Dubosc …. dans tous ses états à Montréal

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Franck Dubosc sur la scène du Théâtre Saint-Denis

C’est devant une salle comble au Théâtre Saint-Denis de Montréal que Franck Dubosc présentait son spectacle À l’État sauvage la veille du jour de Pâques. Connu au Québec pour ses prestations aux Galas Juste pour rire, avec ou sans Stéphane Rousseau, il a su conquérir le public québécois non seulement avec ses mirettes couleur azur et sa tête de beau gars mais aussi avec son charme attachant.

Dans À l’Etat sauvage, Dubosc se retrouve sur une île déserte … en manque de tout et très seul! D’entrée de jeu, on comprend que Dubosc ne fera pas que du stand-up au milieu d’une scène sans bouger. L’humoriste prend non seulement tout l’espace de cette scène montréalaise, mais il rame fort avec les bras, les jambes, fait des pas de danse, gesticule et parle fort, mais il parle surtout très vite à certains moments, si bien qu’il est difficile de suivre le débit à la française et de tout saisir. Mais qu’importe, devant des spectateurs, trentenaires et quarantenaires, gagnés d’avance, le beau Français obtient des rires généreux qui fusent de toutes parts.

Ses thèmes? Les hommes, les femmes, les chats, les chattes, l’homosexualité, la chirurgie plastique, les toilettes d’avions, et tous ces travers de la vie qui nous emmerdent comme il le dit si bien. On rit abondamment même devant les clichés sur les rapports homme-femme qu’il ressort du grenier et qu’on croyait chose du passé mais Dubosc avec ses allures de gamin vous fait tourner comme un ballon sur son nez, et on aime ça. C’est le sourire, le charme, la candeur de l’homme. Le rôle qu’il se donne, séduit.

Il insérera ici et là quelques expressions québécoises qui le fascinent comme «Ça sera pas long» que l’on emploie ici à toutes les sauces. Mais autrement son spectacle, qu’il tourne depuis 2 ans en Europe avec 200 représentations, n’a pas eu besoin d’être adapté au public du Québec tellement les thèmes sont universels.

Quand il ira se choisir une victime dans la salle pour alimenter ce numéro où il fait le gay de circonstance puisqu’il est seul sur son île, on a l’impression qu’il prend le plus costaud et celui qui a l’air le plus méchant. Imaginez, Rock est un syndicaliste. Pas le genre de type à qui tu piles sur les pieds. Le numéro traîne en longueur tant et si bien que vers la fin, devant l’impatience évidente de Rock qui trépigne sur scène alors qu’il voudrait retourner à son siège, le malaise s’installe. Le courageux Dubosc lui donnera ainsi son congé.

Le spectacle est truffé de blagues à double sens, les grivoiseries sont constantes, et même si le public ne semble pas s’en lasser, on a hâte que le discours quelque peu puéril monte d’un cran et au-dessus de la ceinture. Cela se produit quand Franck Dubosc se met à parler de ses enfants dont on entend même la voix.

Dubosc est un de ces humoristes hyper sympathiques et même s’il n’a plus la cote en France si l’on en croit un copain français, au Québec, il remplit les salles, est invité sur les émissions de télévision les plus populaires et nous ravit. À l’État sauvage, produit par Juste pour rire,  est un spectacle particulier bien rôdé avec éclairages savants, une mise en scène dynamique et des décors inspirés qui valent le déplacement pour découvrir la forme que prend l’humour outre-Atlantique.

Photos: Jean Beaunoyer