Le sous-sol du Cercle se transforme en salon pour une rencontre sur la nordicité

Marie-Andrée Gill, Jean Désy et Serge Bouchard à l'événement Tenir Salon
Marie-Andrée Gill, Jean Désy et Serge Bouchard à l’événement Tenir Salon

C’est grâce à Productions Rhizome en partenariat avec le Cercle que Serge Bouchard a tenu salon durant une formidable soirée en compagnie des auteurs Jean Désy et Marie-Andrée Gill pour s’entretenir au sujet de la nordicité. Les quelques 100 personnes rassemblées pour l’occasion ont vécu de beaux moments de poésie et de réflexion sur le rapport à l’écriture et au territoire nordique québécois.

Sans aucune prétention, l’anthropologue a mené de main de maître des discussions fondamentales sur la prise de conscience de la nordicité à travers des textes choisis et récités par Alexandre Bacon et par le directeur de Productions Rhizome. La table (de salon) était mise pour une envolée poétique sur la beauté des espaces, ceux qui n’appartiennent à personne, mais qui sont pourtant remplis de richesses.

À travers des propos imagés et avec une dynamique complicité entre les invités, les spectateurs se sont embarqués dans une virée en skidoo jusqu’à Kuujjuaq, où les mots se mêlaient à la neige et aux épinettes noires. Bouchard, conteur expérimenté, avait la répartie facile, et nous avions parfois l’occasion de croire que toutes les discussions avaient été savamment orchestrées et qu’elles suivaient le fil tranquille d’une discrète rivière du Grand Nord, remous inclus.

Cette rencontre fut aussi le moment pour la découverte d’une auteure poétique, Marie-Andrée Gill, qui a mis au monde Béante, son premier recueil, en 2012. Elle s’est fait remarquer par son écriture économe de mots mais débordante d’images. Originaire de Mashteuiatsh, elle était la plus nordique des invités, et aussi la plus jeune, mais les vieux routards Désy et Bouchard ont démontré un respect indéniable pour sa plume et ses interventions.

Les idées maîtresses de la rencontre ont été la beauté du Nord, l’imaginaire nordique et le voyage dans l’inconnu, la mythification du Nord et de ses routes, la prise de parole des peuples autochtones et leur évolution, la poésie et sa façon unique de s’approprier un territoire, probablement la seule qui permette de vraiment s’ancrer dans cette immensité québécoise dont nous sommes une infime partie. Nous semblons être à la croisée des chemins, où la perception de notre richesse s’illumine de l’apport de nos concitoyens autochtones et de la métisserie ancestrale qui a forgé notre identité québécoise. Le dernier documentaire vidéo de Mélanie Carrier et d’Olivier Higgins, Québékoisie, reprend bien cette réflexion identitaire.

Nous aurions aimé en avoir plus, que ces moments de recueillement durent encore, mais il faudra poursuivre nos pensées en d’autres temps et d’autres lieux. Pour goûter à une mise en scène différente du Nord, vous pourrez suivre Jean Désy dans sa prochaine soirée poétique Ô nord mon Amour, le 12 mars au Studio P. Vous pourrez aussi assister au 3e événement Tenir Salon le 16 mars prochain. Catherine Mavrikakis tiendra salon au Cercle en compagnie de ses invités, Nicole Brossard et Nathanaël sur le thème « Le féminin ».

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Crédit photos: Yannick Lepage