Entrevue avec les artisans du film La Garde, qui prend l’affiche aujourd’hui au cinéma

Paul Doucet dans le film La Garde
Paul Doucet dans le film La Garde

C’est aujourd’hui, le 4 avril, que prendra l’affiche en salle, le tout nouveau long-métrage de Sylvain Archambault, La Garde. Ce huis clos qui met en vedette Paul Doucet et le jeune Antoine L’ Écuyer traite de la détresse des pères sans droit de garde de leurs enfants et c’est un sujet délicat, tabou et très actuel. 

 Synopsis

Un homme qui a perdu le droit de voir son fils depuis cinq ans, décide de tenter le tout pour le tout afin de renouer avec lui. Il décide de l’amener à la chasse. L’homme de 45 ans et son fils de 15 ans se retrouvent loin dans la forêt et traverseront de déchirantes épreuves.

 

Mon appréciation du film est disponible via ce lien :

https://info-culture.biz/2014/04/04/le-film-la-garde-prend-laffiche-des-aujourdhui-un-sujet-tabou-mais-dactualite-a-voir-absolument/

 

Questions pour Paul Doucet (rôle de Luc le père)

Qu’aimiez-vous dans l’idée de jouer ce personnage? «D’abord, de travailler sur un sujet comme celui-là, c’est super intéressant. Quand on peut mettre notre art au service de plus grand. Ce n’est pas juste un divertissement ce film. C’est un film qui a une portée sociale importante, qui traite d’un sujet qui est trop souvent balayé sous le tapis (pour citer Sylvain Archambault lui-même). La détresse des pères qui n’ont pas accès à leurs enfants, c’est un sujet tabou dont on parle plus ou moins. On en entend généralement parler lorsqu’il est trop tard dans les faits divers et les premières pages de journaux… Aussi, comme père moi-même, cela m’interpellait… car le geste qu’a commis ce père dans le film pour perdre la garde de son enfant, ce n’est relativement pas si épouvantablement grave pour les conséquences que cela a eu pour lui par la suite.» Écoutez la suite de son commentaire sur du role qui l’interpelle : 

Étiez-vous surpris de savoir que Sylvain Archambault vous voyait depuis le début dans ce rôle?  « C’est toujours un privilège quand quelqu’un nous fait confiance et désire travailler avec nous. » écoutez le commentaire sur la genèse du rôle : 

Et vous avez joué pour la première fois avec Antoine L’Écuyer. Comment s’est faite la chimie entre vous deux? Ecoutez  le commentaire de Paul Doucet sur le fait de jouer avec Antoine : 

Il y a une et même plusieurs scènes qui semblent difficiles à jouer, en tout cas, difficiles pour nous à regarder. Est-ce cela le plus grand défi dans ce rôle, de jouer ces scènes physiques et douloureuses? « Je ne sais pas trop… Je prends un plaisir fou à faire mon métier et plus la scène est un challenge, plus ça m’intéresse d’aller voir ma capacité à mener ce rôle adéquatement. C’est certain aussi que j’étais extrêmement en confiance avec Sylvain et je ne perdais pas mon énergie pour rien. Sylvain tourne d’une façon très efficace. Il tourne rapidement. Il est très exigeant, mais il ne perd pas de temps. Et une fois qu’il a ce qu’il veut, on passe à autre chose. Et en plus, il éclaire pour 360 degrés, et il fait bouger son caméraman. Il change même de lentille sans couper, pour que tout le monde reste dans l’énergie qui est en train de se passer. Donc, les scènes cruciales, difficiles, on les a tournées en une avant-midi. »

Dans le film, est-ce que c’est vraiment Antoine qui vous transportait la plupart du temps dans le brancard? « Oui bien sûr et pour lui, ce fut aussi un tournage exigeant. » Écoutez la suite du commentaire avec une anecdote de tournage : 

Vous avez vous-même deux garçons. Est-ce que vous vous êtes demandé comment vous auriez pu réagir si vous étiez dans la même situation que votre personnage, envers vos fils?  Écoutez son commentaire sur ce questionnement : 

Sylvain Archambault le réalisateur
Sylvain Archambault le réalisateur

Questions pour Sylvain Archambault (réalisateur)

D’abord bravo pour ce film. On en ressort crispé, tendu, épuisé et surtout énormément ému, une boule dans la gorge. Ouf!

Sylvain renchérit : « Moi, je dois vous avouer que j’ai vu ce film au moins 100 fois, si on compte tout le temps qu’on a pris à le faire, et le monter. Et encore hier, lors de la première à Montréal à la fin du film, j’avais encore le motton, j’étais encore autant touché. Il se passe quelque chose dans ce film, à la fin du film, c’est très humain et les comédiens sont tellement bons qu’on y croit tellement et qu’on vit avec eux ce qui se passe. »

Pourquoi vouliez-vous écrire cette histoire justement, parler de ce sujet assez tabou en fait? Écoutez son commentaire sur la detresse masculine qui lui tient à coeur : 

« Depuis des siècles, on écrit des pièces de théâtre, des films ou même des livres, sur des drames passionnels. Un homme tue sa femme en flagrant délit avec son amant. Ces crimes passionnels, l’humanité le comprend. Il l’aimait tellement, et dans un moment de colère, il a tué sa femme et son amant. Mais ils ne parlent jamais de l’infanticide. C’est comme une tare de l’humanité. On ne veut pas voir cela chez nous, dans nos comportements humains. Cette laideur, ce défaut chez l’être humain d’aller tuer ses propres enfants. Je suis moi-même père de 4 enfants (les 2 miens et ceux de ma conjointe) et je ne peux pas concevoir de leur faire du mal. Mais je ne peux pas concevoir de les perdre non plus. Et je me dis que si je perdais mes enfants d’une manière injuste, qu’est-ce que je ferais?Et je n’ai aucune réponse. Je ne sais pas si je pèterais mes plombs. Je ne sais pas si je transgresserais la loi pour me rapprocher d’eux. »

Vous travaillez à nouveau avec entre autres Ian Lauzon pour le scénario du film, pourquoi ne pas avoir écrit le scénario vous-même puisque vous en aviez l’idée? « Parce que ce n’est pas mon métier. Je suis un réalisateur avant tout et je connais mes limites. Oui, j’ai démarré l’idée, j’ai écrit les grandes lignes de la trame, du sujet, mais ensuite, je suis allé voir Ian Lauzon avec qui j’ai eu une belle collaboration sur Piché entre ciel et terre. J’ai adoré travailler avec lui. Et j’ai même un prochain projet que j’ai débuté avec lui, Les Marteaux. En fait, j’ai deux scénaristes principaux avec qui j’aime bien travailler. Jacques Savoie, avec qui j’avais fait Les Lavigeur. On va justement faire un film ensemble sur le grand verglas de 1998. On vient de savoir il y a 2 jours qu’on va avoir une partie du financement. Et l’autre scénariste c’est Ian Lauzon. Il est quelqu’un qui écrit très vite et c’est ce dont j’avais besoin pour ce film. Il s’est donc entouré de 2 autres collègues (Daniel Diaz et Ludovic Huot)  et ensemble ils ont écrit le scénario en 6 semaines. C’est spectaculaire! Donc, ce film a été écrit en urgence et il a été tourné avec seulement 14 jours de tournage, alors que d’habitude on devrait en avoir au moins le double. Mais je voulais cette urgence-là. Elle nous a bien servi, car le sujet est urgent. C’est tabou, mais il faut en parler. Et je pense bien que je suis le premier à le faire.»

Pourquoi pensiez-vous dès le départ à prendre Paul Doucet pour ce rôle? «Parce que Paul a l’air de l’homme normal et je voulais d’un homme ordinaire pour ce rôle, car ce sont les gars ordinaires qui pètent les plombs un jour et non pas le psychopathe. C’est un trop-plein de colère, de détresse qui fait verser l’homme ordinaire dans la folie momentanée.»  Écoutez la suite et le casting aussi pour Antoine L’Écuyer : 

Quel a été votre plus grand défi dans ce film? Écoutez-le parler des défis de réaliser ce film :  

Produit par Cité Amérique et distribué par les Films Christal (sous-distribution Les Films Séville), LA GARDE prendra l’affiche au Québec le 4 avril prochain.

Paul Doucet et Sylvain Archambault
Paul Doucet et Sylvain Archambault

FICHE ARTISTIQUE

SAM BISAILLON Antoine L’Écuyer

LUC BISAILLON Paul Doucet

SYLVIE BISAILLON Sandrine Bisson

MAÎTRE GINGRAS Michèle Sirois

YVES Stéphane Breton

 

FICHE TECHNIQUE

RÉALISATEUR Sylvain Archambault

SCÉNARIO Ian Lauzon, Daniel Diaz et Ludovic Huot

PRODUCTEURS Lorraine Richard et Luc Martineau

PRODUCTEURS EXÉCUTIFS Richard Speer et Josée Vallée

DIRECTEUR PHOTO Christophe Graillot

DIRECTEUR ARTISTIQUE Patrice Bengle

SON Jean-Philippe Bérubé

MONTAGE Yann Thibaudeau

COSTUMES Guy Lemieux

DISTRIBUTEUR Les Films Christal (sous-distribution Les Films Séville)

STUDIO DE PRODUCTION Cité-Amérique

Durée : 89 minutes

www.lagarde-lefilm.com

Crédit photos : Réjeanne Bouchard