J’ai vu, en grande première, le film québécois très attendu Gabrielle de Louise Archambault qui a obtenu le prix du public au festival à Locarno en Suisse, en plus de remporter deux prix au Festival d’Angoulême, avant d’être présenté au festival international du film de Toronto. Ce film met en vedette en autres la très charismatique et joviale Gabrielle Marion-Rivard, Alexandre Landry, Mélissa Désromeaux-Poulin, Vincent-Guillaume Otis, Benoît Gouin, Sébastien Ricard, Marie Gignac et Isabelle Vincent, avec la participation de Robert Charlebois. Ce film sortira en salles le 20 septembre prochain. Mon appréciation du film se trouvera dans la section cinéma à partir de cette date.
Résumé
Gabrielle est une jeune femme atteinte du syndrome de Williams qui possède une joie de vivre contagieuse et un don exceptionnel pour la musique. Elle a rencontré son amoureux Martin (Alexandre Landry) au centre de loisirs où ils font partie d’une chorale et depuis, ils sont inséparables. Mais en raison de leur différence, leur entourage ne leur permet pas de vivre cet amour comme ils l’entendent. Au moment où le groupe se prépare pour un important festival de musique, Gabrielle fait tout pour prouver son autonomie et gagner son indépendance. Déterminée, elle devra affronter les préjugés et ses propres limites pour espérer vivre avec Martin une histoire d’amour qui n’a rien d’ordinaire.
Alexandre Landry (rôle de Martin)
Comment as-tu obtenu ce rôle et pourquoi voulais-tu le jouer? cliquez sur le lien pour entendre Alexandre parler de son audition : audition_alexandre
Comment cela se passait-il sur le plateau avec Gabrielle et les autres personnes membres de la chorale qui vivent avec une déficience? Cliquez sur le lien pour entendre parler du plateau et de la visite de Robert Charlebois : plateau_chorale
Dans le film, tu joues le rôle de Martin qui, lui aussi, vit avec une déficience, du style de celui de Gabrielle, le syndrome de William et tu le joues à merveille, mais sans caricaturer, ni exagérer. Comment t’es-tu préparé pour ce rôle? Cliquez sur ce lien pour entendre Alexandre parler de son inspiration : preparation_role_martin
Et qu’est-ce que c’est que le syndrome de William? « C’est assez complexe. C’est souvent des gens qui n’ont pas beaucoup de rapports sensoriels, de rapports spatio-temporels. Donc, s’orienter dans un magasin, par exemple et tenter de retrouver la sortie, cela peut être très difficile pour Gabrielle. Par contre, ces gens ont aussi des forces incroyables. Gabrielle, par exemple, c’est le chant. Elle chante comme une perle. Et elle a l’oreille absolue et elle peut apprendre une chanson en un temps éclair. »
Tu devais jouer l’amoureux de Gabrielle dans le film. N’y avait-il pas une peur que Gabrielle s’attache pour vrai à toi? « On a pensé à cela, mais rapidement, on est devenu plutôt frère et sœur. Depuis le début des festivals, on a voyagé ensemble, pour les entrevues aussi, on rigole ensemble, on discute, bref, elle est vraiment comme une sœur pour moi et ça, elle le sait. » Cliquez sur ce lien pour entendre la préparation pour les scènes plus intimes du film : preparation_scène_intime
Dans le film, tu dois également chanter. Est-ce que c’était un défi pour toi? « C’est sûr que le chant ce n’est pas ma principale force. Je chante dans la vie, j’y prends plaisir, mais je ne peux pas me qualifier de chanteur. Disons que j’ai dû travailler beaucoup. J’y ai mis des heures de travail. Comme je chantais avec Robert Charlebois et Gabrielle, j’avais le goût d’être bon. Donc, je chantais constamment chez moi, et je pense que mes voisins en bas de chez moi étaient tannés. Ils avaient hâte que mon film finisse (rires). »
As-tu d’autres projets en cours? « Je travaille sur divers projets, pas seulement comme acteur. Je travaille donc, avec un collectif, sur la production d’un truc qui s’appelle #changerlemonde. Ce sont des capsules web de bonheur associé aux médias sociaux, afin de tenter d’amener plus de contenus positifs sur les médias sociaux, parce qu’on trouve que Facebook est très cynique. On a donc le goût de changer cela. Aussi, on peut me voir dans le prochain film de Rodrigue Jean qui sortira probablement l’an prochain.»
On peut voir ces capsules web sur la page www.facebook.com/unmondeachanger
Louise Archambault (scénariste et réalisatrice)
Votre deuxième film a eu les mêmes producteurs et le même début de parcours, avec le festival de Locarno, que le précédent Familia en 2005. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps avant le 2e film? « Tout d’abord, j’ai eu des enfants, et ceci a retardé mes projets de cinéma. Puis…» Cliquez sur ce lien pour le savoir : pourquoi_si_long
La réaction dans les festivals est assez extraordinaire, vous attendiez-vous à cela? « Ben non. On ne s’attend jamais à ça. Tout ce que je peux espérer, c’est de faire le film le plus vrai possible, dans ma démarche. Je savais que je ne voulais pas faire un film dans le misérabilisme, ni trop édulcoré. Je sais que c’est un sujet délicat. Je voulais que ça passe et les enjeux sont sérieux. Je voulais pourtant en faire un film musical et sensoriel. Mais je ne savais pas comment je réussirais à rejoindre le public avec ça. Et en plus, de choisir des acteurs non professionnels, ce n’était pas évident… » Cliquez pour entendre la suite : reaction_producteurs
Vous utilisez la caméra à l’épaule pour suivre Gabrielle et les gens de la chorale entre autres. Et vous utilisez les gros plans et on est constamment dans la bulle des personnages. C’est voulu et très efficace par moment, (surtout lorsque Gabrielle se promène seule en ville) mais pourquoi au juste procéder ainsi? « Il y a deux raisons pour cela… » Cliquez sur ce lien pour le savoir : choix_camera_gros_plans
Quel a été le plus grand défi en faisant ce film? Car vous avez plusieurs scènes assez complexes comme le vendredi soir à la salle de danse et karaoké, le festival Mondial Choral ? « En fait, c’est le temps, le manque de temps qui est toujours le grand défi d’un film. Mais sinon… » Cliquez sur le lien pour connaître ce qui a été plus difficile à tourner: defi_du_film
Et le choix d’Alexandre pour l’amoureux de Gabrielle est excellent. « Oui, Alexandre c’est un cœur sur deux pattes. Il aime le monde et ça parait. C’est un gars généreux et tellement respectueux, que j’avais confiance en lui pour le rôle et pour être là pour Gabrielle. »
Et pour les scènes d’intimités, vous y êtes allés comment pour rassurer Gabrielle et sa mère aussi? Cliquez pour connaître comment ont été bâties ces scènes d’intimité : scenes_intimes
Gabrielle Marion-Rivard (Gabrielle)
Tu es vraiment choyé de te promener dans les festivals et te faire applaudir partout. Comment vis-tu ces évènements ces temps-ci? « Je vis ça comme un rêve. Depuis longtemps, je voulais devenir une actrice. Et là, c’est devenu un rêve qui s’est réalisé grâce à Louise Archambault et je la remercie du fond du cœur. Et en plus, ça me fait voyager dans les pays que je suis déjà allée et d’autres que je n’ai jamais vu avant. C’est donc un gros privilège pour moi.»
Comment as-tu aimé cette expérience de tournage? « C’était vraiment extraordinaire. J’ai connu une équipe vraiment formidable qui est devenue pour moi une grande famille. Je les aime beaucoup. »
Tu chantes à merveille, mais je sais aussi que tu danses aussi et que tu fais du théâtre, de l’impro, du mime. Qu’est-ce que tu aimes le plus faire? Cliquez sur ce lien pour connaître tous les talents de Gabrielle et sa passion Les Muses : passion_artistique
Les Muses : Centre des arts de la scène est une école unique en son genre qui offre une formation professionnelle en théâtre, danse et chant à des artistes vivant une situation de handicap.
Maintenant que tu passes à la télé, en entrevues, et bientôt sur grand écran avec ce film, est-ce que les gens commencent à te reconnaître dans la rue? Et aimes-tu ça? « Oui, beaucoup de gens me reconnaissent, près de chez, à Montréal, mais aussi de partout ailleurs. Eh oui, je trouve ça le fun, car ils voient que je suis une fille pas comme les autres. Et là, ça fait longtemps que je voulais faire un film et maintenant c’est à mon tour de prouver que je suis capable de faire quelque chose. Et là, je me croise les doigts pour pouvoir en faire d’autres films après. »
Et Alexandre, comment le trouves-tu? « Je l’adore! Pour moi, c’est comme un grand frère! Quand on est allé dans les festivals à Paris ou ailleurs, on jase ensemble, on a des fous rires ensemble. On s’adore!(rires)»
Marie Gignac (rôle de Claire)
On vous connaît ici à Québec surtout comme la directrice artistique du Carrefour international de théâtre. On vous voit peu à l’écran de télé ou cinéma. Comment avez-vous obtenu ce rôle? Et pourquoi avoir voulu ce rôle? Cliquez pour entendre Marie parler de son audition : audition_marie_gignac
Et comment était l’ambiance sur le plateau, avec tous ces gens qui n’ont, pour la plus plupart, aucune expérience de plateau? «Le tournage a été bien agréable, touchant et drôle à certains moments. En particulier les scènes de groupe, cela pouvait être long, c’est certain. Si quelqu’un n’avait pas le goût de dire sa réplique, il ne la disait pas et donc, ça nécessitait plusieurs prises. Mais au global cela a été un très beau plateau. Louise a vraiment été parfaite sur le plateau. Et les producteurs aussi Luc Dery et Kim McCraw, ils ont été formidables. Ils savaient tous dans quoi ils s’embarquaient et ils ont pris le temps de faire les choses. Cela a été tourné avec beaucoup de doigté, de tact et d’amour. »
Parlez-moi de votre personnage, Claire, la mère de Martin, qui n’est pas tellement chaude à l’idée de voir son fils et Gabrielle s’engager dans une relation amoureuse. Cliquez sur ce lien pour connaître le personnage de Claire : personnage_de_Claire
« Ce personnage représente en fait, beaucoup de gens qui peuvent avoir le même type de réaction ou de résistance face aux gens qui vivent avec une déficience ou un handicap. »
Que pensez-vous de l’accueil du film déjà partout dans les festivals, c’est formidable n’est-ce pas? Cliquez sur le lien pour savoir ce que Marie en pense : reaction_festival
Pour voir Marie Gignac à nouveau au théâtre, elle sera de la distribution de la pièce : Mois d’août Osage County au Théâtre du Trident de Québec du 4 au 29 mars 2014
Le film Gabrielle prendra l’affiche dans nos salles de cinéma le 20 septembre prochain.
Avec
Gabrielle Gabrielle MARION-RIVARD
Sophie Mélissa DÉSORMEAUX-POULIN
Martin Alexandre LANDRY
Rémi Vincent-Guillaume OTIS
Laurent Benoit GOUIN
Raphaël Sébastien RICARD
Mère de Gabrielle Isabelle VINCENT
Mère de Martin Marie GIGNAC
Intervenante au centre des loisirs Véronique BEAUDET
Avec la participation de Robert CHARLEBOIS
Grégory CHARLES
La Gang à RAMBROU
Les étudiants de l’École LES MUSES
Équipe Technique
Scénariste / réalisatrice Louise ARCHAMBAULT
Producteurs Luc DÉRY et Kim McCRAW
Distribution des rôles Lucie ROBITAILLE
Coach de jeu Félixe ROSS
Direction de la photographie Mathieu LAVERDIÈRE
Conception visuelle Emmanuel FRÉCHETTE
Conception des costumes Sophie LEFEBVRE
Musique originale et arrangements François LAFONTAINE
Chef de chœur et Hélène-Élise BLAIS
arrangements chorale
1er assistant à la réalisation Éric PARENTEAU
Maquillage Kathryn CASAULT
Coiffure Denis PARENT
Prise de son Pierre BERTRAND
Montage Richard COMEAU
Conception et supervision sonore Sylvain BELLEMARE
Mix sonore Bernard GARIÉPY STROBL
Producteur délégué Claude PAIEMENT
Directrice de production Marie-Ginette LANDRY
Superviseur de postproduction Erik DANIEL
Consultante au scénario Valérie BEAUGRAND-CHAMPAGNE
Production micro_scope
Distribution au Canada Les Films Christal
http://www.gabrielle-lefilm.ca/
Crédit photos : Lise Breton