Mauvaise foi de Marie Laberge

Mauvaise foi
Mauvaise foi

Après avoir écrit Sans rien ni personne en 2007, avec les personnages de Patrice Durand et Vicky Barbeau, le duo d’enquêteurs policiers, voilà que Marie Laberge récidive dans le même style de polar, avec ce tout nouveau roman où tout laisse présager que l’Église et ses dirigeants ont un lien particulier avec cette affaire. En ces temps difficiles de discussion autour d’une charte des valeurs, de signes ostentatoires et la désertion des Églises dans notre société moderne, voilà donc une histoire au goût du jour, avec ce 11e roman qui parle d’abus de pouvoir, d’abus sexuel, d’homosexualité et de confiance, avec une touche d’humour et beaucoup d’exploration de la nature humaine et des blessures d’une vie.

Résumé

En 1985, dans le paisible village de Sainte-Rose-du-Nord, une femme aimée et respectée de tous est sauvagement assassinée. Un coupable est tout de suite identifié. En dehors de la brutalité du meurtre et de la faiblesse des preuves, c’est une enquête sans histoire qui se solde par une résolution rapide. Mais toute la vérité a-t-elle été faite ? Et comment la débusquer dans une si petite communauté où chacun protège pieusement ses arrières ? Vingt-deux ans plus tard, quand un proche de l’accusé demande au commissaire français Patrice Durand de revoir les conclusions de l’enquête québécoise, celui-ci s’empresse d’accepter et de s’allier les talents de la détective Vicky Barbeau de la Sûreté du Québec. Les trois jours de congé de l’Action de grâces suffiront-ils à ces deux acharnés pour distinguer la bonne foi de la mauvaise ?

J’avais adoré le roman Revenir de Loin de Marie Laberge, alors, même si je ne suis pas friande des enquêtes policières, je me suis lancée dans ce tout nouveau roman. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le roman précédent de 2007 pour apprécier celui-ci. Mais ceux qui aimeront celui-ci seront sûrement tentés d’aller découvrir cet autre polar de Marie Laberge.

Personnellement, je dois dire que les enquêtes policières m’ennuient foncièrement et ce livre n’a pas fait exception. Cependant, je dois admettre que Marie Laberge est une romancière sans pareil. Le duo de policiers que forment Patrice et Vicky est parfait. Ils sont diamétralement opposés, dans leurs manières d’agir et de faire parler les gens, mais ils se respectent mutuellement et se complètent très bien pour accomplir leurs tâches. Et surtout, il y a un bel humour que Marie fait transpirer entre les deux. Des répliques très drôles, taquines, qui détend l’atmosphère souvent lourde et tendue, dû à la nature des crimes et des événements qu’ils tentent d’élucider et le peu de temps qu’ils ont pour le faire.

De plus, la plume très habile de Marie Laberge nous permet d’imaginer cette belle région du Saguenay, ses paysages d’automnes magnifiques et ses habitants au passé parfois trouble et aux diverses blessures accumulées.

Ce roman parle de la foi, d’où le titre en partie. La foi en soi, la foi en l’autre (confiance). Mais aussi cela parle des gens de bonne foi et de mauvaise foi, ainsi que de la Foi (la religion) et même les préjugés que l’on a en nous qui nous font perdre la foi en quelqu’un ou quelque chose.

Il y a aussi derrière cette enquête, ces crimes, un autre sujet bien ancré, qui concerne la psychologie des personnages. On parle d’abus sous toutes ses formes (sexuel, mental, de pouvoir). Ces abus existent, car, on le comprend bien avec ce livre, ce sont des gens qui se font inspirer confiance de par leur statut, leur métier, leur réputation, et qui profitent de la bonté, de la vulnérabilité, du manque de confiance des autres. Et on comprend toute la dynamique qu’il y a entre agresseurs et abusée, entre profiteur et victime.

Donc, pour les amateurs de polars, d’intrigues policières, de meurtres, d’enquête, agrémentés d’un soupçon d’humour et des dialogues rythmés, vous serez choyés. Ce livre vous tiendra en haleine tout au long de ses 300 pages.

Marie Laberge
Marie Laberge

Marie Laberge a d’abord été connue du public comme comédienne, avant de se consacrer à l’écriture et à la mise en scène. Elle est l’auteure de plusieurs romans et pièces de théâtre qui lui ont valu une rare complicité avec ses lecteurs. Sa pièce C’était avant la guerre à l’Anse-à-Gilles a obtenu le Prix du Gouverneur général en 1981 et, au fil des années, ses romans ont remporté de nombreux prix du public. Elle a également reçu le prix Ludger-Duvernay 1997 de la Société Saint-Jean-Baptiste pour l’ensemble de son œuvre, a été nommée Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2004 et a été faite Officier de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture de France. Sa célèbre trilogie Le Goût du bonheur s’est vendue à plus de 900 000 exemplaires dans la francophonie. Mauvaise foi est son onzième roman.

Nombre de pages : 304

Prix : 26.95$

Éditions Québec-Amérique

http://www.quebec-amerique.com/

 

Le site marielaberge.com  est  en ligne depuis le 15 octobre, et ses livres numériques y sont en vente.