Pour lancer la 43e saison du Théâtre du Trident, quoi de mieux qu’une nouvelle mouture retravaillée, remaniée de la pièce Les aiguilles et l’opium mettant en vedette le comédien Marc Labrèche dans une nouvelle mise en scène de Robert Lepage.
Résumé :
1949 : Cocteau écrit Lettre aux Américains dans l’avion qui le ramène en Europe tandis que le jazzman Miles Davis visite la France avec le bebop dans ses bagages.
Aujourd’hui (1989): un Québécois esseulé dans un hôtel de Paris tente d’oublier sa peine d’amour. Ses tourments affectifs trouvent écho dans la dépendance de Cocteau pour l’opium et de Davis pour l’héroïne.
Conçu, mis en scène et interprété pour la première fois en 1991 par Robert Lepage, ce spectacle solo avait été repris par la suite en 1994 avec Marc Labrèche. À l’époque, un seul acteur incarnait tous les personnages, dont Miles Davis sous forme d’ombre chinoise. En 2013, cette pièce a été retravaillée au niveau des textes, du décor, et de la mise en scène. Grâce à la technologie d’aujourd’hui, et le génie inventif de Robert Lepage et Ex Machina, on pouvait s’attendre à une œuvre théâtrale des plus élaborées en multimédia, tridimensionnelle, créant ainsi un style cinématographique hallucinant sur une scène de théâtre. On peut dire que le public est subjugué! À nouveau Robert Lepage crée un page d’histoire et se réinvente avec folie, fantaisie, illusion et beaucoup d’émotions.
Avec le scénographe Carl Fillion, Robert Lepage a créé un spectacle fantastique, à l’aide d’un cube qui tournoie sur lui-même, à tout moment et qui se transforme, grâce à la magie des images projetées et une panoplie de portes, fenêtre et lits escamotables, qui apparaissent et disparaissent au gré des scènes. À cela s’ajoute Wellesley Robertson III, qui interprète Miles Davis, un acrobate-acteur-danseur, qui grâce à son agilité, sa force acrobatique et un système de poulie, se promène autour, sur et dans cette structure cubique, tel un oiseau qui survole, un serpent qui glisse, une gazelle qui sautille, tout en interprétant Miles Davis jouant du saxophone. Magnifique performance.
Mais celui qui obtient toute notre attention, tous nos rires, toute notre admiration, est sans contredit Marc Labrèche. De par sa présence d’abord, Marc attire le regard, l’intérêt. Puis, de par son jeu tout en nuance, il nous fait rire un moment, pour nous émouvoir l’autre instant. Avec son personnage de Robert en 1989, on sent toute la douleur de sa peine d’amour, tout en rigolant de ses incartades avec la réceptionniste de l’hôtel au téléphone. Mais au-delà de tout cela, Marc Labrèche incarne également Jean Cocteau, en 1949, alors qu’il récite sa lettre aux Américains, et là, avec un ton de voix différent, fort à propos, on découvre une fantaisie magique et ludique, qui est accentuée par les illusions créées dans le cube. Ainsi, on voit Cocteau écrire dans le ciel, ou bien suspendu au bord d’une fenêtre d’un gratte-ciel. C’est complètement ludique et cela cadre bien avec ce qui est raconté. Une performance plutôt physique pour Marc Labrèche qui doit lui aussi apprivoiser les poulies et l’équilibre et nous démontre, une fois de plus, qu’il est un acteur exceptionnel.
En parallèle à ces deux histoires, on a la musique sensuelle, réconfortante et sublime de Miles Davis, et son histoire d’amour avec Juliette Gréco. Tout cela créé une belle atmosphère où s’entremêle l’amour, le jazz, la poésie, bref, l’art sous toutes ses formes.
La pièce Les Aiguilles et l’opium de Robert Lepage est une production d’Ex Machina en coproduction avec le Théâtre du Trident, le Canadian Stage et le Théâtre du Nouveau Monde.
Interprète : Marc Labrèche
Le performeur Wellesley Robertson III
Conception
Scénographie : Carl Fillion
Costumes : François Saint-Aubin
Éclairages : Robert Lepage
Musique : Jean-Sébastien Côté
Projections : Lionel Arnould
Assistance à la mise en scène : Normand Bissonnette
Accessoires : Claudia Gendreau
Assistance aux éclairages : Bruno Matte
Les Aiguilles et l’Opium est présenté du 17 septembre au 12 octobre 2013 au Théâtre du Trident, ainsi que le samedi 14 septembre à 20 h et le dimanche 15 septembre à 15 h.
De plus, trois supplémentaires sont maintenant en vente sur le réseau Billetech. Les représentations sont prévues les 16, 17 et 18 octobre à 20 heures.
Les billets sont en vente à la billetterie du Grand Théâtre de Québec (418 643.8131) et sur tout le réseau Billetech.
Théâtre du Trident
Ex machina
crédit photos : Nicola-Frank Vachon
