Ma mère est un flamant rose de Francine Ruel

Ma mère est un flamant rose
Ma mère est un flamant rose

Après avoir comblé son public avec la trilogie du bonheur, cette magnifique œuvre de fiction, humoristique et touchante : Et si c’était ça, le bonheur? Maudit que le bonheur coûte cher! Et Bonheur, es-tu là ?, voilà que Francine Ruel nous présente Ma mère est un flamant rose, son premier récit qui esquisse un portrait de celle qui a été sa mère… et son père à la fois.

Bien que ce soit ses souvenirs de sa mère, anecdotes, réflexions et brides de moments joyeux, humoristiques ou dramatiques que Francine Ruel nous raconte dans ce livre, elle ne nous le raconte pas au JE, mais plutôt avec un narrateur qui raconte la vie de Mado et ses cinq enfants, dont Franchon (soit le surnom d’elle-même Francine Ruel), comme si elle voulait qu’on oublie que Franchon c’est bel et bien elle, mais plutôt un personnage de son histoire qu’elle raconte. Cela m’a plutôt surpris, mais je m’y suis vite adapté.

Ce livre est un véritable bel hommage que Francine fait à sa mère. On sent tout l’amour que Francine lui porte pour les sacrifices qu’elle a faits pour ses enfants, la reconnaissance qu’elle lui voue pour toutes ses belles leçons de vie, la fierté qu’elle éprouve pour la vie qu’elle a menée et les choses qu’elle a accomplies.

Ces brides de vie, elle nous les raconte candidement, de manière éparpillée, comme de petits tableaux dépeignant un moment précis, une anecdote, une impression.

On découvre que la fibre féministe de Francine lui vient de sa mère, qui bien que fragile d’allure, était une femme forte qui ne s’en laissait pas imposer, que l’humour de Francine ainsi que son ouverture d’esprit face aux gens différents (ethnie, orientation sexuelle, statut social) lui viennent probablement également de sa mère qui ne jugeait personne et acceptait tout le monde.

Bien que ce soit un livre qui décrit sa mère, on en apprend par le fait même beaucoup sur Francine, elle-même. Elle n’hésite pas à raconter autant ses mauvais coups, comme ses bons. Donc, on apprend que Franchon était souvent punie à l’école pour avoir trop parlé ou dérangé les autres et devait faire des copies à répétitions en retenue. Mais c’est aussi grâce à ces punitions qu’elle a découvert la beauté des mots, quand il fallait qu’elle copie les définitions du dictionnaire.

Mais ce qui me plait le plus dans ce livre, c’est l’humour, l’amour, les émotions qu’on y retrouve. Un de mes chapitres préférés est celui de la toute première fois, alors que Franchon raconte comment sa mère l’a accueilli la fois où cette jeune fille de 16 ans a découché. J’en ai eu des frissons de bonheur. J’ai adoré également toutes les leçons de vie que Mado inculquait à ses filles. Comme le jour où Franchon devait décrire son jardin en classe un jour. Grâce à sa mère, elle a appris qu’il ne sert à rien d’être riche si on ne sait pas apprécier ce que l’on possède.

Le seul défaut de ce livre je dirais, c’est qu’il est trop petit et se lit trop vite. Tel un succulent dessert au chocolat, je l’ai savouré lentement, en lisant un ou deux chapitres par soir, histoire de faire durer le plaisir de lire et de découvrir les secrets de ce petit bout de femme qui, à 32 ans s’est retrouvé seule à élever 5 filles, dans les années où les femmes de carrières et les mères monoparentales n’étaient pas communes ni un modèle privilégié.

Voici comment Francine décrit sa mère : 

« Elle était minuscule et elle prenait toute la place. Avec sa voix rauque, voix de fumeuse, voix de femme déterminée, elle en imposait du haut de ses cinq pieds, juchée en permanence sur des talons aiguilles. Elle passait ses journées debout, à travailler sans relâche, et ce n’est qu’une fois à la maison, brisée de fatigue, qu’elle acceptait de descendre de cette plateforme qui semblait lui permettre de tout contrôler, de tout diriger. L’homme de la maison, c’était elle, Mado, ma mère. Enfin, ce qu’était devenue ma mère, après ».

Francine Ruel
Francine Ruel

Avec Ma mère est un flamant rose, la comédienne, animatrice et auteure Francine Ruel signe son premier récit. Elle a écrit pour la télévision, le théâtre, le cinéma et la chanson, et a publié douze autres ouvrages, dont la trilogie du bonheur qui s’est vendue à plus de 210000 exemplaires.

 Nombre de pages : 176 pages
Prix 24.95$

Édition Libre Expression

http://www.editions-libreexpression.com

 

Crédit photo de Francine Ruel : Julien Faugère

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