Duceppe Sunderland – Serge Postigo dirige Catherine-Anne Toupin

Catherine-Anne Toupin
Catherine-Anne Toupin

Bienvenue à Sunderland, petite ville du nord de l’Angleterre. Sally, ex-Miss Sunderland, a un besoin criant d’argent. Si elle ne trouve pas de travail, on va lui enlever la garde de sa petite sœur autiste, les autorités jugeant qu’elle serait plus en sécurité à l’hôpital.  Les temps sont durs dans une petite ville où le football et la bière sont les meilleures drogues contre le chômage. Sally ne voit qu’une solution à son problème : devenir mère porteuse. À la sauce Full Monty, cette comédie sociale explore le pouvoir du don de soi, de l’amour inconditionnel et de l’esprit de solidarité. Sunderland, une œuvre vraie, solide et incontournable.

L’énergie du désespoir

Dans la veine du cinéma britannique social-réaliste de Ken Loach ou Mike Leigh, Sunderland met en scène des personnages aux prises avec une cruelle réalité quotidienne qu’ils font éclater à grands coups de rire et d’élan solidaire. Car outre le football et la bière, seules distractions dans la grisaille ambiante, quoi de mieux que le rire pour se sauver d’une vie vouée à la morosité ? L’humour décapant et la langue gouailleuse des personnages hauts en couleur imaginés par Clément Koch insufflent une humanité truculente à ce tableau d’une Angleterre populaire dévastée par la crise. Sally et Ruby, alliées indéfectibles, opposent à la rudesse du climat et des hommes, leurs tenues loufoques et leurs répliques cinglantes. Avec une sensibilité à fleur de peau et l’énergie du désespoir de ceux qui n’ont plus rien à perdre, elles transforment leurs drames en situations hilarantes et révèlent une humanité touchante.

Des étoiles dans la nuit…

Pour cette première mise en scène chez DUCEPPE, Serge Postigo s’est offert une distribution cinq étoiles faite de collaborateurs de longue date et d’étoiles montantes de la scène québécoise. Si le metteur en scène dit être tombé en amour avec la pièce de Clément Koch, nul doute que le public sera frappé du même mal le soir de la première.

Dans le rôle de Sally, Catherine-Anne Toupin (Mémoires vives, Unité 9) s’en donne à cœur joie avec ce personnage exubérant, à mille lieues de celui de la maîtresse de maison qu’elle incarnait récemment chez DUCEPPE dans L’esprit de famille. À ses côtés, faisant son entrée chez DUCEPPE, Karine Belly, actrice française et québécoise d’adoption que l’on a vue dans Chantons sous la pluieBoeing Boeinget L’Avare, est Ruby, la meilleure amie joviale devenue experte en téléphone rose. La petite sœur autiste et protégée de la maison, Jill, est interprétée avec finesse par la jeune Marie-Ève Milot que l’on retrouve avec plaisir après sa performance remarquable dans Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges à l’automne 2012Dans le rôle de Miss Gallagher, l’assistante sociale froide et revêche, DUCEPPE est ravie d’accueillir pour la première fois Debbie Lynch-White, révélation de la télésérieUnité 9, ainsi que Marie-Claude Michaud, que l’on a vue récemment au cinéma dans le film Gabrielle, et qui incarne Mary Mawln, la mère fantomatique de Jill et Sally. Frédéric Blanchette, ce comédien, également metteur en scène (À présent et L’espérance de vie des éoliennes chez DUCEPPE), que l’on a aimé au cinéma (Louis Cyr, Horloge biologique) comme à la télévision (Toute la vérité, Tu m’aimes-tu?) joue Gaven, l’ami de la famille et prétendant un peu gauche. Eloi ArchamBaudoin (Frères de sangchez DUCEPPE, Geronimo StiltonTrauma, Unité 9) et Henri Pardo (19-2, Unité 9, Toute la vérité) jouent quant à eux le couple homosexuel londonien catapulté dans la réalité bien peu rose de Sunderland.

Sunderland: De Clément Koch Mise en scène et adaptation de Serge Postigo

Avec Catherine-Anne Toupin, Eloi ArchamBaudoin, Karine Belly, Frédéric Blanchette, Debbie Lynch-White, Marie-Claude Michaud, Marie-Ève Milot, Henri Pardo

Photo: courtoisie