Entrevues avec les artisans du film Tu dors Nicole qui prend l’affiche le 29 août prochain!

Catherine St-Laurent, Julianne Côté et Stéphane Lafleur
Catherine St-Laurent, Julianne Côté et Stéphane Lafleur

Le 3e film Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur (Continental, un film sans fusil, et En terrains connus) qui a été présenté dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs du dernier Festival de Cannes, a pris l’affiche à Montréal le 22 août dernier et prendra l’affiche dès vendredi le 29 aout partout au Québec. Mon appréciation du film se trouvera sur ce site dès vendredi.

Ce film a le même ton et la même signature que les 2 films précédents de Stéphane Lafleur, cependant le sujet est complètement différent. Personnellement, c’est mon film préféré entre les trois. J’ai eu l’impression de revivre l’ambiance de mes étés à l’époque du CEGEP. Un film en noir et blanc, avec une certaine poésie avec les éclairages et la musique. Mais aussi un film sur l’amitié entre filles qui m’a beaucoup plu. Un film qui met en vedette entre autres Julianne Côté, Catherine St-Laurent, Marc-André Grondin et Francis La Haye.

Voici mes entrevues avec les artisans du film.

Catherine St-Laurent (rôle de Véronique) 

Parle-moi de ton personnage. Décris-la-moi? « Véronique est la meilleure amie de Nicole. Toutes les deux partagent un certain ennui dans cet été-là, sauf que mon personnage est plus extraverti, spontané et impulsif. Aussi, elle est plus indépendante, car elle est en appartement et a une voiture, tandis que Nicole vit encore chez ses parents.»

C’est ton premier film alors que tu suis ta formation au conservatoire (en 2e année sur quatre ans à faire). Comment as-tu trouvé ton expérience?  Qu’est-ce qui était nouveau pour toi? Écoutez son commentaire sur le tournage. 

Et tu as vu le film. Comment as-tu aimé le voir et te regarder? « C’est sûrement cliché, mais c’est vrai que ce n’est pas agréable de se regarder sur l’écran. Mais j’ai pu apprécier l’œuvre que j’avais devant moi. Les images étaient tellement belles aussi, avec les éclairages et le noir et blanc. Et la musique aussi ça crée une ambiance magnifique quand on regarde le film.»

Et travailler avec Julianne? Comment s’est faite cette complicité entre vous deux? Écoutez-la parler de Julianne et comment elles ont créé cette complicité.  

Catherine St-Laurent et Julianne Côté
Catherine St-Laurent et Julianne Côté

Julianne Côté (rôle de Nicole)

Parle-moi de ton personnage. Décris-la-moi?« Nicole est une jeune insomniaque de 22 ans, qui est un peu dans un entre-deux de sa vie. En transition entre l’adolescence et l’âge adulte. On la suit donc dans son été transitoire où toutes les questions la submergent et elle va essayer de former sa personnalité à travers tout ça pendant cet été-là. »

Comment as-tu obtenu ce rôle? Et qu’est-ce qui te plaisait dans l’idée de jouer ce rôle dans ce film? « Par audition. Je suis dans une agence et j’ai passé deux auditions pour décrocher le rôle. Et je voulais travailler avec Stéphane Lafleur, car j’aime beaucoup ce qu’il fait comme artiste. Et c’est surtout à la lecture du scénario (avant la deuxième audition) que je suis tombée en amour avec Nicole.» Écoutez la suite de son commentaire :  

Qu’est-ce qui a été ton plus grand défi? « Puisque Nicole est insomniaque, il y a eu plusieurs tournages de nuit. Donc, sur la fatigue c’était difficile. J’ai pris cela au sérieux quand même. J’ai arrêté de boire de l’alcool un mois avant le tournage. J’ai essayé d’être la plus saine possible pour avoir toute l’énergie du monde à donner à ce tournage. Mais ce fut un défi physique assez difficile à surmonter. L’autre défi était de rendre Nicole attachante, malgré le fait qu’elle soit introvertie et de peu de mots. Il fallait montrer que sous ses airs et sa carapace, c’était une fille hyper sensible. »

 Comment c’est de travailler avec Stéphane? Écoutez-la parler de Stéphane. 

C’était le premier rôle pour Catherine. Comment c’était de jouer avec elle?  « C’était super! Catherine c’est une naturelle. Elle vient de l’univers de la danse, alors elle a une aisance avec son corps. Elle est bien dans sa peau. Elle a un talent énorme et inné. Elle n’a donc rien à envier aux acteurs les plus chevronnés.  On dirait qu’elle fait ce métier depuis tout le temps. Et maintenant, on est des amies dans la vraie vie. » 

J’image que tu as vu le film. Quelle a été ta réaction de voir le film en noir et blanc et avec la musique et aussi, avec le petit Martin qui a une voix d’homme (doublé par-dessus) ? Écoutez sa réaction au film 

As-tu d’autres projets dont tu peux me parler? « Je suis dans la websérie de Chloé Robichaud, Féminin/Féminin. Je vais être aussi dans les pêcheurs et la saison 2 de En thérapie. Et cet automne je vais tourner dans une nouvelle série jeunesse, mais je ne peux pas en parler pour l’instant.»

Stéphane Lafleur
Stéphane Lafleur

Stéphane Lafleur (scénariste et réalisateur)

Votre film porte un regard sur le début de la vingtaine, en banlieue et en noir et blanc, sur les amitiés entre filles? Pourquoi? Comment vous est venue cette idée? Comment avez-vous su si bien représenter ce qui se passe en amitié entre deux filles? « C’est en plein ça, je voulais faire un portrait de jeunes filles début vingtaine, mais dans une époque intemporelle. Une époque qui peut s’appliquer à moi, à toi et à celles des actrices dans mon film. J’ai donc évacué tous les repères temporels, les ordinateurs, les textos et je me suis concentré plutôt sur l’amitié. Pour savoir d’où m’est venue l’idée, je dirais que tout est parti du titre. J’ai eu l’idée du titre et comme Nicole est le nom d’une personne d’une autre génération, j’ai voulu lui donner l’âge de 22 ans et de parler des questionnements d’une fille à cet âge-là. Et cela me permettait aussi de m’éloigner de mes deux autres films, sans toutefois en changer le ton ni la signature qui est toujours la mienne. Et inconsciemment, en parlant d’amitié entre filles, je m’éloignais aussi de moi. Mais aussi, je trouve que l’amitié entre filles c’est très riche. Le rapport complicité et trahison c’est quelque chose qui revient souvent. Et il y a beaucoup de filles qui me disent avoir vu le film et me dire que c’est complètement ça une amitié entre filles et ça me fait un petit velours de savoir que j’ai mis le doigt sur quelque chose.» 

Quels étaient vos critères pour faire le choix de vos deux jeunes filles pour les rôles principaux? Écoutez-le raconter comment il a fait le choix de ses deux filles. 

Pour le casting des 3 musiciens Marc-André Grondrin joue de la batterie dans la vraie vie, mais vous le mettez guitariste? Et il a même entraîné Francis La Haye à la batterie? Pourquoi pas lui donner le rôle du batteur plutôt?  Écoutez-le parler de sa logique pour le rôle de Marc-André et celui de Francis (le batteur). 

Petit détail que j’ai remarqué par contre, dans une scène Marc-André est à la batterie et Francis joue de la guitare. Pourquoi? « C’est la scène où les gars «jamment» juste pour s’amuser et c’est quelque chose qu’on fait souvent dans un band. On va changer d’instrument juste pour le fun. C’est un des clins d’œil de musique que j’ai mis dans le film. Je ne voulais pas en mettre trop, car un moment donné ça devient trop hermétique et ça s’adresse juste à un certain public. Mais c’est sûr qu’il y a beaucoup de clins d’œil pour ceux qui ont déjà fait de la musique, ils vont reconnaître des dynamiques de groupe. »

La musique originale du film Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur est présentement disponible en format numérique sur Itunes. C’est la musique de Rémy Nadeau-Aubin, qui a composé les pièces rock instrumentales jouées par le band dans le film, et la musique d’ambiance créée par Organ Mood (Christophe Lamarche Ledoux), qui constitue la trame sonore plus onirique du film. Quelle était votre idée pour la musique? Quel mandat avez-vous donné aux gens pour faire la musique du film? « Pour la musique du band, j’avais des références très claires des bands que j’aimais. Je voulais que ce soit instrumental, sans m’embarquer dans des textes. Donc, j’ai demandé de la musique rock agressive, mais tout de même assez agréable pour qu’on ait envie de taper du pied,  et qui pouvait à la fois déranger Nicole et faire du bruit. Pour Organ Mood, je connaissais déjà leur musique et j’en ai utilisé deux pièces existantes. Puis j’ai demandé à Christophe de composer d’autres transitions pour le film, avec comme contrainte de ne pas utiliser aucun instrument que le band joue. Quelque chose de plus doux aussi. » Écoutez-le ensuite parler de la harpe de Éveline Rousseau  et de la chanson du générique Disco Dancing de Sean Nicolas Savage : 

Et pourquoi avoir doublé la voix du jeune garçon de 11 ans pour y donner la voix d’un homme mature ? «Un jour, dans un lieu public, j’avais entendu une voix très grave et je me suis rendu compte que cette voix appartenait à un petit gars, dont la voix avait mué, mais pas le corps. J’ai gardé cette idée-là mais j’en ai fait un personnage qui avait mué de la tête aussi. C’est-à-dire qu’il est plus mature que mon personnage principal. Il a une vision de la vie, de l’amour, de ce qu’il veut dans la vie. Il est comme un guide pour Nicole. C’est sûr que ça fait rire de l’entendre, mais le défi était de faire rire, tout en ayant le goût de l’écouter quand même. Et cela ajoute un petit côté fantastique, surréaliste, comme je fais dans tous mes films d’ailleurs. »

Vous avez réalisé 3 films en 8 ans, mais vous êtes aussi monteur, vous écrivez pour d’autres aussi, et vous êtes musiciens (compositeur au sein du groupe Avec pas d’casque). Qu’est-ce qui vous plait dans la réalisation et que vous ne retrouvez pas dans les autres métiers que vous exercez aussi? Écoutez-le parler de ses métiers au cinéma et en musique. 

Avez-vous d’autres projets en cours? « Pas pour moi comme réalisateur, mais je fais l’écriture d’un scénario. C’est l’adaptation cinématographique du roman de Carle Coppens Baldam l’improbable. Emmanuel Hoss-Desmarais (de Whitewash)  qui va en signer la réalisation.» Et est-ce difficile d’écrire un scénario et de le donner ensuite? Écoutez-le parler de ce projet. 

Pour la galerie de photos des entrevues : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157646810796706/ La musique originale du film Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur est disponible en format numérique sur https://itunes.apple.com/ca/album/tu-dors-nicole-bande-sonore/id910287091?l=fr&ign-mpt=uo=4 Julianne Côté (Nicole) Catherine St-Laurent (Véronique) Marc-André Grondin (Rémy) Francis La Haye (JF) Simon Larouche (Pat) Godefroy Reding (Martin) Alexis Lefebvre (voix de Martin) Fanny Mallette (mère de Martin) Réalisation et scénario: Stéphane Lafleur Consultante au scénario: Valérie Beaugrand-Champagne Production: Luc Déry, Kim McCraw Production déléguée: Claude Paiement Sociétés de production: micro_scope avec la participation de Téléfilm Canada, SODEC, programmes de crédit d’impôt fédéral et provincial Distribution: Les Films Christal Équipe technique 1ere assistante réalisation: Danielle Lapointe Costumes: Sophie Lefebvre Conception visuelle: André-Line Beauparlant Distribution des rôles: Lucie Robitaille Montage: Sophie Leblond Musique: Rémy Nadeau-Aubin, Organ Mood Photographie: Sara Mishara Son: Pierre Bertrand, Sylvain Bellemare, Bernard Gariépy-Strobl Superviseur postproduction: Érik Daniel   Tournage: 17 juillet au 28 août 2013, à Saint-Amable et dans les environs de Montréal Budget approximatif: 3,5M$   Crédit photos : Réjeanne Bouchard