dernier, une plateforme qui interroge les nouvelles écritures par le biais d’un échange d’artistes québécois et français qui se tiendra à Marseille à l’automne 2013, puis à Montréal en octobre 2014. Finalement, pour clore son volet international, l’Usine C présentera la 9e édition du festival européen Temps d’Images, et offrira dans un élan de solidarité, une exceptionnelle semaine néerlandaise : NEDERLAND / Nouvelles scènes des Pays-Bas, afin de souligner la vitalité de cette scène bouillonnante frappée de plein fouet par des coupes drastiques des budgets alloués à la culture. D’une rive à l’autre de l’océan,  les enjeux se partagent et l’Usine C prouve qu’il n’y a pas de frontières dans l’art.

Jasmine Catudal, chargée de la programmation de la scène nationale, a invité des artistes d’ici, qui marquent les arts vivants par la singularité de leur pratique. Des créateurs qui essaient de comprendre comment l’humain évolue dans ce monde où les rapports sociaux comme intimes sont à redéfinir. Elle a d’une part voulu reprendre des œuvres importantes qui méritent d’être vues par un plus large public, mais qui à cause des contextes actuels de production passent trop vite à la trappe. D’autre part, ces reprises côtoieront des créations présentées en primeur, dont celles de Jérémie Niel et d’Angela Konrad et d’artistes en résidence à l’Usine C Nicolas Cantin, Mélanie Demers et Marie Brassard.

Finalement, Danièle de Fontenay et Jasmine Catudal ont annoncé l’inauguration, le 27 septembre prochain, d’un espace de coworking qui s’inscrit dans l’héritage ouvrier de l’édifice et sera installé à même le grand hall de l’Usine C.  Le Plancher sera un espace de travail partagé dédié aux professionnels des arts et de la culture. Il offrira une structure de soutien et une plateforme d’échanges adaptée aux besoins et ouverte aux expérimentations. L’Usine C se tourne vers l’avenir et réaffirme son rôle de stimulateur en se plaçant au cœur des pratiques contemporaines.

C’est le très attendu spectacle de Jean Lambert-Wild et Michel Onfray, Le Recours aux forêts qui ouvrira cette saison d’exception centrée sur une humanité capable du pire comme du meilleur. Présenté du 10 au 14 septembre, en collaboration avec Les Escales Improbables de Montréal, ce spectacle hybride mêlant danse, théâtre, vidéo et musique revisite le mythe fondateur du philosophe Démocrite, celui du rebelle qui succombe à la tentation de se replier sur son âme pour échapper à un univers immonde et corrompu. Véritable odyssée onirique dont la chorégraphie est signée par la grande Carolyn Carlson, Le Recours aux forêts invente une utopie libératrice. Les Petites Cellules Chaudes, ce collectif qui a agité le tout Montréal lors de son passage à l’Usine C en février dernier, sera de retour avec leur très percutant iShow du 18 au 28 septembre. Plongée périlleuse dans l’univers des réseaux sociaux où virtuel et réalité, privé et public se confondent, Le iShow pose des questions résolument actuelles et ne laisse personne indifférent. La compagnie autrichienne Liquid Loft, sous l’égide du chorégraphe Chris Haring, sera de passage du 8 au 10 octobre pour présenter en première québécoise leur création plébiscitée Running Sushi. Explorant les limites de l’amour, du désir et de la société de consommation dans une œuvre au déroulement arbitrairement déterminé par le public, Running Sushi nous met face à notre perception de la danse et de la performance. Une pièce brillante et cocasse. Puis, la compagnie torontoise Why Not Theater débarquera à l’Usine C du 30 octobre au 1er novembre avec leur savoureux souper spectacle A Brimful of Asha. Se mettant en scène avec sa propre mère, Ravi Jain nous invite à découvrir sa version maison de la grande histoire des conflits culturels et générationnels. Entre odeur de samosas et musique indienne, le public devient le témoin privilégié d’une joute verbale jubilatoire dans laquelle mère et fils confrontent leurs opinions sur le mariage et le bonheur. De son côté, Angela Konrad, metteure en scène et dramaturge allemande installée à Montréal, nous offrira une relecture très personnelle de La Cerisaie de Tchekhov. Variations pour une déchéance annoncée prendra l’affiche du 6 au 16 novembre, révélant la face cachée de l’œuvre du grand auteur russe. Création réunissant 6 comédiens et une artiste de cirque, ce spectacle dévoile la vision impitoyable d’un mourant et le sourire qu’il porte sur des humains qui ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir.

Du 19 au 23 novembre, l’Usine C se fera l’hôte d’un événement rare et exclusif. Nederland / Nouvelles scènes des Pays-Bas dresse un portrait taillé sur mesure de la scène néerlandaise. Cinq jours pour découvrir ce qui se crée aujourd’hui aux Pays-Bas en théâtre, en danse, en musique et en performance. Soixante-dix heures de spectacles pour en sonder l’âme et l’esprit. Parmi ceux-ci, le très sarcastique Co(te)lette de la chorégraphe Ann Van den Broek qui signe une réflexion clairvoyante sur le corps féminin, tiraillé entre le contentement de ses propres envies et la nécessité indomptable de plaire. Ou encore FREETOWN de la compagnie amstellodamoise Dood Paard, qui en s’inspirant du film Vers le sud de Laurent Cantet, questionne l’émancipation sociale et sexuelle dans nos sociétés gouvernées par l’oppression et le désespoir. Une création engagée et enragée, un incontournable de cette semaine dépaysante !

Après ce voyage décoiffant, Nicolas Cantin reprendra le flambeau de la création nationale. Jeune agitateur de la scène montréalaise, il signe des œuvres inclassables, ni danse et ni théâtre, tout en étant les deux à la fois. Après sa grinçante et audacieuse trilogie Trois Romances, le voilà de retour du 27 au 30 novembre avec CHEESE, un solo pour Michèle Febvre, interprète majeure de la nouvelle danse québécoise des années 70 et 80. Dans cette collaboration, la scène devient le lieu du dialogue intergénérationnel dans une ambiance de confidence. L’Usine C poursuit dans la veine de la jeune scène montréalaise montante en invitant pour une première fois en ses murs Jérémie Niel et sa compagnie Pétrus. Avec La Concordance des temps, présentée du 4 au 13 décembre, il s’attaque à l’adaptation du roman éponyme d’Evelyne De La Chenelière, et l’invite à partager la scène avec James Hyndman pour donner vie à cette histoire d’amour impossible.

2014 débutera en force avec la première nord-américaine de Face au mur du 23 au 25 janvier. Ce retour attendu d’Hubert Colas et de son «théâtre-scalpel» ne décevra pas. Trilogie tirée du répertoire grinçant de Martin Crimp, Face au mur réussit le bel exploit de marier sur scène avec humour la candeur et la cruauté qui habite les individus et la société. Christian Lapointe s’empare quant à lui des écrits de Marguerite Duras pour donner, en compagnie des comédiens Marie-Thérèse Fortin, Anne-Marie Cadieux et Jean Alibert, L’Homme atlantique (et La Maladie de la mort) du 13 au 16 février. Dans cette œuvre sensible, Christian Lapointe tente d’arracher Duras à son mythe, et entraîne le public dans une mise en abyme fascinante de la création qui magnifie la quête déchirante de l’amour entre les hommes et les femmes.

Dans la série des reprises, l’Usine C accueille avec grand plaisir Caligula_remix de Marc Beaupré.  Œuvre incontournable des dernières années, à mi-chemin entre le conte, la chorale, l’opéra et l’art dramatique, Caligula_remix est une adaptation osée de la pièce de Camus. Marc Beaupré ressuscite ce prince devenu monstre et fait de la scène une implacable métaphore du pouvoir autoritaire. À revoir sans modération du 26 février au 1er mars. Encore une première nord-américaine avec la venue de Grand magasin, compagnie française créant des objets scéniques loufoques, complètement en marge des sentiers battus.  Avec Les rois du suspense présenté du 5 au 7 mars, Pascale Murtin et François Hiffler triturent les codes de la représentation et nous accueillent dans leur joyeux univers foutraque.  Leur défi ? Faire monter le suspense tout en gâchant la surprise…

Avec Mayday remix, la chorégraphe et interprète Mélanie Demers conçoit un projet taillé sur mesure pour l’Usine C. En déconstruisant le répertoire de sa compagnie Mayday et en offrant des morceaux choisis à des artistes invités. Cette relecture insolite et esthétique des deux œuvres Junkyard/Paradis et Goodbye prendra l’affiche du 12 au 14 mars. Enfin, la magnifique Louise Lecavalier sera de retour pour présenter de nouveau So Blue, du 27 au 29 mars. Acclamée en Europe et lors du FTA 2013, So Blue est une œuvre radicale, brute et troublante. Vif comme la pensée, le corps dicte ici ses lois et transgresse ses limites, devenant « art vivant ». Louise Lecavalier et Frédéric Tavernini y plongent sans retenue, dans un état de grâce sans cesse renouvelé.

Finalement, la saison 2013-2014 s’achèvera en grand avec la 9e édition du festival Temps d’Images qui prendra d’assaut l’Usine C les 2 premières semaines d’avril 2014. Depuis sa création, Temps d’Images associe arts plastiques et arts de la scène et explore des territoires nouvellement cartographiés avec des aventuriers de toutes origines. Peu enclins à s’enfermer dans un genre unique, ils ont revisité les rapports scène/salle/écran sans jamais cesser de les bouleverser avec des créations emblématiques.  Cette 9e  édition sera ouverte sur le monde dans son éclatement et sa diversité; et si les détails de la programmation sont à venir en janvier 2014, on peut toutefois se réjouir de la présence de Marie Brassard qui avec Moving in this world crée un solo extatique pour la danseuse charismatique qu’est Sarah Williams. Un beau présage pour la suite…

Renseignez-vous sur les formules d’abonnement en composant le 514 521-4493 ou
via www.usine-c.comLieu pluriel et toujours habité par diverses manifestations artistiques contemporaines, l’Usine C se fera cette année l’hôte de trois événements remarquables.

Les 23 et 24 septembre, dans le cadre du Festival International de la Littérature, Paul-André Fortier, danseur et chorégraphe émérite et Malcom Goldstein, violoniste aux cordes sensibles, s’uniront pour une performance mélancolique à laquelle sont conviés des écrivains chargés de croquer en mot ce dialogue entre danse et musique. À l’issue du spectacle, une lecture des textes suivie d’une rencontre entre les artistes et les écrivains sur la question du passage du temps et de la transmission permettra de clore la soirée par des réflexions ouvertes et sensibles.

Du 23 au 26 octobre, AKOUSMA, le festival des musiques électroacoustiques envahira l’Usine C à la recherche des nouvelles sonorités.

Fidèle partenaire du Festival TransAmériques, l’Usine C ouvrira son plateau à quelques opus de la programmation 2014 entre le 22 mai et le 7 juin.