Pour son troisième album de jazz en français, Caroline Nadeau a choisi de chanter uniquement dans la langue de Molière et tant qu’à faire, elle a choisi d’adapter onze chansons québécoises et de proposer deux créations originales (Belle Naïma et L’étincelle dans la noirceur). Il peut être surprenant de redécouvrir nos classiques (Sylvain Lelièvre, Pierre Bertrand, Jean Lapointe, Céline Dion, Ariane Moffat, Daniel Bélanger, Daniel Lavoie, Fabienne Thibault, Richard Desjardins, Gilles Rivard et Richard Seguin) sous une forme jazzy, mais à entendre l’artiste chanter, cela nous persuaderait presque qu’ils ont été écrits pour ça.
Mêlant sa voix au piano, Caroline Nadeau puise dans ses émotions pour nous amener dans les différents univers des treize pièces de son opus. Que ce soit à travers les grands classiques québécois ou à travers ses compositions originales, elle a le ton juste. Sa surprenante interprétation de Vole de Céline Dion est bel exemple de sa relecture des chansons. Repoussant les limites du jazz avec Belle Naïma qui sonne clairement country-folk et L’étincelle dans la noirceur qui s’inscrit plutôt dans la dansante bossa, l’artiste nous montre une fois encore qu’elle possède de multiples talents et que les musiciens qui l’entourent, Bill Mahar (trompette et bugle), Jean Boutin (flûte, clarinette et saxophone ténor), Daniel Lacoste (guitares acoustique et électrique, banjoline et lap steel), John Sadowy (piano), Karl Surprenant (contrebasse), Jim Doxas (batterie et rebolo) et Joanna Peters (percussions), sont d’une qualité exceptionnelle. Si vous vous ennuyez parfois des chansons de chez nous, redécouvrez-les à travers Chansons pour durer toujours pour Caroline Nadeau.
