«Cette pièce va probablement susciter des réflexions, des débats, des émois et des prises de position. Tant mieux! Elle va sûrement nous obliger à nous questionner sur le pardon, la vengeance, le tragique, la blessure, l’inacceptable.»
Pour Jacques Leblanc, Directeur artistique, la pièce aura peut-être pour effet de nous faire comprendre plus en profondeur ce que vivent les victimes d’actes criminels.
La pièce se passe en Angleterre. Une enfant disparaît. Vingt ans passent sans que personne n’ait de ses nouvelles. Sa mère garde espoir de la revoir jusqu’au jour où elle apprend qu’on vient de retrouver son corps et celui de beaucoup d’autres enfants disparus. Une psychiatre et chercheuse se penche sur le cas du meurtrier. Les chemins de la mère, de la scientifique et de l’assassin se croisent dans une cellule de prison, là où on tentera de comprendre un acte aux conséquences dévastatrices.
Bouleversant récit de la vie face à l’inacceptable, Frozen parle avec délicatesse de la perte, du deuil et de la guérison.
Le débat suscité par les commentaires controversés du sénateur Piere-Hugues Boisvenu en 2012 («Il faudrait que chaque assassin ait le droit à sa corde dans sa cellule») a convaincu le metteur en scène Jeremy Peter Allen que les enjeux de la pièce résonneraient auprès d’un public québécois, même si le récit se déroule en Angleterre.
Frozen propose et le pardon et la revanche comme options..
Nous sommes accueillis par des images de glace, nous sommes à l’aéroport, dans un avion, parfois dans un jardin mais souvent dans une prison, oû nos trois personnages nous mettront dans le coeur de l’action. Cette action nous est livrée par des monologues, avec en arrière-scène des vidéos, qui permettent aux spectateurs de bien suivre le cours des échanges, exercice pas toujours facile, étant donné la complexité des réflexions que la pièce suscite.
Trois personnages. Ralph (Éric Leblanc), un meurtrier intelligent et pervers, Nancy ( Marie-Ginette Guay), une mère qui pardonne et qui en même temps veut se venger, une mère triste et heureuse. Elle est évidemment brisée par la douleur mais également rongée par la haine et la culpabilité. La psychiatre Agnetha (Nancy Bernier), par qui passe les quelques moments d’humour, est une brillante psychiatre qui inscrit Ralph dans une étude qui a pour but de démontrer que les criminels de son acabit sont, en fait, des malades et que leur état peut se vérifier de manière clinique. Le personnage de la psychiatre n’est pas très attachant. Elle nous permet de faire le lien avec le titre de la pièce et les thèmes qui y sont développés, dont la « zone arctique du cerveau». Le quatrième comédien est Simon Larouche dans le rôle du gardien et que nous retrouverons dans le film de Stéphane Lafleur Tu dors Nicole.
Frozen, au théâtre de la Bordée, du 4 au 29 mars 2014.
Distribution
Texte : Bryony Lavery
Traduction et mise en scène : Jeremy Peter Allen
Assistance à la mise en scène : Elizabeth Cordeau Rancourt
Avec
Nancy Bernier
Marie-Ginette Guay
Simon Larouche
Éric Leblanc
Conception
Décor : Bernard White
Assistance au décor : Amélie Trépanier
Costumes : Julie Levesque
Maquillages : Catherine Carré
Lumières : Projet Blanc / Laurent Routhier
Musique originale : Stéphane Caron
Vidéographie : Jeremy Peter Allen et Francis Papillon
Programmation Millumin : Keven Dubois
Le théâtre de la Bordée
315, rue Saint-Joseph Est
Québec (QC) G1K 3B3
Téléphone : 418 694-9721
Télécopieur: 418 694-9737
Courriel : info@bordee.qc.ca
Crédit photos: Ianis Delpla
Galerie photos: www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157641889261834/
